KAOLACK - RETARD DU DEMARRAGE DE LA CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION DE L’ARACHIDE QUAND LES BESOINS DES PAYSANS FONT RENAITRE LE SYSTEME DU BRADAGE ET DES PRIX HORS NORME

10 - Novembre - 2017

A un peu plus de trois (3) semaines avant son ouverture officielle, la campagne de commercialisation de l’arachide renoue avec ses irrégularités et imprévus. Même si, aujourd’hui, le Comité interprofessionnel (CNIA) a déjà retenu 210 F Cfa pour l’échange d’un kilogramme d’arachide sur le marché national, les opérateurs qu’on taxe souvent de «véreux» commencent à investir le marché. Faisant fi du prix de l’année dernière (210 F Cfa) qui est toujours en vigueur jusqu’au démarrage officiel de la prochaine campagne, ces opérateurs achètent l’arachide à de viles prix, intercalés entre 175, 180 et 185 F Cfa le kilogramme au niveau des marchés hebdomadaires (louma).

Certains producteurs interrogés dans les marchés de Ndiba Ndiayène, Nioro, Ndramé-Escale, Ndiédieng, Passi, Ndoffane Wack-Ngouna et autres, où la situation persiste de plus en plus, ont tous révélé que c’est à cause des besoins structurants ayant surgi en ces périodes de rentrée scolaire, notamment les inscriptions des enfants, des futurs étudiants à l’Université ou au moyen secondaire, mais également pour le besoin du pèlerinage à la ville religieuse de Touba (Magal), ou couvrir d’autres charges sociales qui les interpellent souvent, que cette situation est née. Ces producteurs, qui trouvent que la date butoir d’ouverture de la campagne de commercialisation, fixée pour le 1er décembre prochain, est encore trop loin, disent ne plus être dans des dispositions d’attendre ce moment, compte tenu des nombreuses charges qui se présentent à eux et qui doivent impérativement être satisfaites.

Certains opérateurs interrogés dans ces lieux de spéculation, pensent, en effet, que le fait d’acheter à un prix inférieur à celui déjà planché ne revêt que de la vélocité. Car, même si la campagne n’est pas officiellement ouverte, l’idéale serait de respecter le prix précédemment fixé par le CNIA l’an passé et qui, de facto, est en vigueur jusqu’à présent sur le marché. Ces opérateurs s’inquiètent, cependant, du fait que malgré l’ampleur que revêt la situation, personne parmi les autorités n’a réagi et n’a essayé d’apporter une quelconque solution à ce problème.

Pendant ce temps, dans ces marchés hebdomadaires, des dizaines de camions sont chargés et convoyés chaque jour à des destinations inconnues. Et, les estimations en tonnes de graines enlevées passent quotidiennement de 50 à 100 tonnes d’arachide. D’ailleurs, la commission de suivi du ministère de l’Agriculture avait déjà été prévenue sur une telle situation, lors des précédentes rencontres périodiques, selon les exportateurs. Mais aussi des faits qui pourraient, sans doute, porter préjudice à l’avenir aux paysans sénégalais dans leurs revenus, et causer une campagne hypothétique à la filière concernée.

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