Karim, Khalifa, Thiantacounes, Ofnac,… : LA RADDHO SE RAIDIT – Sur l’affaire Béthio : «Inconcevable que le principal accusé soit libre alors que 6 personnes croupissent en prison»

08 - Septembre - 2018

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) peint une situation politique inquiétante dont les conséquences menacent «dangereusement» la paix et la stabilité de notre pays. En conférence de presse hier, le secrétaire général par intérim de la Raddho, Sadikh Niass, attire l’attention des autorités sur le respect des droits fondamentaux des Sénégalais au rassemblement, à la manifestation et appelle à un traitement équitable de tous les citoyens devant les Tribunaux.
La situation politique et sociale du pays préoccupe fortement la Raddho. L’organisation de défense des droits humains est revenue sur les menaces qui pèsent sur les libertés, le refus d’inscrire Karim Wade, candidat déclaré du Pds à la prochaine Présidentielle, la révocation du maire de Dakar, entre autres sujets. L’Ong a d’abord fustigé les interdictions répétées des rassemblements et des marches au centre-ville et l’application systématique de l’arrêté Ousmane Ngom pour justifier ce refus.
L’arrêté Ousmane Ngom «doit être retiré de l’ordonnancement juridique»

Sadikh Niass, secrétaire général par intérim de la Raddho, dénonce un arrêté «anti constitutionnel» qui «viole gravement» la liberté de manifestation et d’expression. «Cet arrêté doit être tout simplement retiré de l’ordonnancement juridique du Sénégal», peste-t-il. La Raddho envisage même d’attaquer cet arrêté devant la Chambre administrative de la Cour suprême, en collaboration avec d’autres organisations de défense des droits humains. «Nous avons tardé à recourir à la justice parce que nous avions pensé que Macky Sall, une fois au pouvoir, par sagesse, procéderait au retrait de cet arrêté», confesse M. Niass.
Sur la réglementation de l’accès à internet des citoyens à travers le projet de loi portant Code des communications électroniques, la Raddho interpelle l’autorité. L’organisation estime que les droits acquis de haute lutte ne sauraient être remis en cause. «La sécurité ou l’opportunité ne peuvent nullement justifier la violation de ce droit», dénonce Sadikh Niass.
Abordant la révocation du maire de Dakar, l’Ong reste perplexe quant à l’opportunité de cette décision. Pour la Raddho, le président de la République aurait dû procéder à la suspension du maire ou tout au moins attendre que le concerné reçoit l’arrêt d’appel qui n’est ni disponible ni numéroté. Et le comble, regrette M. Niass, c’est que l’arrêt d’appel a été cité comme «argument» à côté des articles 135 et 140 du Code des collectivités territoriales pour motiver le décret de révocation.
Analysant toujours les actes posés par le pouvoir en place, la Raddho trouve également l’attitude de la Cour suprême «dangereuse» alors qu’elle a refusé de trancher le débat sur le contentieux de l’inscription sur les listes électorales de Karim Wade, candidat déclaré à la Présidentielle de 2019 du Pds. «Cette décision d’incompétence de la Cour ne règle en rien le problème, surtout que la Crei qui avait géré le dossier d’enrichissement illicite s’était aussi refusée de se prononcer sur la déchéance des droits civiques et moraux de M. Wade», relève M. Niass.
A cela, il faut y ajouter «une absence du dialogue politique» sur le processus électoral avec comme conséquence un «climat tendu». Or dans ce pays, rappelle Sadikh Niass, la question électorale a toujours été gérée dans la concertation avec des acteurs politiques et de la société civile.
«Le mandat du président de la Cena a expiré sans qu’il ne soit remplacé»
Il a, en outre, noté au sein de l’organe de supervision des élections au Sénégal une «violation» des dispositions régissant la Commission électorale nationale autonome (Cena). «Le mandat du président a expiré depuis des mois sans qu’il ne soit remplacé alors que l’élection se tient dans six mois», relève-t-il. Pour lui, la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) doit être en pleine possession de son droit et de sa liberté d’arbitrer car, conclut-il, «l’institution a un rôle déterminant à jouer dans ces élections à venir».

Autres actualités

04 - Mars - 2020

Cheikh Bamba Dièye : « Le pays est malade à un niveau insoupçonné «

Sans langue de bois, le député secrétaire général du FSD/BJ, Cheikh Bamba Dièye, a livré à igfm ses parts de vérités sur les...

04 - Mars - 2020

Rapport de l'Ofnac 2017-2018: Macky Sall limoge Socé Diop Dione, directrice d'une agence

Des têtes commencent à tomber après la publication des rapports d’activités 2017-2018 de l’Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption...

04 - Mars - 2020

Communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi 04 mars 2020

Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des ministres, le mercredi 04 mars 2020. Le Chef de l’Etat,...

03 - Mars - 2020

Coronavirus_Sénégal: un deuxième cas confirmé à Dakar

Nos confrères de Dakaractu révèlent qu’un deuxième cas de coronavirus a été confirmé à Dakar ce mardi 3 mars. Les autorités...

03 - Mars - 2020

Libération de Guy Marius Sagna : « le combat continue»

L’activiste dormira chez lui, cette nuit. Après 3 mois de détention à la prison du Camp Pénal de Liberté 6, l’activiste retrouve enfin les siens. Sa...