Karim Wade ou la "lettre de condoléances" qui a transformé un deuil de la Nation en événement politique

13 - Janvier - 2018

La politique, c'est aussi l'art de profiter des occasions les plus funestes pour donner des coups à ses adversaires. Karim Wade, qui est en passe de devenir le meilleur élève de son père, a de par sa fameuse lettre de condoléances suite au décès du Khalife des mourides, relancé le débat politique sur sa libération ou son exil forcé.

C'est ce qu'on pourrait appeler un coup sous la ceinture. Seulement, nous ne sommes pas dans un ring de boxe et ce n'est pas Myke Tyson qui fait face à son pire meilleur ennemi Evander Holyfield. Non là c'est le fils de l'ancien président de la République qui profite d'un moment de deuil de la communauté mouride pour donner à l'opinion des informations liées à son "exil", forcé ou consenti, c'est selon.
Le candidat déclaré du Parti démocratique sénégalais (Pds) a, depuis Doha, saisi le prétexte du rappel à Dieu de Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, pour adresser une lettre de condoléances au nouveau Khalife des mourides, dans laquelle il dit avoir été victime d'une "expulsion de son propre pays pour prendre le chemin d'un exil forcé".

Suffisant pour que Républicains enlèvent leurs habits de deuil pour répliquer. Le contexte de deuil national se mue en joutes verbales entre le parti au pouvoir et de son dauphin (en coalition avec d'autres part dans Wattu Senegaal) lors des dernières élections législatives. Le porte-parole national de de l'Alliance pour la République se fend d'un communiqué pour démentir le fils de Me Wade. Selon Seydou Gueye, "A sa sortie de prison, il a quitté le Sénégal par vol privé en compagnie d’un de ses amis. S’il a pris volontairement cette décision, il en connaît seul les rasions. C’est certainement pour les mêmes raisons qu’il fuit la France, son autre pays, et l’Allemagne où ses amis de Fraport sont à présent mis en examen par la justice. Serait-il interdit de séjour en France ou en Europe ?".

Son adjoint au poste, Abdou Mbow va plus loin et défie les Libéraux. "Il faut que Karim Wade arrête de jouer avec l'intelligence des Sénégalais. C'est sur sa demande et celle de sa famille qu'il est parti au Qatar. Et je défie quiconque au Pds de pouvoir dire le contraire en donnant des arguments", a lancé le député dans les colonnes de L'Observateur de ce samedi 13 janvier.

Où se situe exactement la vérité dans cette affaire qualifiée de deal par beaucoup d'observateurs du champ politique sénégalais ? Le seul qui ignore les tenants et les aboutissants de cette affaire hautement politique reste le peuple, qui a vu l'anniversaire de son soulèvement historique (le 23 juin) contre un puissant régime coïncider curieusement avec la libération en catimini de celui qui en incarnait la toute puissance.

Autres actualités

05 - Novembre - 2019

Dialogue politique en marche, dialogue national en panne

Restons avec Moundiaye Cissé qui a dit ses quatre vérités au régime de Macky Sall. Selon lui, le plus cocasse dans le dialogue politique c’est qu’il doit...

05 - Novembre - 2019

Audition sur l’affaire Pétrotim: "C’est l’Etat qui veut rendre assez compliqué le dossier", estime Birahim Seck

Le coordonnateur du Forum civil, Biram Seck, a été auditionné ce jeudi, par le doyen des juges, Samba Sall, dans l’affaire Pétrotim. À sa sortie, il a...

05 - Novembre - 2019

Abdoul Mbaye après son audition :«Le doyen des juges a tout ce qu'il lui faut»

La Justice a entre ses mains toute les informations pour trancher dans l'affaire Petro Tim. Tel est l’avis d’Abdoul Mbaye qui a fait face au doyen des juges ce mardi. «Je suis...

04 - Novembre - 2019

Macky fidélise les «Tanoristes»

Le président Macky Sall est déterminé à consolider les bases de son compagnonnage avec le Parti socialiste au sein de la coalition majoritaire et subséquemment...

04 - Novembre - 2019

Macky Sall aux élus de la région de Kaffrine: « que celui qui n’est pas d’accord démissionne… »

Le chef de l’Etat Macky Sall n’entend pas lever l’omerta qu’il a imposée aux responsables de son parti autour du troisième mandat. Bien au contraire, il...