Khalifa Sall : un prisonnier si encombrant pour le Macky

26 - Mai - 2017

Khalifa Sall : un prisonnier si encombrant pour le Macky

L’information fut insoutenable, excessive, abusive et considérée comme inique et injustice. Khalifa Sall est interdit de prière à la mosquée. Le prétexte de cette décision de l’autorité pénitentiaire est sa sécurité. Face à la presse, le Directeur de l’Administration pénitentiaire n’a pas convaincu. La raison avancée est légère.

La Maison d’Arrêt et de Correction de Rebeuss dispose d’une Mosquée qui ne fonctionne que les vendredis et non les autres jours. Les prisonniers, ceux qui sont en attente d’un jugement comme ceux qui purgent une peine, sont tous calfeutrés dans les cellules et n’en sortent que pour une promenade de quelques minutes. Des guides religieux ont eu à séjourner plusieurs fois dans ce logis carcéral sans être interdit de Mosquée.

L’alibi de la sécurité est un simple exutoire. En vérité, lorsqu’un homme politique claquemuré à la Prison de Rebeuss gagne en popularité, ses contacts avec les autres détenus de toute raison, de tout statut social et de toute période pénale, peuvent immédiatement avoir des effets politiques. Certains détenus adhèrent à sa cause, d’autres s’approchent de ceux qui portent son combat pour s’ériger en militants de l’homme politique. L’administration a indubitablement reçu des instructions pour isoler Khalifa Sall.

Un isolement arbitraire

Khalifa Sall est une personnalité politique, ancien Député, Ancien Ministre et actuel Maire de Dakar. Ses ambitions politiques dérangent parce que ne s’accommodant pas de celles des Mackysards et de la Tanorie. Son inclinaison vers l’opposition est radicale et irréversible. Le régime Macky est allé trop loin en le livrant discrétionnairement à la Justice et en mettant des dossiers plus graves sous les coudes.

C’est lui qui l’a dit ! Une bourde qui le poursuit et le poursuit. En soumettant Khalifa Sall l’adversaire lourdement soutenu et qui empoche une ample notoriété et gagne en grande popularité, Macky Sall ne se rend pas compte qu’il vient de se créer un challenger redoutable. Lui-même fut dans une situation quasi-identique quand, Président de l’Assemblée nationale, il a voulu légitimement que le fils de son père, Karim Wade, se présente à l’hémicycle pour s’expliquer. Mais n’était, à l’époque, que comme les autres produits du système Wade, cloués au pilori pour enrichissement véloce et expéditif.

Mais l’injustice qu’il subit et sa démission du PDS, du Perchoir de l’Assemblée nationale et de la Mairie de Fatick, l’érigea en un temps record en héros. C’est ce statut de héros qui échoue crescendo à Khalifa Sall. Et son isolement à Rebeuss est bien arbitraire. Karim Wade ne le subit pas. Il ne recevait jamais au parloir, mais bénéficiait de visites contacts dans les pièces séparées par la courette et la porte principale de Rebeuss ! L’isoler est essentiellement arbitraire et injuste pour ce qu’il fut et ce qu’il est.

Remords de nombreux Responsables APR

Macky Sall n’a pas discuté avec les personnalités politiques appropriées, aussi bien dans son parti, l’APR, et dans la Coalition Benno Bokk Yakaar, pour aboutir à l’embastillement de Khalifa Sall, Maire en exercice de Dakar. Les Responsables APR, les lucides, clairvoyants et réfléchis, dans le secret de leur intimité, n’auraient point aimé que Khalifa Sall soit écroué.

Les prières et les remerciements de guides religieux à l’ endroit du Maire de Dakar, la dynamique politique pour sa libération, les réactions des Maires du monde francophone, la ténacité de ceux qui le soutiennent sans rompre ni fléchir et le contexte actuel, ont fini par un terrible embarras politique du côté du Pouvoir.

La loyauté interdit toute prise de position publique. Les Responsables de l’APR savent bien et mieux que quiconque que l’embastillement de Khalifa Sall est gauche et inintelligent. Son nom est encombrant. Et pour exposer l’injustice, les observateurs mettent sur la table les rapports de l’OFNAC, de l’IGE, de l’ARMP et de la CENTIF.

Et tout indique que les épinglés de ces organes de contrôle qui sont de l’APR sont à l’abri, soit présentés devant la Cour de Discipline de la Cour des Comptes et non devant les Cours et Tribunaux comme Khalifa Sall qui n’est pas de l’APR.

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