L’album "Terrou waar", balade de Coumba Gawlo Seck à travers le folklore national

14 - Décembre - 2018

Le nouvel album de la chanteuse Coumba Gawlo Seck, présenté jeudi à Dakar, est un voyage à travers le Sénégal des profondeurs avec ses rythmes et ses mélodies.

L’artiste, pour sortir cette nouvelle production disponible sur le marché national et international depuis vendredi dernier, s’est inspirée du folklore national de toutes les contrées du pays, de Tambacounda à la Casamance en passant par le Sine-Saloum au centre et le Fouta au nord.

L’album compte au total douze morceaux, tous ancrés dans une localité, et s’inspire d’une sonorité traditionnelle bien définie.

Une balade mélodieuse venant du Boundou avec "Siyo", de Kédougou avec "Na", du Fouladou avec "Diombadio" ou encore "Rokale", référence de la Casamanse et "Ngoulok", qui renvoie au Sine-Saloum.

"Il y a de la valeur dans nos sonorités africaines, dans nos traditions, dans notre culture et il est important que nous le comprenions", dit l’artiste, se disant fascinée par ce côté de la culture sénégalaise qu’elle a découvert lors de ses tournées en tant qu’ambassadrice de plusieurs institutions des Nations unies.

Si certains artistes adoptent cette démarche, "si eux ils le prennent chez nous et l’exploite, pourquoi pas nous ?", s’est demandée l’interprète de "Yomalé".

Elle a évoqué l’exemple du groupe "Deep Forest" qui, à une certaine époque, s’est rendu dans la forêt amazonienne pour sortir des chansons onomatopées faisant référence à cet environnement particulier.

Plus récemment, le dernier clip de Janet Jackson contient des références similaires, entre pagnes tissés africaines et danses sénégalaises, selon l’artiste.

Pour Coumba Gawlo Seck, il est temps pour l’Afrique et ses artistes en particulier de se réveiller et de comprendre que le continent est "rempli de richesses, de savoirs, de sagesses, de couleurs".

"Il faut que nous nous en inspirions, nous n’avons pas besoin d’aller ailleurs parce que nous en avons suffisamment pour apprendre au monde qui nous sommes", dit-elle.

La richesse du folklore national va se trouver ainsi exhumée à travers ces titres chantés dans les langues locales.

Courba Gawlo Seck dit avoir pris deux ans pour faire ce "travail très difficile" de l’album sur lequel 75 artistes locaux ont collaboré.

Ces rythmes vont de pair avec les instruments traditionnels que l’artiste a aussi mis à son profit. Il s’agit de la flûte peulh, du "hoddou" (xalam), du "bonbolong" et "riti", etc.

Dans le CD "Terrou Waar", l’interprète de "Pata Pata" chante des valeurs humaines comme "Khasseniya", une allusion à l’évocation de la pureté pour une vie en communauté ou encore "Bougna" ou l’ouverture et le partage, le mariage dans "Siyo" et "Ngoulok".

Elle rend aussi hommage à sa mère et à toutes les femmes dans "Na". "Si les parents doivent être des références de vie, la mère reste une source de vie, elle est l’origine de tout et c’est elle qui mérite les ultimes louanges", écrit l’artiste sur son livret.

Le morceau "Tekk Gui" (Silence), joué avec l’apport du piano, de la flûte et des percussions, est dédié à son défunt père Laye Bamba Seck. L’artiste y chante la tristesse du deuil, la perte d’un être cher.

Gawlo qui pleure toujours son père raconte ainsi comment ce dernier l’a façonnée et encadrée, et contribué au développement de son talent.

Le contexte actuel lié à l’échéance présidentielle de février prochain amène par ailleurs l’artiste à lancer un appel pour la "cohésion nationale, le civisme, la citoyenneté et l’engagement" dans la chanson "Sunu Sénégal".

Dans cet hymne à la citoyenneté et à la paix, elle évoque dans le même temps des "priorités" se résumant à l’éducation et à l’emploi pour les jeunes, mais aussi à la santé et l’amélioration du bien-être des Sénégalais en général.

"Le Sénégal est notre pays, mais moi il se trouve que j’adore le Sénégal, je suis une passionnée du Sénégal (…), je trouve que le Sénégal est un pays magnifique où les gens sont généreux et ouverts, mais il y a des choses à faire, il y a trop de querelles, de pressions, etc.", dit-elle.

Coumba Gawlo Seck projette une tournée nationale et internationale avec la sortie de cet album déjà disponible sur les plateformes de téléchargement dédiées.

Autres actualités

23 - Mai - 2017

Création, diffusion, promotion de l’art...L’Espace culturel Aliana inauguré à Dakar

Le secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, Birane Niang, a présidé, vendredi, l’inauguration officielle du nouvel...

22 - Mai - 2017

Turbulences mondiales : des écrivains réaffirment leur rôle d’"éveil et d’information"

Des membres de l’Union des écrivains d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine (AAAWU) disent avoir conscience du rôle "d’éveil et...

19 - Mai - 2017

Citizen Mic: Y en a marre forme des jeunes à l’écriture citoyenne

Dans le cadre du concours Citizen Mic, le mouvement y'en a marre a sélectionné 30 jeunes de Dakar pour les initier à l’écriture de textes engagés sur des...

18 - Mai - 2017

Fonds de développement des cultures urbaines : 200 millions de FCfa à 38 porteurs de projet

Le ministère de la Culture et de la Communication a procédé, hier, à la signature des conventions avec les bénéficiaires du Fonds de développement...

18 - Mai - 2017

Festival de Cannes : "Kemtiyu-Séex Anta’’ sera projeté au marché du film, lundi

Le documentaire "Kemtiyu-Séex Anta" sera projeté lundi à 11 heures 30, au marché du film du 70e Festival de Cannes (France), qui s’est ouvert mercredi, a appris...