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L’Etat brouille le signal de WALFADJRI, Sidi Lamine NIASS se radicalise

15 - Mars - 2017

L’Etat brouille le signal de WALFADJRI, Sidi Lamine NIASS se radicalise

L’Etat du Sénégal n’entend pas faciliter la tâche au groupe Walfadjri.
Au contraire, le régime de Macky Sall semble déterminé à ne pas permettre à Sidy Lamine Niass d’obtenir le concordat sur lequel il compte pour dynamiser son entreprise. La deuxième rencontre, entre le Pdg de Wal Fadjri et les tenants du pouvoir, n’a guère permis de décanter la situation. Derrière des factures qui n’ont jamais été notifiées au groupe, l’Etat campe sur sa position déterminé à faire payer à Sidi Lamine Niass des redevances sur des fréquences qui n’ont jamais existé.
Pour obtenir un concordat pour son entreprise, Sidi Lamine Niass avait entrepris des démarches qui l’ont mené chez un expert-comptable et un juge. Pour attester de la bonne santé du groupe Wal Fadjri, ces derniers ont demandé un certain nombre de documents par lesquels des relevés prouvant que ledit groupe ne devait aucun sou à qui que ce soit. Seulement, arrivée à l’étape de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), il y a eu blocage. Les services d’Abdou Karim Sall sont allés sortir une facture d’un montant de 241 900 008 F Cfa datant du 21 février 2011 arguant que Wal Fadjri ne l’avait jamais payée (voir photo). En fait, il s’agit des fréquences TV de stations à Tambacounda, Ziguinchor, Kaolack, Kolda, Matam, Louga, Thiès, Richard Toll, Kédougou et Dakar. En outre, l’Artp soutient qu’en plus de ces sommes dues, Wal Fadjri doit s’acquitter d’autres factures étalées sur la période de 2012 à 2017 d’un montant de 200 millions de nos francs. Au total : 441 900 008 de nos francs facturés à Sidi Lamine Niass, l’empêchant d’obtenir le concordat.

Des créances réfutées par Sidi Lamine Niass qui s’insurge contre la méthode du Gouvernement qui a attendu qu’il demande un relevé pour mettre en avant des factures qui n’ont jamais été brandies. Pour décanter cette situation, les deux parties se sont réunies à deux reprises afin de lever les équivoques et autres ambiguïtés. A la première rencontre de ce lundi, l’Artp, qui avait indiqué ne pas être venue avec toutes les pièces justificatives, a demandé un délai de 24 heures pour les présenter. «Est-ce que cette facture était faite en respectant les procédures au niveau technique ? L’Artp ne pouvant pas répondre automatiquement c’est-à-dire, hier (lundi, ndlr), un délai de 24 heures lui a été donné pour que ces techniciens se penchent sur ces factures et au niveau des archives, qu’on essaie d’y voir plus clair. On a eu des résultats positifs, parce qu’il a été démontré, aujourd’hui, que cette facture a respecté les procédures», a affirmé Yakham Mbaye.

A l’issue de la deuxième rencontre de ce mardi, ayant réuni le Pdg de Wal Fadjri accompagné de certains de ses collaborateurs et le ministre de la Communication et de la Culture avec à ses côtés le Secrétaire d’Etat à la Communication, Yakham Mbaye, le Pdg de l’Artp s’est expliqué. «Nous avions retenu, aujourd’hui, de nous retrouver pour apporter les preuves par rapport à la facture de 2011 qui a été contestée par le Groupe Wal Fadjri. Je tiens d’abord à préciser et à apporter des éléments de la procédure qui a présidé sur la facturation de 2011. Ce que nous avons comme procédure, quand un opérateur veut des fréquences, il s’adresse à l’autorité gouvernementale. Et ce qui a été fait. Le groupe Wal Fadjri a saisi l’autorité gouvernementale en 2010 pour lui demander de disposer de 15 fréquences dans plusieurs localités au niveau national. Quand nous avons étudié la demande, nous nous sommes rendu compte que seules 9 étaient réalisables. Nous avons adressé une correspondance au ministère pour lui dire que conformément aux dispositions, nous pouvons attribuer 9 fréquences au Groupe Wal Fadjri. Le ministre nous a répondu en demandant de les attribuer. Par lettre datée du 19 novembre 2010, nous avons attribué ces fréquences au Groupe Wal Fadjri avec à travers une décision que nous avons adressé au ministère du secteur. Sur ce plan-là, je considère que la facture est conforme, que la facture ne peut souffrir d’aucune contestation dans la mesure où nous avons épuisé toutes les procédures allant de la demande du client jusqu’à la facturation des prestations. Je ne peux vous dire que le ministère lui a notifié (l’attribution de ces fréquences, Ndlr). Ce que je sais c’est que c’est à la suite de la notification que nous a envoyée le ministère que nous avons déclenché la facture de 2011. C’est pourquoi, la facture de 2011 est conforme. Elle est acceptable. Elle ne peut souffrir d’aucune contestation», a expliqué le directeur général de l’Artp, à l’issue de la rencontre de ce mardi .

Des arguments balayés d’un revers de la main par Sidi Lamine Niass qui explique n’avoir jamais reçu de notification l’informant de l’attribution desdites fréquences. Pour lui, si le gouvernement estime avoir accepté ses demandes pourquoi ne le lui avoir jamais signifié. D’autant que les fréquences en question n’ont jamais émis. «Les fréquences, nous ne les avons jamais vues, nous n’avons jamais pris connaissance d’une fréquence Wal Fadjri Tv Tambacounda, Kaolack ou ailleurs. On ne peut pas inventer cela, les Sénégalais en sont les témoins. Qui peut attester que Walfadjri a une fréquence télé dans ces localités. Ensuite, nous n’avons jamais reçu de notification nous indiquant que des fréquences nous ont été attribuées. Ni venant du ministère ni venant de l’Artp. Quand on nous a facturés avec une lettre qui nous a été envoyée le 24 février 2011, dès le lendemain, nous avons répondu pour dire que nous contestons. Nous n’avons pas attendu, aujourd’hui. C’est au même moment que nous avons contesté», déclare le Pdg de Wal Fadjri. Sidi Lamine est d’autant plus convaincu qu’il s’agit d’une cabale que ces fréquences ne lui ont été facturées qu’en 2011, ni avant ni après.
Et au Pdg de Wal Fadjri de défier les autorités de sortir une trace de cette notification d’attribution de fréquences que le ministère de la Communication aurait adressée à Walfadjri. «La notification a été faite au ministère qui était chargé de le notifier. Je ne peux pas vous dire que le ministère lui a fait une notification ou pas. Je ne saurais vous donner cette information», rétorque Abdou Karim Sall. Même son de cloche pour le ministre Mbagnick Ndiaye dont les services sont, indique-t-on, à pied d’œuvre pour trouver trace de cette notification.
En attendant de trouver la prétendue notification, Sidi Lamine Niass peaufine sa stratégie, décidé à ne pas se laisser enterrer sans batailler. Pour le Pdg de Wal Fadjri, sans l’intervention efficiente du chef de l’Etat, il va se faire entendre. «Il y a une injustice et elle est flagrante. Et nous sommes prêts à aller la dénoncer devant les grilles de la présidence de la République», avertit-il.

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