L'état de la démocratie sénégalaise en question...

01 - Juillet - 2018

Avis de mauvais temps pour Macky Sall. À quelques mois de la présidentielle, il ne fait pas l'unanimité. Malgré l'image positive que reflète le Sénégal sur le plan international (nouvel aéroport, croissance économique à 6, 8%, etc.), la démocratie est durement éprouvée. C'est le très sérieux The Economist qui fait le constat dans son dernier numéro (juin).

De loin, d'assez loin, le Sénégal se porte bien. "Pour le novice, tout semble bien au Sénégal. Les visiteurs de Dakar, voyagent dans un nouvel aéroport de classe mondiale. L'économie a progressé de 6, 8% en 2017 et la découverte du pétrole annonce un avenir économique encore plus prometteur", fait remarquer le magazine hebdomadaire britannique.

Mais de près, d'assez près, le tableau est beaucoup moins idyllique. Les graffitis sur les murs de la capitale rappellent une réalité différente. Moins reluisante. "Les messages exigent la libération d'opposants politiques dont la plupart ont été emprisonnés. À huit mois de l'élection présidentielle, on craint que la démocratie au Sénégal, longtemps citée en exemple pour l'Afrique de l'Ouest, ne soit renversée", signale le journal.

Le pays n'a jamais connu de coup d'état mais a été durement éprouvé lors de la présidentielle de 2012. Macky Sall, élu à 65% grâce à une coalition, était devenu le chef de file de la démocratie et de la liberté. Aujourd'hui, son gouvernement est accusé d'appliquer sélectivement des lois pour emprisonner ses adversaires politiques.

The Economist égrène : en mars, Khalifa Sall, maire de Dakar, est condamné à 5 ans de prison pour détournement de deniers publics. Son camarade Barthélémy Dias, qui contestait le verdict, a été condamné à six mois de prison pour outrage à magistrat. Karim Wade, fils de l'ancien président, condamné à 6 ans de prison pour corruption avant de bénéficier d'une grâce présidentielle a été contraint à l'exil politique au Qatar, pour ne pas se présenter à la présidentielle de 2019.

Les autres potentiels candidats à la présidentielle sont stoppés par la loi sur le parrainage. Celle-ci les oblige à obtenir entre 0,8 et 1% des signatures des électeurs pour se présenter. Malgré les protestations, la loi a été adoptée.

Plus récemment, poursuit la magazine britannique, les manifestations étudiantes ont été violemment réprimées avec la mort d'un des leurs à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis. Ce qui a plongé le pays dans une crise universitaire profonde. Les images des violences policières ont fait le tour des réseaux sociaux. Particulièrement, celle montrant une fourgonnette de police écraser des étudiants devant l'Université de Dakar.

Par ailleurs, beaucoup de Sénégalais se plaignent de leurs maigres revenus. Selon la Banque mondiale, le PIB par habitant était estimé à 2 566 dollars (environ 1, 2 million) en 2016. Le taux de chômage est supérieur à 15%. Des chiffres qui irritent le gouvernement et qui pourraient augmenter sa propension à faire taire les critiques.

 

Autres actualités

21 - Janvier - 2019

Babacar Thioye Ba menace: «Si Khalifa n’est pas candidat, nous ferons en sorte que.. »

Le camp de Khalifa Sall maintient plus que jamais sa position qui est d’empêcher la tenue de la présidentielle du 24 février prochain si leur leader de n’y...

21 - Janvier - 2019

Invalidation candidature Karim Wade : La colère de Babacar Gaye

Babacar Gaye, le porte-parole du Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS) ne mâche pas ses mots suite à...

20 - Janvier - 2019

Macky Sall à Kaolack pour lancer les travaux de dragage du port

Le président de la République, Macky Sall, est attendu ce dimanche à Kaolack (centre), pour lancer les travaux de dragage du port de la capitale du Saloum, dans le cadre de...

20 - Janvier - 2019

Candidature Khalifa Sall: Cheikh Bamba Dieye promet de faire face au régime en cas d'invalidation

Le leader du Front pour le socialisme et la démocratie, Cheikh Bamba Dièye, invité de l’émission Grand Jury de la Rfm, a prévenu que l’opposition va...

20 - Janvier - 2019

Moussa Taye met en garde : « que les juges du Conseil constitutionnel ne prennent pas de décision qui pourrait être fatale à la stabilité du pays »

Le conseiller politique de Khalifa Ababacar Sall monte au créneau pour lancer une sérieuse mise en garde à l’endroit des 7 juges du Conseil constitutionnel, qui doivent...