Le cas ABC.....

30 - Septembre - 2018

On croyait à jamais étouffé dans l’œil le ‘’phénomène’’ Alioune Badara Cissé (ABC), du nom de cet ancien ministre des Affaires étrangères, depuis qu’il a été reçu par le Président Macky Sall, d’abord en tête-à-tête, ensuite publiquement dans le cadre de présentations de rapports de la Médiature qu’il dirige.

Le co-fondateur de l’Alliance pour la République (APR), du reste comme les Abou Abel Thiam et consorts, s’est senti ostracisé dans un parti qui, dès qu’il est arrivé au pouvoir, a déroulé le tapis rouge a ses anciens adversaires nommés à la tête d’institutions budgétivores pour les ‘’engraisser’’.

Depuis, il est entré dans une forme d’hibernation politique avant de rebondir en tant que Médiateur de la République, poste qui lui a permis de peaufiner sa nouvelle stratégie de survie politique par des sorties médiatiques bien calculées et organisées.

La récente sortie du Premier ministre Boun Abdallah Dionne a redonné une autre tournure à la posture politique d’ABC. Elle traduit le malaise ressenti en haut lieu par les agitations de l’homme et rend compte du fait que l’apaisement ressenti il y a quelques semaines, dans ses rapports avec Macky, n’a été que passager.

Ce mardi 25 septembre, à Médina Baye, répondant à Abc qui s’offusquait des conditions d’études des enfants du Ferlo, le PM a voulu fixer des limites institutionnelles d’intervention au Médiateur en ces termes : ‘’Je dis, Monsieur le Médiateur, vous avez tort. Vous n’avez pas raison sur la forme, sur le fond, sur le contenu’’. Et il a ajouté ceci :’’le Médiateur de République, créé par une loi ordinaire, n’est pas l’Assemblée nationale, il ne peut s’arroger des fonctions de contrôle des politiques publiques’’.

Suffisant pour que le Pm adresse une injonction aux allures d’instruction au Médiateur : ‘’Le Gouvernement n’acceptera d’aucune institution ou autorité, que ses pouvoirs et ses prérogatives soient malmenés. Je veux être clair avec le Médiateur : nous ne l’accepterons pas…’’.

Bien sûr, la réponse de l’intéressé ne s’est fait pas attendre. ABC dit sur les ondes de la RFM ne pas être dans une relation de subordination avec le PM et refuse de recevoir des instructions de sa part.

Une situation qui rappelle le statu quo ante. Quand le PM va au charbon, c’est que Macky s’est fait offensé. Et venant d’un proche qui s’éloigne, cela ne peut manquer d’être analysé.

Au-delà des aspects institutionnels liés aux fonctions du Médiateur qui dépend largement du charisme de celui qui occupe le poste, il nous semble que l’APR est en train de ‘’cultiver’’ sa propre opposition interne.

Dire qu’Abc fait partie de l’APR peut faire sourire. Mais il est difficile de l’en exclure. Il est membre fondateur, n’a pas été exclu, n’a pas démissionné et occupe un poste important dans la République.

Par conséquent, il faudra compter avec lui. Mieux, il refuse la mort politique. Et ce n’est pas tout.

Pour la première fois, voilà quelqu’un qui ne rechigne pas à apporter la contradiction à Macky, en ‘’interne’’. Certes, il n’assiste sans doute pas aux réunions importantes décisionnelles, mais il parle à tout le monde, cadres et base. Il est présent et incisif.

En conséquence, ABC est en train devenir un ‘’phénomène’’ difficile à gérer par le pouvoir. Quand un ‘’mackyste’’ supposé est en phase avec Sonko dans de nombreux dossiers, cela pose problème à la coalition au pouvoir. Or, avec ABC, c’est ce qui est en train de se passer.

Il refuse de se taire, de ‘’coopérer’’, de se solidariser. Par conséquent, il devient gênant, presque dangereux. Il peut ne pas avoir de base significative, mais sa communication est nocive pour le régime à quelques mois des élections.

Le pouvoir est en train de se rendre compte qu’il a laissé pourrir une situation qui pourrait se transformer en ‘’bombe’’ entre ses mains.

Au moment où nombre de leaders politiques quittent directement ou discrètement leurs chapelles pour rallier le ‘’Macky’’, un homme qui y est déjà, emprunte le chemin tortueux de l’opposition interne dans un parti présidentiel. Un allié de facto d’une opposition qui est en train de se chercher.

Car ABC n’a pas encore dit son dernier mot.

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