Le photographe Mama Casset honoré à Madrid

08 - Août - 2018

Le Festival espagnol international de la photographie honore l’oeuvre du Sénégalais Mama Caset, un des pionniers de la photographie africaine, a appris l’APS.

Cet honneur lui est rendu à travers l’exposition "L’élégant Sénégal de la première moitié du XXe siècle" proposée au centre culturel Círculo de Bellas Artes, à Madrid, indique le site Le Point Afrique.

"Jusqu’à fin août, un monde sous occupation coloniale se révèle en noir et blanc, des membres de famille en tenue des grands jours aux rues dakaroises et saint-louisiennes que l’on imagine imprégnées de tchouraï, l’encens à base de plantes préparé par les femmes sénégalaises. Une trentaine de tirages – quatorze prise en intérieur, le reste en extérieur – viennent d’un photographe anonyme actif de 1915 à 1925", souligne la publication.

Elle relève que "l’originalité et la rareté de ces images ont convaincu les trois cocommissaires d’exposition, également auteurs aux éditions Revue noire, Pascal Martin Saint Leon, Jean Loup Pivin et Frédérique Chapuis".

Selon cette dernière, "ce ne sont pas des photographies de studio, mais des photographies prises à l’extérieur, dans la rue ou bien au domicile des personnes photographiées".

Le Point Afrique indique que la vingtaine de tirages de Mama Casset, qui datent des années cinquante, constituent les pièces maîtresses de l’exposition. Casset "est originaire de Saint-Louis, véritable capitale de la photographie africaine, comme Doudou Diop et Meïssa Gaye, le père de la photographie sénégalaise".

C’est à l’âge de 12 ans que Mama Casset, né en 1908, "s’initie à la photo dès douze ans auprès du français Oscar Lataque à Dakar". "Après avoir intégré l’Armée de l’air française pour laquelle il réalisera de nombreuses photographies aériennes, il ouvre son studio African Photo dans la Médina à Dakar après la Seconde Guerre mondiale", rappelle la publication.

Son travail séduit la bourgeoisie et la classe moyenne. D’après Le Point Afrique, "ses images à l’esthétique cadrée sont dépouillées de toute référence exotique alors que ses modèles portent fièrement leurs vêtements traditionnels".

"Malheureusement, la majorité de son œuvre va disparaître dans l’incendie de son atelier en 1982. Devenu aveugle quelques années auparavant, il décède en 1992. Seules quelques copies sauvées des flammes évitent que son nom ne sombre dans l’oubli".

L’exposition au Círculo de Bellas Artes est organisée par la fondation Ankaria, qui encourage la création artistique nationale et internationale. Elle a initié cette année un programme de résidences pour les artistes sénégalais et espagnols.

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