Législatives 2017 : Aïda Mbodji, cheval de Troie de Me Wade ?

13 - Juin - 2017

Législatives 2017 : Aïda Mbodji, cheval de Troie de Me Wade ?

Comment faut-il juger l’attitude de la présidente du Groupe parlementaire des libéraux et démocrates ?.
Voilà une dame qui a mobilisé tout le Parti démocratique sénégalais pendant de nombreuses semaines au cours desquelles il n’a été question que de l’installer sur le fauteuil que Modou DIAGNE Fada occupait. Et, après avoir lourdé ce dernier, voici qu’elle décide de faire cavalier seul pour renouveler son mandat de député, sans que les libéraux ne daignent lui demander des comptes concernant les nombreux privilèges que lui accorde son statut de président de Groupe parlementaire.

Quand le 26 mars dernier, Aïda Mbodj a déclaré qu’elle allait se présenter aux prochaines législatives sous sa propre bannière, beaucoup ont pensé qu’il s’agissait d’une de ses fanfaronnades qu’elle a l’habitude de brandir pour divertir les masses.

D’autant que, dans une même envolée, elle disait une chose et son contraire. «Aujourd’hui, ma posture ne me donne plus le droit de me ranger derrière une personne. Tout le monde sait que ce régime a réduit à néant les espoirs du peuple sénégalais.

C’est pourquoi, notre ambition est d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale pour faire face à ce pouvoir (…) Nous réaffirmons notre ancrage dans l’opposition.

Qui veut obtenir des députés à l’Assemblée nationale devra aller avec nous. Nous restons constants. Et nous allons poursuivre cet excellent travail de massification de l’Alliance nationale pour la démocratie », avait-elle soutenu.

Alors qu’au PDS il était question de faire payer à Pape Samba Mboup et à Farba Senghor leurs «actes d’indiscipline », la présidente du Conseil départemental de Bambey parcourait le pays à la recherche de nouveaux militants pour son mouvement.

Si beaucoup ont peiné à croire en la sincérité d’Aïda MBODJI, c’est aussi parce qu’ils ne la voyaient pas aller au bout de sa logique, quitte à faire face à Me Wade.

Car, au mois d’octobre 2015, Modou Diagne Fada invitait la presse à son domicile et renseignait que Me Wade l’a joint au téléphone pour l’informer qu’il allait le relever de ses fonctions de président du Groupe parlementaire des Libéraux et Démocrates à l’Assemblée nationale au profit d’Aïda Mbodj.

Cette dernière avait pourtant lancé son mouvement le 26 mars 2014. N’empêche, comme un seul homme, les libéraux s’étaient rangés derrière elle, la transfuge, pour combattre l’authentique libéral, Modou Diagne Fada.

Pendant de nombreux mois, les députés n’étaient occupés qu’à vider ce litige, dans un tintamarre indescriptible. Ainsi, le 13 octobre 2015 à l’Assemblée nationale. Modou Diagne Fada, les textes de l’Assemblée nationale en bandoulière, prend le nord, réclamant toujours la présidence du groupe.

Aïda Mbodj, escortée par des caciques du PDS, s’engage vers le sud, clamant sa légitimité tirée de WADE. mardi 27 octobre 2015, Aïda Mbodj et son groupe décident de saboter la mise en place des Commissions techniques de l’Assemblée nationale.

Comme la dernière fois, les députés s’illustrent de la plus réprouvable des manières. Entre bousculades et cris de guerre, Aïda Mbodj et le député Seydina Fall alias Boughazelli en viennent même aux mains. Il en sera ainsi jusqu’à la défénestration, le 15 octobre 2015, de l’ancien ministre de jeunesse sous le régime de Wade.

Mais c’est à croire qu’Aïda Mbodj ne se battait que pour gagner en puissance et davantage massifier son mouvement. Depuis qu’elle a été installée sur le fauteuil de président du Groupe parlementaire des libéraux, le 14 octobre 2016, l’ancien maire de Bambey ne fait que s’éloigner de ceux qui l’avaient aidée à y accéder.

Avec les nombreux privilèges que lui accorde son statut de président de Groupe parlementaire, elle draine les foules ailleurs qu’à Bambey. Et, le plus étonnant, à part les quelques atones mises en gardes des instances du PDS, Aïda Mbodj déroule sans que ses frères de parti ne s’émeuvent de ses velléités de dissidence.

Avec Me Wade, prompt à couper les têtes qui tentent de dépasser la sienne ou celle de son fils, il faut être assuré qu’Aïda Mbodj a sa bénédiction. Investie sur la liste des Libéraux aux Législatives, elle peinerait certainement à faire gagner au PDS les trois à quatre députés que son mouvement peut engranger.

Autres actualités

04 - Mai - 2018

400 milliards de marchés ‘’fictifs’’, blocage du budget: La Sar toujours dans l’impasse

La Société africaine de raffinage (Sar) est toujours dans la tourmente, parce que bloquée par une situation de gestion de l’ancien Directeur général que...

04 - Mai - 2018

Arrestation du président de l'ASRED : Seydi Gassama parle d’une violation des droits humains

L’Arrestation du président de l'Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred), Ibrahima Sall fâche les défenseurs des droites...

03 - Mai - 2018

Le juge Dème entre dans la marre politique

Des nouvelles du juge Ibrahima Dème, qui a démissionné avec fracas de la magistrature ? L’AS informe que l’ex-Substitut général à la Cour...

03 - Mai - 2018

Soupçonné d’avoir des ambitions présidentielles, ABC mis sous surveillance par le pouvoir

Désormais les déplacements à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur du médiateur de la République non moins responsable de...

03 - Mai - 2018

«Le problème du Pds, c’est Karim Wade»

Bassirou Kébé, responsable du Pds à Nioro, estime que le parti de Wade doit tourner la page Karim Wade s’il veut aborder la présidentielle de 2019 avec toutes...