Législatives 2017 : le combat de la revanche entre Macky et Wade

31 - Mai - 2017

Législatives 2017 : le combat de la revanche entre Macky et Wade

Me Abdoulaye Wade va, vraisemblablement, diriger la liste de « La coalition gagnante Wattu Senegaal » que le Parti démocratique sénégalais (Pds) partage avec Pape Diop de Bokk Guiss Guiss, Mamadou Lamine Diallo de Tekki, Decroix de Aj. Ce sera le retour du patriarche dans le paysage politique et cela n’aura rien d’insolite.

Depuis en effet que son fils Karim avait été embastillé et que l’amnistie lui été refusée au profit d’une grâce conditionnelle, Me Wade n’a cessé de se triturer les manèges pour trouver la solution de d’élargissement de son fils afin de lui permettre de poursuivre la carrière politique qu’il rêve pour lui.

Ainsi, les législatives offrent une occasion en or au Pape du Sopi non seulement de prendre sa revanche sur Macky Sall, mais aussi de remettre son fils sur orbite, lui qui se trouve dans une situation plus que compromettante d’exilé au Qatar. C’est dire que Wade sera probablement de retour pour solder ses comptes avec le régime de Macky Sall qui n’a pas hésité à poursuivre son fils et nombre de ses partisans comme Aïda Ndiongue, Massaly, Manga, etc.

On va ainsi assister au combat de la revanche où un des dinosaures, en l’occurrence Wade ou Macky, va devoir revoir ses ambitions politiques. Si Wade perd la bataille, Macky et son régime seront davantage réconfortés dans leur dynamique à aller de l’avant et à mettre fin aux ambitions du Pds et d’une bonne partie de l’opposition. Il sera presque sûr d’avoir un second mandat en 2019.

Cela voudra dire que le Pds n’est que l’ombre de lui-même et que Karim devra revoir ses ambitions à la baisse. Si par contre Wade gagne, ce sera le début de la fin pour « le Macky ». Il aura pris sa revanche historique sur celui qu’il a aidé à se faire connaître des Sénégalais et qui l’a combattu et vaincu.

Ces législatives sont donc le second tour de la présidentielle de 2012. Wade avait en effet très mal digéré sa défaite. Réconforté par les réactions multiples des Sénégalais qui disent regretter son départ, Wade pourra compter sur le vote mouride. C’est en tout cas une de ses bottes secrètes ; celle de redevenir le talibé dans un fief de Touba où Macky avait déjà perdu lors du dernier référendum.

Il s’y ajoute que le parti de Pape Diop, Bokk Guis Guis, est aussi assez bien représenté à Touba. Leur coalition va ainsi faire mal et donner du fil à retordre à Benno Bokk Yakaar, la coalition au pouvoir. A cette donne, s’ajoute le faite que Modou Diagne Fada, un natif de Darou Moukhty, a aussi créé sa coalition, ce qui pourrait affaiblir les autres coalitions dans une contrée où Wade et Macky rêvaient d’engranger quelques voix.

La tâche sera ainsi difficile pour Macky et elle le sera d’autant plus que l’implosion de la coalition de l’opposition fera justement que chaque leader de parti se fera l’honneur de tout faire pour gagner dans sa localité. L’implosion de Mankoo n’est pas une bonne chose en soi, mais elle aura l’avantage de booster les ardeurs de tous pour engranger le maximum de voies.

Gackou ne voudra jamais perdre à Guédiawaye malgré la présence d’Aliou Sall, Idrissa Seck fera tout pour gagner à Thiès, Khalifa Sall à Dakar, Cheikh Bamba Dièye à Saint-Louis, même si Braya, avec le Pds, y a une très grande assise.

Bien sûr, comme le retour de tous les dinosaures dans les arènes de lutte y compris en politique, le retour peut être décevant en termes de résultats. Il aurait été souhaitable que Wade fasse comme Diouf et Senghor. Mais en emprisonnant le fils de ce dernier, Macky n’avait pas tenu en compte le fait que cela pourrait provoquer le retour du père. Si cela s’avérait, ce sera une grande première au Sénégal, mais surtout une bataille à mort entre un ancien Président et son ancien Premier ministre, entre un père et son « fils ».

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