Législatives 2017: Si jamais Benno Bokk Yakaar perd…

10 - Mai - 2017

Législatives 2017: Si jamais Benno Bokk Yakaar perd…

L’APR et Benno Bokk Yakaar, majorité parlementaire sortante, se donnent une mentalité de gagneur. Mais cette parodie sur fond d’intimidation cache mal la psychose d’une « cohabitation à la Sénégalaise » qui l’habite. Des juristes du Macky et des Mackysards jurent déjà qu’une cohabitation est impossible. Cette argumentation d’arrière-garde est simplement de l’exutoire.

L’électorat sénégalais a changé, a mûri, a évolué et est devenu plus lucide. Que Benno Bokk Yakaar brandisse un bilan, que l’APR diabolise, que Macky Sall s’en mêle, ce qui révolte la majorité des électeurs dont une minime partie sont militants de parti, c’est le spectacle violent, ordurier et affreux que l’APR s’est donnée et qui va se retourner contre elle.

Benno Bokk Yakaar défaite ou dégringolade politique

Le climat sociopolitique actuel renseigne bien qu’il est impossible à l’APR et Benno Bokk Yakaar de retrouver leur majorité parlementaire ou de la consolider. Soit la Coalition perd les Législatives, soit elle gagne avec une très légère minorité. Elle n’aura point une majorité absolue. Le contexte de 2012 est extrêmement différent de celui de 2017. En 2012, un mouvement grégaire de vote-sanction s’est prolongé après le soulèvement du 23 Juin pour aboutir au départ de Wade.

Mais le nouvel élu, Macky Sall, un pur et pire produit du système défait, s’est ancré dans une terrible continuité avec l’adoubement de vomissures politiques, le triomphe de l’impunité, le parti pris, l’instrumentalisation flagrante et désinvolte de l’appareil judiciaire et l’apothéose de l’arrogance. Aucun acte positif posé par Macky n’enthousiasme grandement les citoyens. Une série de gaffes a cadencé sa gouvernance. La pagaille règne dans son parti et cette pagaille a tout des relents d’une affection incurable. Les insultes, les batailles rangées et l’arrogance ont fini par agacer les Sénégalais et partout c’est la désillusion, le mécontentement et l’acrimonie.

Ce désenchantement aura naturellement des effets négatifs sur le futur pourcentage de la Coalition Benno Bokk Yakaar dans laquelle l’APR occupe une place pilote. La majorité parlementaire sortante est décriée. Macky est pris comme le responsable principal de cette situation en raison de ses prises de position maladroites et de son parti pris.

Législatives 2017 : présage de la Présidentielle 2019

Si Macky Sall avait tenu sa parole, la Présidentielle allait se tenir cette année. Mais il a fait du Wade et cela l’a terriblement affaibli auprès des Sénégalais qui lui posent maintenant un cliché, celui d’un Homme d’Etat qui renie ses engagements historiques et se dédit. Pire, les dossiers délicats sous ses coudes, la polémique sur l’affaire Khalifa Sall , l’embastillement immédiat des contradicteurs de son régime, la nébuleuse sur l’affaire du Pétrole, l’insoutenable légéreté et l’indigeste arrogance des gens de son parti, le départ de ceux avec qui il fut au combat, la responsabilisation d’aventuriers incultes, la création d’Institutions bidons et coûteux servies à une vieillotte classe politique impopulaire et la protection de voleurs, sont autant d’actes fortement préjudiciables à Macky pour la future Présidentielle de 2019.

Si Benno Bokk Yakaar sort perdante ou énormément affaiblie aux Législatives 2017, la réélection de Macky Sall serait hypothéquée. L’opposition se retrouverait davantage galvanisée et il est bien probable qu’un 2nd Tour ait lieu avec le ralliement immédiat de tous à celui qui y serait face à Macky Sall. Et un 2nd Tour est une calamité pour un Président sortant, surtout s’il est décrié avec sur la table une anthologie de failles et de forfaitures.

Ce que Macky ne sait pas

Tous les Chefs d’Etat sont, en majorité, mal informés quand bien même ils sont destinataires privilégiés de renseignements. Macky Sall est de ceux-là. Son propre frère dénonce son entourage conspirateur. Et le malheur est que ceux qui le désinforment, le trompent et abusent de la confiance qu’il a en eux, ne représentent rien ni personne. Macky ignore l’immense désillusion qui anime les Sénégalais.

« Deuk bi dafa Macky », « Dynastie Faye-Sall », « Affaire Pétro-Tim », « OFNAC », « Vieux socialistes senghoriens », « Secrétaires d’Etat, Ministres et DG de Sociétés drôles, insolites et arrogants », toutes ces tares constituent un chœur de dénigrement de son parti et de son régime. Macky Sall ne sait pas que les Sénégalais sont déçus et fâchés dans leur immense majorité.

Les foules artificielles des meetings de circonstances, les accueils populistes factices, les discours pompeux et emphatiques, le leurrent en lui donnant l’ersatz d’une hégémonie politique qu’il n’a point.

Diouf l’a vécu. Wade l’a subi. Il s’y engloutit ! Il est impossible au Sénégal de voir une personne dire au Président avec qui elle collabore ou dont elle est proche, « Monsieur le Président, vous devenez impopulaire » ! Et si jamais il perd les Législatives ou s’affaiblit, qu’il prépare ses bagages !

Autres actualités

18 - Janvier - 2019

Education : Le Cusems menace de paralyser le système éducatif

Le Cusems est remonté contre le Gouvernement. Son secrétaire général Abdoulaye Ndoye demande à celui-ci de respecter ses engagements pour éviter des...

18 - Janvier - 2019

Baïdy Agne, président du Cnp : «L’Etat doit aimer son secteur privé»

La première session de haut niveau de la 3ème Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique a été encore l’occasion pour le...

18 - Janvier - 2019

Gestion des données et amélioration de la qualité des soins LE DIGITAL S’INVITE DANS LA SANTE

La santé digitale est en marche au Sénégal. Le ministère de la santé et de l’action sociale et son collègue de la communication, des...

18 - Janvier - 2019

Passe d’armes entre Macky et le Cnp : ÉCHANGES PUBLIC-PRIVÉ – Macky : «Il faut que le privé national se batte»

Pour Macky Sall, l’heure de l’Afrique a sonné. Il faut juste saisir l’opportunité et engager le combat pour lever les obstacles du financement et de...

17 - Janvier - 2019

Proposition de boycott de la présidentielle : Madické Niang sourd à l’appel

Le boycott de la présidentielle de 2019 telle que soulevé ces derniers jours du côté de l’opposition n’est pas la bonne voie. Me Madické Niang qui...