Législatives dans trois mois : ministres et hauts cadres préoccupés à sauver leurs têtes

17 - Mai - 2017

Législatives dans trois mois : ministres et hauts cadres préoccupés à sauver leurs têtes

Des législatives décisives, sans nul doute. D’abord par le spectre de la cohabitation, une règle non-écrite qui sera imposée par le contexte du fait qu’une majorité hostile risquerait de bloquer tous les projets de lois, y compris budgétaires. Ainsi, il va de soi que ce sera une impasse institutionnelle qui fait que seule la nomination d’un Premier ministre issu de la majorité pourrait décanter les choses. Etant entendu que, pour ceux qui l’ignorent, le Président de la République ne peut dissoudre l’Assemblée qu’après deux ans d’existence de celle-ci.

Mais, nous sommes bien loin de ce scénario. Même si, par ailleurs, il entre en droite ligne dans la justification de ce que nous allons démontrer.

Il nous semble, en effet, qu’au niveau de la sphère gouvernementale et des cadres des services publics et des sociétés nationales, la tension doit monter d’un cran. Tout le monde sait que rien ne sera comme avant après juillet 2017, date des législatives. Que le pouvoir ait gagné ou perdu les élections.

Si le pouvoir perd la majorité à l’Assemblée, comme nous l’écrivions supra, le scénario sera plus catastrophique pour les Ministres et autres chefs d’Agence, de sociétés nationales et même de services publics. S’il est bien écrit dans notre constitution que « le Président de la République nomme aux emplois civils et militaires », il n’en demeure pas moins que pour éviter un blocage intentionnel, la nomination d’Un PM issu de la nouvelle majorité va entrainer un chamboulement général dans les rangs. Le Gouvernement devra rendre sa démission et un autre autrement constitué instauré.

Pis, un tel scénario est aussi à envisager en cas de victoire de la coalition au pouvoir. Le Président de la République devra alors tenir compte des résultats des élections et rester fidèle à une promesse qui lui est chère, celle de ne pas garder ceux qui auront perdu dans leurs fiefs. Il ne manquera certainement pas, dans les prochaines jours ou semaines, de réitérer cet engagement qui est une façon, pour lui, de mettre la pression sur ses troupes en évitant, pour les uns et les autres, de dormir sur leurs lauréats.

C’est pourquoi, on n’imagine pas le nombre de Ministres, de cadres qui vont devoir être éjectés aux profits d’autres.

En conséquence, ils sont en train de se transformer en stratèges politiques pour réussir les batailles futures. Et cette situation interpelle beaucoup plus ceux qui avaient perdu dans leurs fiefs comme les apéristes de Dakar, Racine Sy à Podor, ceux de Thiès, de Ziguinchor, de Diourbel, etc.

Ousmane Tanor Dieng, le leader socialiste, en parlant de compte-à-rebours à destination des législatives, a évoqué la campagne qui, naturellement, s’ouvre avant la lettre. Et il a en outre précisé que si chacun gagne dans son fief, la victoire sera belle. C‘est dire que lui-aussi est dans la logique de croire qu’un responsable digne de ce nom ne saurait faire perdre son parti et sa coalition dans sa localité au risque de les mettre en situation de danger.

C’est en tout cas une des raisons pour lesquelles la bataille pour les législatives sera rude. Et elle l’est déjà au point d’ailleurs que dans certains partis, les partisans sont aussi considérés comme des adversaires.

Chacun veut sauver sa tête par rapport à des postes de responsabilité qui ne sont en général attribués que parce que, derrière, il y a le besoin de profiter de la capacité politique du leader à faire gagner les batailles politiques. Ceux qui échouent alors seront impardonnables et si les élections sont perdues, ce sera le début de la fin du règne de Benno Bokk Yakaar.

Car, les nouvelles têtes qui vont arriver, n’auront pour préoccupation que de défaire ceux que le Président avait mis en place, à la manière d’un Donald Trump par rapport au legs d’Obama.

C’est pourquoi la précampagne est déjà très rude, mais surtout au sein des partis politiques comme l’Apr où la bataille est d’abord celle de positionnement pour les investitures.

Un préalable nécessaire à la prochaine victoire aussi bien pour Bby que pour Mankoo. La coalition qui aurait mieux réussi ses investitures aura gagné, de moitié, les élections. Mais ce n’est pas gagné d’avance.

Autres actualités

19 - Juin - 2020

SÉNÉGAL : 164 nouveaux cas testés positifs au coronavirus, 72 nouveaux guéris, 3 nouveaux décès et 17 cas graves en réanimation.

Sur 1617 tests réalisés, 164 sont revenus positifs au coronavirus soit un taux de positivité de 10,1%. Il s’agit de 148 cas contacts suivis et 16 cas issus de la...

19 - Juin - 2020

« Menaces de mort » : Le Frn apporte son soutien à Aïda Mbodj

Le Front de Résistance Nationale (Frn) s’indigne de la menace de mort contre la députée Aïda Mbodj. Cette coalition de l’opposition, qui pensait que ces...

19 - Juin - 2020

Casamance: des échanges de tirs nourris entre l’Armée et les rebelles

La matinée a été mouvementée ce vendredi dans les forêts de Singuer Diola et de Bissine, dans l’extrême sud au Sénégal. Les forces...

16 - Juin - 2020

Covid-19 de ce mardi 16 juin 2020 : 74 nouveaux cas testés positifs au coronavirus, 101 nouveaux guéris, 6 nouveaux décès et 22 cas graves en réanimation.

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale fait le point sur la situation de l’épidémie de Covid-19 au Sénégal, ce mardi 16 juin...

16 - Juin - 2020

72 heures de grève Sytjust : les travailleurs exigent le respect des accords signés en 2018

Le syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) décrète 72 heures de grève. Ce, pour exiger le respect des accords signés en 2018. Selon le secrétaire...