Les avocats de Khalifa Sall "déshabillent" Serigne Bassirou Gueye : "Le procureur vient de reconnaître qu'ils étaient dans le mensonge"
Serigne Bassirou Gueye a-t-il prêté le flanc en demandant à l'Assemblée nationale de lever l'immunité parlementaire du détenu Khalifa Sall ? A en croire les avocats du maire de Dakar, sa requête ne fait que confirmer que l'Etat du Sénégal est dans le faux et l'illégalité depuis l'élection de leur client en tant que député du peuple.
Comment peut-on solliciter la levée de l'immunité de quelqu'un si ce dernier n'est pas couvert par cette même immunité ? Semble se demander Me Clédor Ciré Ly.
"Nous avons demandé la libération d'office de Khalifa Sall pour détention arbitraire. Et c'est le procureur lui-même qui avait dit qu'il n'était pas dans une situation où il était couvert par une immunité.
Et le juge d'instruction l'avait suivi aveuglément à la suite d'un commentaire qui a été fait par le ministre de la Justice lui-même. Nous sommes allés à la Chambre d'accusation, celle-ci les a suivis. Nous avons fait un pourvoi en cassation, à ce jour, on n'a pas l'arrêt pour que la Cour suprême statue", rappelle Me Ly avant de poursuivre :
"Et ils reviennent en se contredisant. Parce que dès l'instant qu'il (le Procureur de la République) saisit l'Assemblée (nationale) pour la levée de l'immunité, cela veut dire qu'en réalité, ils était dans le faux et dans le mensonge. Il était dans l'arbitraire. Ils reconnaissent eux-mêmes que Khalifa était couvert par une immunité parlementaire et que sa détention était arbitraire".
Me Clédor Ciré Ly appelle l'Hémicycle à "tirer toutes les conséquences de la correspondance adressée par le ministère public, qui est un aveu de ce qu'ils détiennent un député arbitrairement en prison".