Les débats du Monde Afrique sur la situation de l’université Cheikh Anta Diop : Ibrahima Thioub plaide pour les formations courtes et professionnelles

28 - Octobre - 2016

Les débats du Monde Afrique sur la situation de l’université Cheikh Anta Diop : Ibrahima Thioub plaide pour les formations courtes et professionnelles

Le recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, invité du panel sur la situation de l’Ucad après la réforme, plaide pour des formations courtes et professionnelles. Une façon pour lui d’aménager des voies de sortie pour les étudiants afin qu’ils intègrent le marché du travail et revennent plus tard s’ils le souhaitent et de rompre avec une formation où tout le monde est condamné soit à aller jusqu’au bout ou à se heurter aux dures réalités de l’échec.

La situation de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, après la réforme sur l’enseignement supérieur au Sénégal intervenue en 2013, a été au cœur des débats organisés par Le Monde Afrique. D’entrée de jeu, le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar devait répondre à une question plus ou moins gênante de la journaliste du Monde, chargée de conduire le panel. Qui a qualifié ce temple du savoir d’espace surpeuplé avec 80 800 étudiants où sévit une crise quasi permanente et dans lequel l’autorité peine à leur offrir «une chaise et une table». Une description qui n’enchante pas Ibrahima Thioub. «Nous avons plus que des chaises et des tables pour nos étudiants», grommelle-t-il gentiment. Seule­ment, poursuit le recteur, «il faut rappeler que l’université de Dakar est une ville moyenne sans commissariat avec une population en moyenne âgée de 19 à 25 ans. Aucune ville au mon­de ne peut fonctionner normalement avec une telle population et sans commissariat. Nous avons donc des étudiants sa­ges», estime-t-il.
Revenant sur la réforme, le professeur Ibrahima Thioub souligne que la réforme a tardé, d’où les nombreuses problèmes que l’Ucad traverse actuellement. Car pour lui, il faut rappeler que l’Ucad a été la 18ème université française articulée à un background colonial et reconvertie en une université africaine après les indépendances. Il fallait, selon le panéliste, la réformer après les indépendances. «Mais elle n’a jamais été faite. Elle est restée figée dans ses orientations. Ce n’est qu’en 2013, à la suite des concertations sur l’enseignement supérieur, que l’Ucad a connu la réforme», note le professeur d’histoire.
Une réforme qui a suscité de nombreuses résistances aussi bien dans le corps enseignant qu’au niveau des étudiants et qui a plongé l’Ucad dans des crises répétitives. Le recteur dédramatise et comprend la réaction des enseignements et des étudiants. Il évoque le confort de la tradition. «C’est beaucoup plus aisé de se cramponner dans ces certitudes. Mais les défis sont là, la démographie, la cohorte de nouveaux bacheliers qui venaient tous les ans, il fallait leur apporter une réponse. Et entre autres réponses, il y a eu la réforme», indique Pr Ibrahima Thioub
Maintenant, on met l’accent sur les formations courtes et professionnalisantes qui répondent aux besoins du marché de l’emploi. Le recteur de l’Ucad reste convaincu que son institution a fait le bon choix en réformant et en rompant d’avec ce qu’il appelle cette université d’antan qu’il assimile à une autoroute sans bretelle de sortie où tous les étudiants sont condamnés à arriver au bout de leur formation, au risque de se fracasser en cours de chemin. «Ceux-là qu’on appelle les cartouchards qui n’avaient plus d’issue», indique-t-il. Maintenant, avec la réforme, «on a aménagé des voies de sortie pour permettre aux étudiants de suivre des formations courtes, d’aller sur le marché du travail et de revenir s’ils le souhaitent».
Ibrahima Thioub a enfin plaidé pour que l’université soit ouverte aux réalités du monde de l’emploi. Car pour lui, le temple du savoir doit être au service de notre société. A cet effet, il souhaite un rapprochement entre le Département de chimie de l’université de Dakar et la cordonnerie de Ngaye Mékhé. Selon le recteur l’Ucad, ce département peut apporter quelque chose d’innovant à cette industrie, notamment le tannage du cuir.

Autres actualités

06 - Février - 2019

Idrissa Seck à Kaolack : "le transport, ce n'est pas tout simplement de faire des routes"

Le candidat de la coalition "Idy 2019", est arrivé ce mardi soir à Kaolack, au centre du Sénégal dans le cadre de sa campagne électorale. Idrissa Seck, 59 ans,...

06 - Février - 2019

Report de la présidentielle : Mimi Touré répond à Wade

Aminata Touré réagit suite à la déclaration de Me Abdoulaye Wade. « J’ai écouté avec un peu d’étonnement, marque la Directrice...

06 - Février - 2019

Le président sortant promet de désenclaver Podor ’’dans un an, un an et demi’’

Le président sortant Macky Sall a promis mardi de désenclaver Podor "dans un an, un an et demi", dans l’optique d’en faire à terme "un département...

06 - Février - 2019

ELECTOLASER – Leur candidat étant recalé : Des jeunes «Karimistes» choisissent le candidat Idy2019

Ils avaient lancé le Mouvement pour le retour de Karim, mais leur candidat n’est pas venu. Alors, Ibrahima Ly et Cie qui se sont rendus chez Pape Samba Fall, coordonnateur...

06 - Février - 2019

Tenue de la présidentielle de février ME WADE «MENACE» MACKY

Me Abdoulaye Wade est formel : il est prêt à s’opposer à « la tenue d’une élection qui est entièrement fabriquée dans le seul but de...