Les partis politiques sénégalais,crise de confiance ou désintérêt ?

26 - Octobre - 2017

Les partis politiques n'ont plus la cote. Et c'est un euphémisme au pointqu’on évoque leur disparition un jour ou l’autre pour laisser la place à des mouvements plus participatifs. Nous constatons une dégénérescence presque programmée des structures partisanes et les militants désertent depuis des années ces partis traditionnels dans lesquels ils ne se reconnaissent plus. Il y’aaujourd’hui une forte tendanceau seinde la population sénégalaise pour considérer que ceux-ci ne comprennent pas les problèmes du pays. Ce sentiment est lié au fait que les notables qui lesdirigent refusent d’élargir tout processus de renouvellement et de réformes. Et cetteabsence de renouvellement entraîne la désaffection politique. Comme dans toute activité humaine, la non-concurrence et l’instauration de monopoles de situation finissent par étouffer toutes initiatives.

Des partis à l’ancienne

Ce sont ces partis à l’ancienne où des milliers de personnes encartées sont toujours convoquées à des réunions de fédérations, de sections, de cellules toutes les semaines pour satisfaire les caprices du chef. Aucune proposition, ni d’offre politique alternative sérieuse n’émane de ses réunions de comité. Ces pratiques finissent par lasser les militants politiques qui luttenten faveur du développement du pays. On peut déplorer que ces partis se contentent de jouer le rôle de machine électorale au service d’aventures personnelles. La politique reste pour eux un territoire où la souveraineté populaire et la citoyenneté ne sont que des illusions. L’absence de débat interne, de structuration, de propositions concrètes et de stratégies de gouvernance engendre une profonde fracture entre le monde politique et les citoyens.En même temps qu’une grande frustration de l’électorat.

Une défiance forte des citoyens vis-à-vis des responsables politiques

Face à cette situationles citoyensaspirent de plus en plus à sortir de ce schéma traditionnel et à mettre en place des formes de démocraties directes ou participatives afin de reprendre en mains leur destin. On voitainsi émerger de nombreux mouvements qui entendent revitaliser la démocratie en remettant le citoyen au cœur du débat public. Le phénomène grandissant de ces nouvelles organisations témoigne d’une volonté de changement. Les mouvements politiques de citoyens sont aujourd’hui une réelle alternative pour une opposition éclairée, forte, lucide, imaginative et déterminée, contre la gouvernance actuelle du pays dans laquelle nos compatriotes sentent captifs.

Le renouveau politique, un vaste chantier

Ma conviction, c’est que nous avons besoin d’un renouveau politique, une nouvelle force capable de dessiner un projet émancipateur, social et économique. Pour être légitime, les mouvements devront s’adresser, rassembler le plus grand nombre en acceptant l’hétérogénéité des cultures et en assurant une cohérence d’ensemble. Mais, et ce point est fondamental, cette mutation ne saurait résulter d’un simple réagencement de l’existant, d’une recomposition à partir des appareils politiques actuels. Le renouveau politique appelle à un vaste chantier, celui d’un véritable « contrat démocratique ». Le potentiel existe dans notre pays dès lors que l’on sort de la politique électoraliste permanentequi bloque toutes les initiatives et interdit toute émancipation citoyenne.Il est impératif de revivifier le débat public afin d’associer toutes les forces vives sénégalaises à la restauration d’un véritable Etat démocratique porteur d’ambitions et d’espoir. Les mouvements politiques citoyens sont les seuls en mesure de pouvoir l’initier. Le mouvement UN AUTRE AVENIR s’inscrit dans cette dynamique pour redorer le blason de la politique etréinventerle dialogue au service des vrais préoccupationset des aspirations de la population sénégalaise.

Ibrahima Thiam, Président d’UN AUTRE AVENIR

Autres actualités

22 - Novembre - 2018

HCCT : Aliou Sow démissionne de son poste de président de Commission

Hier le chef de l’Etat, Macky Sall, a reçu le rapport 2017 et 2018 du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct) des mains d’Ousmane Tanor Dieng. A...

22 - Novembre - 2018

Retrait de l'agrément d'Enda Lead Afrique : La société civile engage la médiation avec l'État

Réunie en conférence de presse cet après-midi, les organisations de la société civile sénégalaise ont exprimé leur soutien à Enda...

21 - Novembre - 2018

Nuages sur 1200 milliards de l’eurobonds

Le député Mamadou Lamine Diallo s’interroge sur l’utilisation des 1200 milliards d’eurobonds empruntés en 2018. D’ailleurs, le président du...

21 - Novembre - 2018

Thierno Alassane Sall dénonce les errements de Macky Sall

« Si c’est pour favoriser un contexte de paix et de dialogue au Sénégal, le président Macky Sall doit présentement amnistier Karim Wade et Khalifa Sall,...

21 - Novembre - 2018

La CREI dément Abdoulaye Baldé : " il n’est plus sous contrôle judiciaire"

Le magistrat instructeur de la Cour de répression de l'enrichissement illicite réagit suite aux complaintes du maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé qui dit en avoir marre de...