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Les «Sall» interdits de campagne: Khalifa et Macky, ces absences qui profitent à Wade

21 - Juillet - 2017

La Cour Suprême vient de suivre le Ministère public dans son réquisitoire de ne pas permettre que Khalifa Sall de sortir de prison pour battre campagne. La tête de liste de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal, par ailleurs Maire de Dakar, devra se contenter de tirer les ficelles à partir de sa cellule de Rebeuss. La Justice vient ainsi de mettre fin à son espoir et à celui de ses proches afin de lui permettre de jouir de ses droits constitutionnels en tant que tête de liste.

Et il n’est pas le seul. Le Président Macky Sall est lui aussi interdit de campagne du fait de la Constitution qui met en avant la séparation des pouvoirs.

Pourtant, tous les deux n’ont qu’une envie, participer à la campagne. Ils meurent d’envie de le faire et pour cause !

Khalifa Sall sait qu’il tient là une occasion en or de bénéficier du statut de député rendant des poursuites à son encontre plus difficile. Dans l’hypothèse d’un renversement de la majorité, les perspectives de son procès seraient lointaines. Il caresse l’envie de prendre sa revanche sur toute une équipe où se trouve son ancien mentor, Ousmane Tanor Dieng.

La preuve, si le maire de Dakar arrive à lui ravir la majorité du vote des Sénégalais, cela fera davantage réfléchir les militants socialistes qui sauront que la légitimité a changé de camp.

Pour toutes ces raisons, Khalifa auraient souhaité être là.

Idem pour Macky. Le Président est attaqué de toutes parts, notamment par un dinosaure politique de la trempe de Abdoulaye Wade. Il sait que ce dernier est en train d’utiliser des armes de destruction massive, non seulement en essayant de le discréditer devant l’opinion nationale et internationale avec le retrait des cartes d’électeurs, mais aussi de réunir l’opposition autour d’un idéal commun avec sa manifestation prévue le 25 prochain.

Macky qui sait que Dionne fait ce qu’il peut, aurait préféré être là pour apporter la réplique en faisant face à son ancien mentor. Le combat semble aujourd’hui inégal car le Président est confiné au silence par la loi qui ne lui autorise par à prendre les choses en main publiquement, comme il l’aurait souhaité.

Les deux « Sall » sont ainsi privés de campagne par la loi et la Justice. Ils sont cependant bien présents dans la campagne. Ce sont en effet les absents les plus présents de cette compétition.

Le Palais de l’avenue Roume et Rebeuss sont devenus des Quartiers généraux d’états-majors politiques, à la différence que Khalifa montre plus de discrétion.

Wade la seule vedette

Tous les deux tirent les ficelles en donnant des instructions et autres orientations. Ils ont nommé leurs lieutenants et veillent sur la planification des actions.

Tout est contrôlé par les deux « Sall » dans leurs coalitions respectives, qui se livrent ainsi une rude bataille, même s’ils sont en théorie privés de campagne.

Leur situation arrange Abdoulaye Wade qui se sent ainsi « seul » dans un conglomérat d’hommes et de femmes politiques qui n’ont pas son aura et son expérience.

C’est dommage que la Justice n’ait pas libéré Khalifa Sall par une liberté provisoire afin de lui permettre de battre campagne, le temps de préparer son procès. Ceux qui en bénéficient, y compris pour des infractions graves comme le meurtre, ne le méritent pas plus que lui.

En maintenant, le Maire de Dakar en prison, Macky qui a dû influer sur la demande du Parquet, laissent trop d’espace à un Wade déchainé. Ce dernier a compris cet avantage et compte en profiter à fond.

Il est en train de toucher là où ça fait mal et il n’a pas encore joué toutes ses cartes. Il sait qu’il n’y a pas un Général opérationnel en face et reste conscient de sa responsabilité à mener les opérations.

Il va de jour en jour ravir la vedette aux autres et déployer assez d’actions pour semer le trouble dans le camp d’en face.

Wade avait au moins besoin d’un des « Sall » sur le terrain afin pour lui porter la réplique. Comme ce n’est pas le cas, il s’impose en vedette malgré des déclarations par moment assassines d’Idrissa Seck, de Malick Gackou, de Gadio, d’Abdoul Mbaye et de bien d’autres.

Chacun déploie sa stratégie, mais on voit bien que Wade émerge du lot et ne tardera pas à éclipser tous les autres. Or, Khalifa Sall en liberté, aurait rendu Wade moins vedette.

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