Lettre de l’opposition au chef de l’Etat : PAS DE MANKO

13 - Novembre - 2016

Lettre de l’opposition au chef de l’Etat : PAS DE MANKO

Certains membres de cette coalition de l’opposition voient une sorte de reculade de Manko wattu Senegaal après la répression de la marche du 14 octobre. Et d’autres trouvent que la tradition voudrait que Gackou et Cie attendent plutôt que le chef de l’Etat prenne l’initiative de les saisir, comme l’avaient fait ses prédécesseurs.

La lettre de Manko wattu Senegaal au président de la République sur le contentieux pré-électoral fait grand bruit dans les rangs de cette coalition. Certains n’ont pas apprécié le format et soupçonnent dans cette démarche une «résignation» ou une «renonciation à une ligne de combat». En effet, ils se disent surpris après que Manko avait déjà engagé une radicalisation. «On se rappelle la marche du 14 septembre dernier où les leaders de cette coalition a­vaient rivalisé d’ardeur dans des discours très musclés contre le régime en place. On s’interroge maintenant sur ce qui s’est passé réellement pour que Manko wattu Senegaal courbe l’échine et emprunte une nouvelle voie dans la gestion de ses relations avec le pouvoir», souligne un responsable d’un parti membre de la coalition. Ce dernier estime que «tout cet em­pressement à vouloir à tout prix écrire au Président Macky Sall paraît douteux». Et d’ajouter : «Si la coalition devait commencer par là où elle a terminé, pourquoi alors elle a jeté en pâture tous ces Sénégalais qui sont venus soutenir la marche du 14 septembre et qui ont été violentés par les forces de l’ordre ?»

«C’est le Président qui consulte l’opposition sur les points de désaccord»
D’autres membres de ce bloc de l’opposition admettent avoir «rejoint» la majorité pour la lettre, mais relativisent le format utilisé pour dénoncer certains manquements dans l’acquisition de la carte biométrique de la Cedeao et la confirmation, par le citoyen, de son inscription sur les listes électorales. «Les problèmes notés actuellement au sein des commissions administratives ne doivent pas être un prétexte. Et puis, il n’y a pas seulement dans la gestion du processus électoral que l’affaire du fichier et des cartes nationales biométriques. Certes, ce sont des aspects importants, mais il faut voir que le processus électoral, c’est tout un ensemble avec des étapes différentes. Ce serait donc une hérésie de vouloir procéder à la saisine du président de République à chaque fois que des difficultés se présentent à une étape», confie une source qui n’a pas pris part à la conférence de presse de mercredi. Ce que Malick Gackou et Cie auraient dû faire, c’est d’attendre d’être saisis par le président de la République lui-même. «C’est cela la tradition et elle est bien ancrée depuis 1992 avec le fameux Code électoral consensuel sous l’égide de feu Kéba Mbaye. C’est le président de République qui prend l’initiative après avoir reçu le rapport final de la Commission technique de revue du code électoral (Ctrce), puis il consulte les leaders de l’opposition sur les points de désaccord», rectifie ce responsable de Manko wattu Senegaal.

Ndiaga Sylla : «Il aurait été plus judicieux de solliciter une rencontre avec le chef de l’Etat»
C’est d’ailleurs l’avis de l’expert électoral qui a participé à ladite commission. Sur sa page Facebook, Ndiaga Sylla écrit : «Sans commenter le fond de la lettre de Manko, j’estime qu’il aurait été plus judicieux, en lieu et place de cette voie épistolaire, de solliciter une rencontre avec le chef de l’Etat, au cours de laquelle ce mémorandum serait décliné sous la forme d’une note d’audience en vue d’espérer des échanges plus approfondis, des réponses appropriées à certaines récriminations et, éventuellement, des mesures fortes visant à améliorer le processus et à rassurer les acteurs.» M. Sylla de rappeler : «C’est par cette démarche que l’opposition regroupée au sein du Cpc (Cadre permanent de concertation) obtint, en mai 2004, du Président Wade des gages relativement à la création d’une Cena et à la constitution du fichier électoral.»

Autres actualités

15 - Novembre - 2018

Macky ouvre les hostilités :La Société civile au banc des accusés

Pour paraphraser l’italien Antonio Gamsci de Toscane d’Italie qui, selon certains, a inventé le concept, la Société civile est cette frange de la population non...

15 - Novembre - 2018

La Raddho soutient Seydi Gassama

Les Organisations de droits humains prennent la défense du directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty international qui a été...

15 - Novembre - 2018

Tensions de trésorerie : Les non-dits de Amadou Ba

Le gouvernement invoque des mesures sociales pour justifier les pertes des recettes financières qui ont commencé à inquiéter même ses partenaires. Pourtant, la...

14 - Novembre - 2018

Affaire Ndiaga Diouf : Jour J pour Barthélémy Dias

C’est ce mercredi 14 novembre que Barthélémy Dias sera jugé en appel dans l’affaire Ndiaga Diouf. Le maire de Mermoz/Sacré-Cœur reconnu le 22...

14 - Novembre - 2018

Difficultés de trésorerie : AMADOU BA SA COULPE – l «C’est dû au cours du baril et à l’Année sociale» – «Ce sont des difficultés provisoires voulues par le gouvernement»

Avec la hausse du prix du baril et l’appréciation du dollar, les pays non exportateurs doivent consacrer plus de ressources à l’achat de produits pétroliers. Au...