LETTRE – Groupe consultatif de Paris : KARIM EXPOSE MACKY SUR SEINE – Il demande aux bailleurs un audit immédiat des finances publiques

17 - Décembre - 2018

Objet : Demande d’un audit de la gestion des finances publiques du Sénégal sous la présidence du chef de l’Etat sortant, M. Macky Sall, et demande de réalisation d’un état des lieux par les bailleurs de fonds
Les partenaires multilatéraux du Sénégal, qui vont faire face ce matin aux autorités de l’Etat, sont interpellés par le candidat du Pds à la Présidentielle 2019. Karim Wade himself s’est en effet fendu d’une longue lettre ouverte qu’on peut assimiler, du reste, à une lettre-programme pour présenter à ses interlocuteurs un «pays fortement endetté» depuis l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir, en 2012, et dont l’avenir des générations futures et de la jeunesse est hypothéqué.
Exigeant un audit immédiat des finances publiques par les bailleurs de fonds afin «que les Sénégalais puissent disposer d’un état des lieux contradictoire, fidèle et réel de leurs finances publiques, que les responsabilités soient situées et que le chef de l’Etat Macky Sall cesse de mentir aux Sénégalais et de manipuler l’opinion internationale», il dénonce une gabegie «orchestrée» par le régime actuel. Wade-fils fait état d’une «situation alarmante» que «les Sénégalais ressentent fortement dans leur vie quotidienne». Le candidat du Pds à la Présidentielle 2019 met aussi le marqueur sur les dettes intérieure et extérieure qui ont atteint «un niveau record», dresse une situation monétaire «caractérisée par une grave crise de liquidité bancaire» affectant «surtout» les établissements bancaires «les plus engagés dans le financement de l’économie et menaçant l’existence des Pme/Pmi». Il constate aussi «la chute du volume des exportations, le ralentissement de l’activité industrielle ainsi que le quasi-arrêt des projets de l’Etat qui n’arrive plus à payer ses prestataires et ses fournisseur».
Karim Wade accuse même Macky Sall d’avoir «donné son accord» pour l’application par l’Etat, après l’élection présidentielle, d’un «programme sévère d’austérité comportant notamment l’augmentation du prix des carburants, du prix de l’électricité et des prix de certaines denrées de première nécessité, ainsi que l’augmentation des prélèvements sociaux pour financer les dérives de ses graves erreurs de gestion».
Le candidat du Pds à la Présidentielle 2019 pointe enfin, entre autres, dans la gestion du secteur de l’énergie «de très graves erreurs» du Président Macky Sall, entraînant une menace sur «l’approvisionnement du pays en hydrocarbures et la fourniture de la population en électricité».

A quelques semaines de l’élection présidentielle du 24 février 2019 et à la veille de la réunion du Groupe consultatif organisée par le chef de l’Etat sortant, M. Macky Sall, pour tenter de dissimuler l’ampleur de la crise et la situation de quasi faillite dans laquelle il a plongé le Sénégal, j’ai le devoir d’attirer votre attention sur la réalité de la situation économique et financière du pays.
Je vous écris en tant que candidat du premier parti d’opposition, le Parti démocratique sénégalais, et de la coalition Karim Président 2019 pour demander la réalisation immédiate d’un audit des finances publiques et d’un état des lieux de la situation économique et financière. Il est impératif que le président de la République, qui sera très probablement issu de l’opposition, puisse connaître l’étendue des dégâts causés par son prédécesseur.
La plupart de nos indicateurs économiques et financiers sont dans le rouge, la situation est alarmante et les Sénégalais le ressentent fortement dans leur vie quotidienne. Nos finances publiques accusent une tension de trésorerie extrême, les arriérés de dette intérieure et extérieure atteignent un niveau record, la situation monétaire est caractérisée par une grave crise de liquidité bancaire qui affecte surtout les banques les plus engagées dans le financement de l’économie et menace l’existence des Pme/Pmi. Il convient également de relever la chute du volume des exportations, le ralentissement de l’activité industrielle ainsi que le quasi-arrêt des projets de l’Etat qui n’arrive plus à payer ses prestataires et ses fournisseurs.
M. Macky Sall a commis de très graves erreurs, notamment dans la gestion du secteur de l’énergie qui menace à très court terme l’approvisionnement du pays en hydrocarbures et, par conséquent, la fourniture de la population en électricité. Des créances importantes des acteurs du secteur privé national sont aujourd’hui impayées, ce qui ralentit fortement l’activité économique et engendre un chômage devenu endémique.
Il a également fortement endetté notre pays depuis son arrivée au pouvoir en 2012, hypothéquant l’avenir des générations futures et de notre vaillante jeunesse. Dès 2014, il a accéléré cet endettement en mettant le Sénégal en danger d’insolvabilité et de défaillance vis-à-vis de ses créanciers. Il a également créé de la dette en toute illégalité sans autorisation de l’Assemblée nationale en contournant le Code des marchés publics afin de donner des marchés surfacturés à son clan en émettant pour des centaines de milliards de F Cfa de lettres de confort. Le plus grave est que notre pays ne retrouve aucune contrepartie de cette accélération de l’augmentation du stock de la dette, en termes d’amélioration du bien-être de la population, d’augmentation du pouvoir d’achat, de satisfaction de la demande sociale et de construction de nouvelles infrastructures publiques dans les secteurs prioritaires. Sous la gestion de Macky Sall, notre pays a aussi modifié dangereusement la structure de son endettement en termes d’échéance, de taux d’intérêt, de type de bailleurs et de devises.
Cette crise n’est pas sans danger pour l’ensemble du système économique et social avec notamment :
les deux dernières campagnes de commercialisation des produits agricoles qui n’ont pas été financées, plongeant ainsi le monde rural dans le désarroi ;
son incapacité à créer des emplois, en particulier pour les jeunes, qu’ils soient ou non diplômés ;
son incapacité à respecter les accords que le gouvernement a signés suite aux demandes récurrentes des enseignants et des personnels de santé ;
son incapacité à régler les dettes dues aux hôpitaux et aux centres de santé, qui manquent de médicaments et d’équipements ;
son incapacité à régler les arriérés de 16 milliards de F Cfa dues à des écoles professionnelles et supérieures privées qui sont obligées de renvoyer 40 mille étudiants ;
son incapacité à augmenter le pouvoir d’achat des ménages. En 7 ans, il n’a pas revalorisé une seule fois les salaires réels des travailleurs alors que le train de vie de l’Etat s’est accru de manière vertigineuse et qu’il nous fait croire que l’Etat du Sénégal disposerait de prétendues liquidités au niveau de la Banque centrale, alors que ces ressources n’existent pas ;
son incapacité à réduire les prix de l’électricité, de l’eau et des denrées de première nécessité ;
les nombreux scandales économiques et financiers impliquant la famille et le clan du chef de l’Etat avec notamment la Caisse des dépôts et consignations à la tête de laquelle il a nommé son frère et qui prête à ses affidés et militants, si bien que cette caisse connaît aujourd’hui des difficultés financières alors qu’en 2012, elle disposait d’une situation de trésorerie largement positive ;
la perte de plusieurs milliers de milliards de F Cfa pour l’économie nationale suite à la mal gouvernance et la corruption dans le secteur des ressources naturelles. Concernant le pétrole et le gaz, le chef de l’Etat, Macky Sall, a octroyé à la société unipersonnelle de son frère des permis qu’il contrôle par un jeu de poupées russes de sociétés écrans logées dans les paradis fiscaux et par l’utilisation de prête-noms. Ces permis pétroliers et gaziers ont été immédiatement revendus à travers des opérations d’affermage ;
l’insécurité et l’insalubrité devenues des questions préoccupantes pour nos populations.
Compte tenu des liens étroits que le Sénégal a entretenus depuis des décennies avec les pays membres du Fmi et les institutions financières internationales appuyant le développement économique et social de notre pays, je sollicite l’implication des partenaires privilégiés pour réaliser, avant la prochaine élection présidentielle, un état des lieux sans complaisance et en toute transparence des finances publiques, un audit de la dette publique sénégalaise et un recensement des nombreux arriérés publics, dont personne ne connaît aujourd’hui le montant réel.
Ce travail impératif sera salutaire pour éviter une dégradation de l’image du Sénégal déjà fortement écornée sur le plan international. Sa réalisation sera d’autant plus nécessaire que M. Macky Sall aurait donné son accord pour que l’Etat, après l’élection présidentielle, applique un programme sévère d’austérité comportant notamment l’augmentation du prix des carburants, du prix de l’électricité et des prix de certaines denrées de première nécessité, ainsi que l’augmentation des prélèvements sociaux pour financer les dérives de ses graves erreurs de gestion. Je ne demande pas l’arrêt de votre aide financière au Sénégal, mais que les Sénégalais puissent disposer d’un état des lieux contradictoire, fidèle et réel de leurs finances publiques, que les responsabilités soient situées et que le chef de l’Etat, Macky Sall, cesse de mentir aux Sénégalais et de manipuler l’opinion internationale.
Je vous remercie de l’attention que vous voudrez bien réserver à ma demande que j’ai cru devoir vous adresser à ce moment décisif de l’histoire de notre pays.
Karim Meïssa WADE
Candidat de la Coalition Karim Président 2019

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