Ligue des champions: Liverpool : Sadio Mané, le véritable leader de l’attaque des Reds ?
Deuxième meilleur buteur de Liverpool, Sadio Mané semble toujours éviter les projecteurs. Mais cette saison, le Sénégalais s’impose comme un véritable patron, et un formidable leader d’attaque.
Quatre-vingt-deux. C’est le nombre de points que comptent les Reds dans cette tonitruante saison. Une saison où ils ne sont plus maîtres de leur destin en championnat, malgré une régularité (quasi) sans faille. Parce qu’en face, il y a un monstre mis sur pied par Pep Guardiola.
Mais tout de même, les hommes de Jürgen Klopp comptent sept unités de plus que sur l’intégralité du dernier exercice. Et si l’équipe tourne aussi bien, il y a bien sûr pléthore de facteurs. Pêle-mêle, la formidable cohérence tactique inculquée par leur coach, la cohésion de l’effectif, plusieurs recrutements aussi réussis qu’onéreux et des individualités qui s’insèrent parfaitement dans un collectif rodé. Et l’un d’entre eux s’appelle Sadio Mané.
Arrivé sur les bords de la Mersey en 2016 contre 40 millions d’euros, après avoir seulement découvert l’Europe que depuis quatre ans à Metz, en 2012, il s’est imposé comme un des meilleurs joueurs de Premier League. Voire, très probablement, d’Europe. Avec Liverpool, il totalise 53 buts en 112 matches. Des chiffres déjà flatteurs, mais qui paraissent presque dérisoires à côté de ses anciens clubs : sur 87 apparitions, il a été décisif à toutes les rencontres avec Salzbourg (45 buts, 32 passes décisives). Avec les Saints, il a marqué 25 fois, délivré 14 assists en 75 matches. Il avait d’ailleurs la fâcheuse habitude de martyriser les Reds.
Régulier et décisif, Mané (se) régale
Liverpool, c’était la marche au-dessus. Pas un souci pour le joueur. Parfois peut-être dans l’ombre de Mohamed Salah, le Sénégalais a inscrit un petit but de moins que son coéquipier (17). Son meilleur total de buts sur une saison, alors qu’il reste cinq matches. La saison passée, le Sénégalais était déjà monté en puissance pour sa deuxième année au club. Plus que ses réalisations en PL, c’est son implication en Ligue des champions qui avait retenu l’attention. Il avait été un des grands artisans de la formidable épopée des Reds jusqu’en finale (et une défaite contre le Real Madrid, 3-1). À Kiev, il scorait le seul but de son équipe, son dixième en onze sorties européennes, notamment contre la Roma en demies, ou lors de la démonstration au match aller contre Manchester City au tour précédent. La C1, c’est son dada. Le Bayern Munich, qui a subi les foudres du trio des reds, peut en témoigner. Et Mané d’inscrire un doublé au retour.
Un destin madrilène ?
Par son caractère, cette pudeur, il attire moins l’œil que ses coéquipiers. Mais la lumière, les strass et les paillettes, très peu pour Sadio Mané. Dans son coin, il bosse, il fait sa part du boulot et peut s’épanouir sur le terrain. C’est tout ce qui importe. Le reste n’est que factice.
«C’est quelqu’un de très modeste, qui n’aime pas que l’attention soit sur lui. Il n’aime pas parler de lui, relate Simon Hughes. Il me rappelle d’une certaine manière Suarez. En dehors du terrain, c’était un bon père de famille, gentil, poli. Mais sur le terrain, il est fou. Mané a un peu d’agressivité positive dans son jeu. Il adore le football.»
Mané a un profil atypique. Sur le circuit, peu de joueurs lui ressemblent. Il est autant un ailier polyvalent qu’un attaquant complet. Et il s’éclate dans cette équipe, sous la houlette de Klopp, qui n’a de cesse d’être élogieux à son endroit. En témoigne aussi sa prolongation de contrat récente jusqu’en 2023. «On se focalise souvent sur sa vitesse, mais il est tout aussi excellent dans la finition et dans les airs par exemple, énumère le journaliste. Il sait aussi créer des occasions. C’est devenu un joueur fantastique.»