Loi de finances initiale 2018 : quand le ministre Amadou Ba traficote les chiffres de la masse salariale
Depuis 2014, le ministre de l'Economie et des Finances, à chaque vote de la loi des finances, attire l'attention des Sénégalais sur le rythme d'évolution de la masse salariale par rapport à nos recettes fiscales. Et cela dans l'optique de respecter le critère de convergence du Pacte de convergence, de stabilité et de solidarité de l'UEMOA qui maintient le ratio masse salariale/ recettes fiscales sous la barre des 35%.
Le journal "Les Echos" qui fait la remarque dans sa parution du mardi rappelle que l'UEMOA, animée par la volonté d'assurer une meilleure discipline budgétaire en appui à la politique monétaire commune, a édicté, en janvier 2003, un certain nombre de critères de convergence répartis en deux rangs de quatre. Des critères censés permettre de créer les conditions propices à la stabilité des prix et de garantir une croissance forte et durable. Il s'agit aussi, à travers ces normes et critères, de mesurer le degré de bonne gouvernance et de gestion des finances publiques internes, aux fins d'éviter de perpétuer les déficits des Etats.
Pourtant, ajoutent nos confrères, depuis 2013, le critère de second rang de l'instance monétaire concernant le maintien sous la barre des 35% du ratio masse salariale/ recettes fiscales n'est pas respecté par le Sénégal. Ce, bien que les chiffres déclarés classent notre pays parmi l'un des rares huit pays de l'UEMOA à se conformer à ce critère de convergence. Le journal parle ainsi de faux et usage de faux sur les chiffres de la masse salariale.