Lutte contre la corruption : le Forum civil pour un Système national d’intégrité
Le Forum civil, antenne sénégalaise de l’ONG Transparency International, préconise un Système national d’intégrité (SNI) pour fédérer les actions de tous les acteurs de la lutte contre la corruption.
Le Système national d’intégrité (SNI) proposé par le Forum civil "doit rassembler tout le monde aussi bien les différents pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire) mais également l’ensemble des acteurs de l’administration, les corps de contrôle et d’inspection (IGE, ARMP, CENTIF…), les médias et tous les acteurs qui pourraient contribuer à la lutte contre la corruption", a expliqué Daouda Diop, un responsable du Forum civil.
Il "doit fédérer l’ensemble de ces acteurs en vue de pouvoir mettre des règles en place pour prévenir les actes de corruption mais également procéder à la répression des cas avérés de corruption", a ajouté M. Diop.
Il s’entretenait avec des journalistes, dimanche, à Fatick, en marge d’une session de formation sur les enjeux de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, a constaté l’APS.
Cet atelier, organisé en partenariat avec l’Association des maires du Sénégal (AMS) s’inscrit dans le cadre du Projet de la généralisation de la certification citoyenne aux communes du Sénégal.
Daouda Diop fait valoir que dans le cadre de la lutte contre la corruption, les corps de contrôle et d’inspection mis en place par l’Etat (OFNAC, ARMP) rencontrent des "limites légales" dans la mise en œuvre de leurs procédures.
Il signale que du point de vue légal, l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (’OFNAC), après avoir saisi le procureur de la République d’un dossier donné, doit ensuite s’en dessaisir au profit de ce dernier.
Le procureur de la République, de son côté, est appelé à "déclencher l’action publique pour sanctionner le délinquant sur les actes de corruption dénoncés par cet organe de contrôle", a-t-il dit, laissant entendre que cela constitue une limite.
"L’autre limite dans la lutte contre la corruption, a-t-il poursuivi, c’est le fait que certains corps de contrôle soient rattachés à des entités administratives mais aussi à l’intégrité de la personne qui exerce cet organe’’.
Selon lui ’’cette intégrité individuelle pose parfois problème d’où la nécessité de mettre en place un Système national d’intégrité pour fédérer une dynamique d’ensemble d’actions contre la corruption’’.