Macky dans les filets du magazine Jeune Afrique

10 - Janvier - 2017

Macky dans les filets du magazine Jeune Afrique

Sa presse vivote, Macky Sall arrose le magazine Jeune Afrique. Le chef de l’Etat sénégalais a aussi accepté le jeu du canard de Béchir Ben Yahmed qui, pour des articles bidon sur le pays, est grassement rétribué.
Ce, au moment où la presse privée sénégalaise traverse l’une de ses plus grandes crises.
Après la cravache, la pommade. Ayant soulevé un tolet au Sénégal après la Une consacré à Karim Wade et son exil qatari en novembre dernier, le magazine Jeune Afrique a été fortement huilé par le pouvoir en place. Ce, à travers un soi-disant Spécial Sénégal de 22 pages en décembre dernier. Une opération de Com’ bien tarifée, selon le site Confidentiel Afrique qui soutient que Jeune Afrique a facturé la page pleine à 22 000 euros, soit 13 millions francs Cfa. Ainsi, l’Agence sénégalaise de promotion touristique (Aspt), l’Agence de promotion des investissements et des grands travaux (Apix), l’Agence de l’informatique de l’Etat, (Adie), le Port autonome de Dakar (Pad), l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex), ou encore le Bureau opérationnel de suivi du Pse (Boss) sont passés à la caisse pour calmer ce médium étranger. Une belle occasion pour le canard de Béchir Ben Yahmed, connu pour ses basses manœuvres sur le continent, pour siphonner ces entreprises et agences sénégalaises, avec l’onction de la présidence de la République. Et notre pays est très loin d’être une exception dans ces sales méthodes qui frisent le chantage et l’escroquerie. Presque tous les chefs d’Etat africains sont victimes de la lapidation médiatique de ce magazine «panafricain» établit en France, lorsqu’ils rechignent à assurer la tournée. Ils donnent tout à Jeune Afrique. Quand ils demandent de la pub, on le leur donne. Nos chefs d’Etat, ventre à terre, leur filent souvent entre 2 et 3 millions d’euros de publicité pour cirer les pompes. Plus que l’aide à la presse au Sénégal, estimée à 700 millions de francs Cfa que l’Etat veut d’ailleurs bloquer pour mieux caporaliser les médias.
Ce qui est le plus désolant dans ces basses manœuvres du magazine «panafricain», c’est qu’il ne cible jamais les chefs d’Etat maghrébins qui sont pourtant loin d’être des références en matière de démocratie. Mais quand il s’agit d’un président d’un pays d’Afrique subsaharienne, ils sont traités de tous les noms d’oiseaux lorsqu’ils ne font plus l’affaire ou qu’ils sont en passe de perdre le pouvoir. D’ailleurs, pour le très réputé site français Médiapart, qui lui avait consacré un dossier spécial, Jeune Afrique reste un excellent outil d’endoctrinement des populations noires africaines au service de la France en Afrique et qui a pour seule loi «obéir ou mourir».
Certains chefs d’Etat sont obligés de casquer fort pour éviter de se faire tirer par les amis de Jacques Foccart, l’homme des sales coups de la Françafrique. Et quand ça chauffe dans leur pays, ils n’hésitent pas à tirer sur eux comme cela a été le cas avec Blaise Compaoré qui les a pourtant porté durant toute sa présidence.
Seuls l’Algérie, la Tunisie et le Congo sont épargnés par Jeune Afrique pour les raisons familiales ou autres. Pis, la femme de Bechir Ben Yahmed est même traitée comme une Première dame lors de ses déplacements sur le continent noir, comme ce fut le cas récemment en Côte d’Ivoire lors du gala de Mme Ouattara. Elle a été tellement bien traitée en public que c’était le sujet de discussions, selon un confrère ivoirien. Denis Sassou Nguesso, est épargné par ce magazine parce qu’un de ses dirigeants serait marié à une congolaise qui se trouve être sa nièce.
Nos chefs d’Etat, à commencer par Macky Sall, doivent arrêter de nourrir ce complexe vis-à-vis de Jeune Afrique qui n’a que trop duré. L’Afrique doit, aujourd’hui, se battre pour faire prospérer sa presse qui contribue grandement au renforcement de la démocratie.

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