Macky et la CEDEAO : un retour de bâton qui fait mal
La CEDEAO doit donner des sueurs froides à Macky SALL qui en avait pourtant fait un bouclier pour faire déguerpir Yahya Jammeh. Le jugement rendu par la Cour de Justice de l’organisation régionale est en train de saborder gravement ses plans concernant le maire de Dakar.
Les avocats du maire de Dakar ne se cassent plus la tête. Eux qui n’ont pas attendu de mettre la main sur l’arrêt de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour passer à l’offensive, ne parlent plus que de la CEDEAO et de son fameux arrêt. Me Clédor LY et Cie sont persuadés de tenir le bon bout.
En effet, en qualifiant d’arbitraire la détention de Khalifa SALL, de son élection en tant que député à la levée de son immunité parlementaire, celle-ci a clos les débats. Relatif à la procédure, ce seul qualificatif suffit à ouvrir grandement les portes de Rebeuss au maire de Dakar. Ce n’est guère pas hasard si le pouvoir multiplie les sorties ne se suffisant même plus aux éclairages du Pr Madior.
La situation est d’autant plus compliquée pour Macky SALL et ses ouailles que les avocats et partisans de Khalifa SALL ne sont même plus les seuls à réclamer la libération du maire de Dakar. « L’Etat du Sénégal doit se plier à la décision rendue par la Cour de justice de la CEDEAO et rendre la liberté à Khalifa SALL », a soutenu Alioune TINE, directeur d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Avant l’ancien directeur de la RADDHO, c’est la sociologue qui demandait à l’Etat de se conformer au verdict rendu. «Le Sénégal doit respecter sa signature, ses engagements, même quand ça lui est défavorable», a observé Fatou Sow SARR, Directrice du Laboratoire genre de l’Institut fondamental de l’Afrique noire (IFAN).
Mais, si la situation est compliquée pour Macky SALL au Sénégal, dans la sous-région, elle est périlleuse pour lui. En tirant sur la Cour de Justice de la CEDEAO, Macky SALL et ses partisans semblent oublier les derniers et nombreux actes qu’ils ont posés, au nom de l’organisation. En septembre 2015, le président du Sénégal débarquait quelques heures après le coup d’Etat du Général Diendéré.
Drapé de son manteau de président en exercice de la CEDEAO, il s’est érigé en arbitre. La suite est connue. Il tenta d’ouvrir une brèche aux putschistes à travers un nébuleux « projet d’accord politique », l’Afrique lui tomba dessus à commencer par les Burkinabés qui depuis lui gardent une longue dent.
Cependant, c’est en Gambie que le récusé médiateur de la CEDEAO au Burkina s’est le plus illustré. « Le président gambien Yahya Jammeh doit accepter sa défaite et se retirer tranquillement, faute de quoi la CEDEAO sera dans l’obligation d’engager l’épreuve de force ».
C’est Macky SALL qui parle à Boisbouvier de la RFI et personne d’autre. Mais, ce Macky-ci donne une grande importance à la CEDEAO. Il lui donnait tellement de pouvoir et d’importance qu’il décida sous la bannière de l’organisation d’engager les soldats sénégalais sur le sol gambien.
« Nous avons désigné Muhammadu Buhari, président du Nigeria pour être le médiateur. Il se rendra très certainement bientôt à Banjul pour rencontrer le président Jammeh et lui rappeler la décision très claire de la CEDEAO, qui ne peut pas accepter la remise en question des résultats d’une élection libre, transparente et démocratique. La souveraineté appartient au peuple. […] Monsieur Adama Barrow a été élu. Donc, il faut que le président Jammeh respecte cette décision… », avait ajouté Macky SALL.
Maintenant c’est à Macky SALL qu’il est demandé de respecter une décision rendue par la CEDEAO. Ce qu’il ne peut pas ne pas faire. A moins que celui qui a installé CISSE LO, qui ne parle ni français ni anglais, à la tête du parlement de la CEDEAO, ne prenne cette organisation pour une application destinée à assouvir ses désirs.