Macky ou l’obsession du pouvoir absolu
Le système Macky est très sensible aux rapports de force : on écrase directement le faible, on procède de manière plus fine, voire perverse, avec le fort. Il n’aime pas qu’on se mette en travers de sa route et utilise tous les moyens à sa disposition.
Dans sa stratégie de «réduire l’opposition à sa plus simple expression», Macky Sall exploite à son profit tout acte répréhensible posé par ses adversaires potentiellement président. S’il a quelqu’un dans le nez, il faut l’éliminer. Et puis, il y a les phénomènes de cour, avec des collaborateurs zélés qui vont au-devant des désirs du prince. L’affaire Khalifa Sall laisse penser qu’il s’agit, en réalité, d’un règlement de comptes politique usurpant le manteau de la justice.
Un règlement de comptes qui n’est pas digne d’un Etat de droit. La démocratie sénégalaise claudique. Ses valeurs sont altérées. Les principes du jeu politique sont rouillés. Macky et son pouvoir d’Etat se signalent par un usage vicié de la Loi fondamentale. Macky consolide son autorité sur tous les organes du pouvoir. Un recul démocratique menace le Sénégal. Macky s’atrophie en croyant que les citoyens sénégalais ne comprennent pas son jeu.
Le règlement de comptes par une instrumentalisation de l’Appareil judiciaire et de l’Appareil d’Etat est une réalité comprise par tous et décriée par chacun. Hélas, la classe politique triche et se laisse aller à des forfaitures. En fait, Macky Sall a accru le divorce entre les Sénégalais et leurs institutions politiques et judiciaires. Et pourtant, avant d’être élu, Macky, pendant sa campagne électorale, promettait une République irréprochable ».