Macky Sall rate encore le coche

24 - Avril - 2020

Par décret n° 2020-977, le président de la République, Macky Sall, a, mercredi 22 avril dernier, nommé les membres du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du fonds Force-Covid-19. Un vrai-faux jeu de sa part…

En fin de semaine dernière, il a été révélé sur les réseaux sociaux tout comme dans la presse que le montant du transport de l’aide alimentaire octroyée dans le cadre de la crise sanitaire liée au Covid-19 varie entre 1,5, 3 ou 6 milliards francs. Mieux, d’aucuns avaient aussi soutenu que le Sénégalo-libanais Rayan hachem, qui avait gagné l’essentiel du marché du riz, était un « ami » de Mansour Faye. Suffisant pour que ce dernier soit envoyé au front pour se défendre et se faire l’avocat du président de la République, son beau-frère. Malheureusement, le ministre du Développement communautaire, de l’Equité territoriale et de la Solidarité nationale, qui a en charge la distribution de l’aide alimentaire, est complètement passé à côté de la plaque. Et de toute sa conférence de presse, les populations n’ont, semble-t-il, retenu que ses menaces envers notre confrère Babacar Fall et les grosses gouttes de sueur qui dégoulinaient sur son visage. Conscient de l’échec de son beau-frère, le président de la République, qui a sans doute voulu couper court à cette polémique, a, le 20 avril dernier, mis en place un Comité de Suivi des Opérations de Force Covid-19 et choisi le Général François Ndiaye pour le diriger. Trois jours plus tard, le Président Macky a, par décret n°2020-977, nommé les 30 membres du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du fonds Force Covid-19. Mais le grain de sable de ces nominations aura sans doute été le désistement de Yacine Fall de l’Opposition. La dame, après avoir su que le Président n’avait pas mis en place un comité de pilotage mais plutôt de suivi, a préféré décliner.

ADAMA GAYE, JOURNALISTE « C’est Macky Sall qui a donné les contrats scandaleux à son fils Amadou Sall et à ses copains »

Face à cette polémique, le journaliste Adama Gaye soutient que c’est le président Macky Sall « qui a lui-même donné les contrats scandaleux de riz à son fils, Amadou Sall, et à ses copains Libanais, dont Eric et Samir bourgi, en plus de hachem et Zaytan. » Pour le Pr Moussa Diaw de l’Université Gaston berger de Saint-Louis, la mise en place du Comité de suivi est une stratégie du Président pour faire taire la polémique autour de la gestion transparente et objective de ce fonds sur l’attribution des marchés de l’Aide Alimentaire et des transports. « Il y a eu toute une polémique sur le choix de certains acteurs qui ne semblent pas spécialisés dans la distribution de riz et d’huile. Et le ministre en charge de ce secteur a voulu expliquer sans convaincre », explique d’entrée l’enseignant chercheur à l’Université Gaston berger de Saint-Louis. Il pense que, pour faire taire le débat, le président de la République a pris la décision de mettre en place ce comité de suivi.

PR MOUSSA DIAW « Le Président Macky Sall a mis en place ce comité pour faire taire la polémique »

Selon lui, toutefois, avant même d’attribuer des marchés, on devait mettre en place ce comité et choisir des personnalités devant participer au choix des fournisseurs ou partenaires. « Le problème c’est que dans cette situation on a toujours tendance à voir les mêmes choix, les mêmes réseaux de familiarités, les mêmes comportements dans le choix. C’est d’ailleurs le même constat avec le dialogue national. On choisit les mêmes personnes pour représenter la majorité, les mêmes pour l’Opposition, les mêmes pour la Société Civile. Voilà le tour est joué », déplore notre interlocuteur qui souligne aussi qu’on retrouve tout le temps des gens qui sont épinglés. Selon l’enseignant-chercheur à l’UGb le Président Macky Sall aurait dû au moins cette fois-ci choisir d’autres personnalités afin que l’opinion puisse donner une once de crédibilité à son comité. hélas, déplore-t-il, on choisit les mêmes personnes ou personnalité. « Il faut qu’on change de stratégie et de méthode. Le Sénégal regorge de personnalités qui peuvent faire mieux ce travail. Cette commission est pléthorique, une trentaine de personnes qui sont parfois animées par d’autres idées. Il faut qu’on change de méthode et qu’on arrête de faire des choses qui n’honorent pas notre démocratie. Le Président doit revoir sa copie sur certains choix » estime le Pr Moussa Diaw enseignant-chercheur en politique à l’UGb de Saint-Louis.

Autres actualités

28 - Décembre - 2017

Reprise de la Sotiba et nébuleuse autour d’un milliard FCFA : Serigne Mboup dégage en touche et laisse la patate chaude à l’Etat

Suite à leur marche de mercredi, les ex-travailleurs des sociétés Sotiba ont accusé le repreneur Serigne Mboup de faire preuve d’un manque de volonté...

28 - Décembre - 2017

Mimi Touré : un problème « apériste » en devenir

La figure adoubée à ses débuts pour la reddition des comptes semble ostracisée, à l’heure des ententes de la realpolitik. Mais mimi ne compte pas...

28 - Décembre - 2017

Affaire Caisse d’avance : les vérités du juge Samba Sall sur l’ordonnance de renvoi

L’affaire dite de la Caisse d’avance est dans sa phase de vérité. Le Juge de la deuxième chambre est saisi par l’ordonnance du Doyen des juges...

28 - Décembre - 2017

A quelques jours du procès, les «khalifistes » appellent à descendre sur le terrain pour dire "la vérité"

Les militants et sympathisants du maire de Dakar, Khalifa Sall, dans les liens de la détention depuis le 7 mars 2017, se mobilisent dans la capitale du Nord avant le procès de leur...

27 - Décembre - 2017

Devant durer 10 jours, le dialogue politique a avorté

Les concertations nationales sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Ce, suite à de nombreux désaccords. Le Quotidien rapporte que la majorité, l’opposition...