Macky/Wade: la tension monte d’un cran

16 - Novembre - 2017

Décidément, il n’y a pas de logique en politique. Alors que tout le monde attendait des retrouvailles entre Wade et Macky, voilà que la tension monte subitement d’un cran entre les deux hommes. L’hélicoptère militaire a été refusé à l’ancien Président hier, alors qu’il était en partance pour Kaolack afin de présenter ses condoléances au nouveau Khalife de Léona Niassène. Il a fait état de son refus de voir son nom mêlé au nouvel aéroport Blaise Diagne alors que la proposition de le rebaptiser lui a déjà été faite.

Des signes évidents de malentendus profonds qui affectent les deux hommes alors qu’il y a quelques jours, le fait que ses biens lui aient été restitués constituait, en soi, une intention de la part du pouvoir de fumer le calumet de la paix.

A cette donne, se sont ajoutées des informations de sources généralement bien informées sur le fait que les deux hommes dialoguaient secrètement pour trouver des points de convergence par rapport aux différends qui sont les leurs.
A cela s’est ajouté l’appel de Touba réitéré au moment du Magal.

Tout indique donc que c’est le statu quo ante. Contrairement aux divergences entre Wade et Idy et dont personne n’a jamais compris les soubassements, celles d’avec Macky tournent autour de son fils Karim, de son retour, de sa possibilité ou non de se présenter à des échéances électorales.

Il semble bien qu’un consensus n’ait pas encore été à ce niveau. Une situation qui donne raison au ministre qatari des Affaires étrangères, pour lequel l’affaire Karim Wade a été traitée avec la complicité des autorités sénégalaises. Si cela s’avérait et que Macky soit dans les dispositions de prolonger l’exil de ce dernier, la radicalisation de Wade pouvait aisément se comprendre.
Ceci est d’autant vrai qu’une sortie récente du Ministre Porte-parole du Gouvernement, Seydou Gueye, exigeait clairement que Karim paie son ardoise liée à sa condamnation.

Si telle est la position de Macky et qu’elle n’a pas varié, aucune entente entre Wade et lui ne serait envisageable.
Wade se mord aujourd’hui le doigt en ayant contribué à fabriquer un « monstre » politique en la personne de Macky Sall.

L’homme a hérité de lui ses ruses et fourberies politiques. Pour le reste, à savoir l’entêtement et l’esprit revanchard, il le tient de son ami Abdou Diouf.

Bizarrement, Macky rappelle beaucoup Abdou Diouf pour qui il voue un réel respect. Cela ne nous étonnerait pas que l’ancien Président, successeur de Léopold Senghor, lui donne des conseils.
Abdou Diouf avait en effet réussi à contenir Wade et à le tenir en respect pendant 20 ans. C’est l’un des meilleurs connaisseurs du Pape du Sopi. S’il se mêle à la danse, cela risque d’aller très loin. Il est étonnant en effet que depuis 2000, Wade soit dans l’incapacité à déjouer les plans de Macky qui a exilé son fils après l’avoir emprisonné et décimé son parti dont nombre de ténors ont connu la prison. Et cela continue.
Malgré ses résultats aux législatives qui l’ont requinqué, Wade reste impuissant face à un Macky à qui tout réussi jusqu’ici, ou presque, si l’on se réfère à ses déboires à Touba.

Le combat n’a jamais pris fin depuis 2012. Et jusqu’ici, c’est Macky qui attaque et qui gagne. Wade riposte par des sorties incendiaires sans aucune véritable stratégie de bataille. Même ce qui faisait naguère sa force, à savoir l’unité de l’opposition autour de sa personne, n’est plus sa tasse de thé. Son parti est en proie à des remous, des départs et il ne fait rien pour réunir l’opposition.

C’est pourquoi il est souvent perdant dans ses duels contre Macky qui est entouré de Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng et…d’Abdou Diouf.

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