Maladresses dans les sorties médiatiques ou Perversion ? Dans tous les cas, un diagnostic et une thérapie s’imposent.

26 - Août - 2017

Les récentes sorties d’Assane Diouf (mal répliquées par autrui), de Amy Colé Dieng, de Penda Ba entres autres, ça parle et ça parle encore, mais hélas ça parle mal, et certains semblent aimer. Que devenons-nous ?Malheureusement je n’ai pas pu m’empêcher d’en parler aussi, mais je vais essayer de le faire autrement.
Par Oumar Cheikh LY
Les propos récemment tenus par nos concitoyens interrogent tout sénégalais épris du sens de l’honneur, du respect et de la considération des valeurs cardinales sénégalaises. Raison pour laquelle, j’ai tenté aussi de tremper ma plume pour m’adonner à cet exercice difficile qu’est de parler mais de bien parler pour réparer les errements et dérives de l’expression médiatisée par les nôtres.
Il ya de cela une décennie, juste une seule, on criait partout qu’il fallait revoir la façon indécente de s’habiller. « Les jeunes s’habillent impudiquement » avait-on l’habitude d’entendre des plus âgés. Aujourd’hui la perversion est aussi dans le langage. Beaucoup d’expressions ont vu le jour. Ces expressions qui, au début, semblaient faire rire. Nous sommes tombés bas, très bas. Insulter, dire des propos salaces, « est presque devenu naturel ». D’aucuns ne s’en offusquent mêmes plus tellement on s’y est habitué. Notre bien aimé prophète SAW nous avait tenu garde de « dire de mauvaises paroles », à contrario, il a suggéré « de dire le bien ou de se taire ».
Dans la même trompette, dans son ouvrage « le lion à l’arc » que j’ai lu très jeune mais avec enthousiasme, l’écrivain Massa Makan Diabaté disait que « parler est un art.., le tout est de savoir le poids des mots ». Oui, ce grand écrivain malien avait bien raison ; les mots ont leur poids. Savoir en faire usage anoblit la parole, leur mauvaise manipulation crée effectivement des catastrophes.
L’auteur de « le lieutenant de Kouta », avait dit aussi « Le colporteur véloce a un avantage certain sur le marchand qui porte de lourdes charges : le commerce est avant tout et surtout la rapidité dans les déplacements et la conclusion des affaires. »
Hélas, les insanités, les injures et autres offenses sont gratuites distribuées surtout dans les réseaux sociaux devenus aujourd’hui, la place publique, le grand marché commun, la foire des échanges…
Depuis ce temps, chaque matin, à « ndoubélane », le jeu favori,si ce n’est pas montrer sa nudité, divulguer des images obscènes d’autrui ou de soi-même, c’est insulter à toutbordet injurier tout le monde. Et pourtant ça marche. Pourquoi ?
C’est tout simplement lamentable, et oui on se lamente vraiment et il est temps que l'on rééduque nos populations. En effet, force est de constater que de nos jours, il suffit d'être pervers, dénudé, arrogant, insultant de tout bord pour faire la une. Tous ceux qui s'adonnent à ce genre de contre-valeurs, sont l’. Si ce genre de comportements fait rire certains, vraiment ça demeure inquiétant pour les avertis.On va tout droit vers le chaos, si on n’y est pas déjà. Pendant ce temps, les vraies questions de développement, de probité, de sécurité sociale telles que le terrorisme, la violence, les phénomènes écologiques, le dérèglement climatique, l'insécurité alimentaire, le pillage des deniers publics et des ressources naturelles... Ces questions relatives au phénomène de réseaux de malfaiteurs, entre autres interrogations sont occultées. On fait fi de ces bombes à retardement pour nous distraire de ces épiphénomènes. Pourtant, ces gens sur les réseaux sociaux qui insultent à longueur de journée, travaillent. Oui, c'est cela leur boulot. Aussi mesquins qu'ils puissent être, ces activités leur rapportent beaucoup. Par exemple, les sénégalais ne savent même pas qu'ils seront rémunérés sur le nombre de vues qu'ils auront sur YouTube, ou bien ce qu'ils auront en contre-parti, s’ils sont par exemple instrumentalisés. Le débat est ailleurs chers concitoyens. En fin « Il ne faut jamais juger un oiseau par le bruit qu'il fait avant de se poser. Quelle que soit sa taille, l'aigle, lorsqu'il veut prendre sa proie, plane et cesse de battre de l'aile ».
J’ai été long, je le reconnais et m’en excuses, mais la question que je soulève me taraude l’esprit de sorte que j’ai l’intime conviction que cela nécessitait d’être un peu loquace, pour tout simplement alerter et rappeler. Et, à mon humble avis, c’est ce genre de débat ou même d’interrogation qui mérite des palabres pour rester sous les lambris dorés du respect et de la considération.
Au lieu d'émanciper, de libérer et de forger un espoir de rupture et de transformation, une veille rigoureuse sur les comportements observés par les uns et les autres, les élites politique, intellectuelle et religieuse semblent elles aussi être emportées par le vent de la visibilité, celui du buzz, celui de la perversion accélérée par dame technologie.
La violence verbale est devenue monnaie courante, elle tue aussi froidement qu’Amok. Alors Vive la non-violence, car la non-violence est une arme puissante et juste qui tranche sans blesser et anoblit l'homme qui la manie. C'est une épée qui guérit.
Qu’Allah nous préserve de l'agitation du désir intense de l'avancée de la violence du courroux, de la domination de la jalousie, de la fragilité de la patience, de la persistance dans le péché, de la minimisation de la désobéissance, de l'agrandissement exagéré, de la rivalité avec les riches, du mépris pour les pauvres, de la négligence envers les subalternes et du manque de gratitude envers ceux qui m'ont fait du bien....
Oumar Cheikh LY, expert juriste spécialiste du foncier
Chef de projet à la SONED-Afrique
oumarly_sn@yahoo.fr

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