Malick Gakou Coordonnateur de la Coalition Mankoo Wattu Senegaal « Ce gouvernement a un problème avec la clarté »

Malick Gakou Coordonnateur de la Coalition Mankoo Wattu Senegaal « Ce gouvernement a un problème avec la clarté »

L’homme est connu pour sa sérénité, son sens de la mesure. Mais cela ne fait tout de même pas de El Hadji Malick Gakou, leader du Grand Parti un politique conformiste. Le Coordonnateur de la coalition Mankoo Wattu Senegaal est loin de cette image de Baba cool, quand il s’agit de défendre la Patrie. Pour lui, le Sénégal est au-dessus de tout et de tous.

Et aucun sacrifice n’est de trop quand l’intérêt national est en jeu. Dans cet interview accordée à l’Obs, via mails, l’opposant affirmé du régime Sall a bien vouu faire le tour des question de l’heure. Mankoo Wattu Senegaal, pétrole, gaz, Pse, sport…, Gakou a pris le grand parti de répondre sur tout.

M. Gakou, vous êtes le leader du Grand Parti, qui est membre de la Coalition «Mankoo Wattu Senegaal». N’est-ce pas une coalition de trop ?
Je ne le pense pas d’autant plus qu’en créant le Front pour la défense du Sénégal/Mankoo Wattu Senegaal, nous avons pris toutes les dispositions pour éviter les erreurs des coalitions précédentes et nous avons tiré les enseignements à même de faire de notre Front un cadre approprié de notre unité d’actions autour d’une plateforme qui décline ses principaux objectifs dans le triptyque : démocratie, libertés et protection des ressources naturelles. C’est la première fois dans l’histoire de notre pays qu’un front adopte un code de conduite dès sa naissance.

Pensez-vous que «Mankoo Wattu Senegaal» est vraiment une réelle force politique ?
Bien évidemment ! Mankoo Wattu Senegaal regroupe pratiquement toutes les forces de l’opposition et les forces vives de la Nation. Même les entités non signataires de notre plateforme partagent ses objectifs pour la défense des intérêts supérieurs du Sénégal. Notre Front s’élargit en permanence puisqu’au-delà du Front, c’est le Sénégal qui est important et c’est cela l’essence même de notre action. Pour le reste, nous sommes des hommes et des femmes de terrain, domaine que nous allons prouver notre force et détermination à défendre la Patrie et la République.

Ne croyez-vous pas que votre Coalition est une unité de façade de quelques leaders de l’opposition qui ont peur d’engager, seuls, le combat contre Macky Sall ?
Nous avons décidé, après une réflexion murement soutenue d’unifier, de mutualiser et de rassembler nos énergies pour être plus efficaces dans notre combat pour le Sénégal. Nous pensons que le moment est venu d’inscrire définitivement le Sénégal sur la voie d’une démocratie majeure pour qu’il soit une terre de liberté et de développement. Nous avons décidé de prendre nos responsabilités à travers la signature d’un code de conduite.

Comme les autres coalitions de l’opposition créées avant elle, «Mankoo Wattu Senegaal» est promise à une belle mort. Comment analysez-vous l’avis de vos pourfendeurs?
Avec le niveau d’engagement de ses leaders du Front, je pense que Mankoo Wattu Senegaal va satisfaire tous les désidératas de la plateforme au service exclusif des intérêts supérieurs de la Nation. Malgré les tentatives de diversion, d’intimidation et de calomnie des tenants du pouvoir, nous resterons soudés, mobilisés et déterminés pour faire face à tous les sacrifices si c’est le prix à payer pour le devenir de la Nation Sénégalaise.

Vous êtes désigné premier coordonnateur de la coalition, alors que politiquement vous n’êtes pas le plus expérimenté de tous. Pourquoi vous ?
Je remercie mes pairs pour leur confiance. Je ne ménagerai aucun effort pour l’atteinte de nos objectifs. Je prends cette charge avec humilité et responsabilité, servir le Sénégal avec patriotisme et abnégation étant un sacerdoce.

Vous avez décidé d’une marche le 14 octobre prochain. Quel en est le but ?
Nous avons adopté une plateforme qui tourne autour des objectifs que sont le respect des libertés publiques garanties par la Constitution, notamment le droit de manifester et d’égal accès aux medias du service public; le retour à un processus électoral crédible, fiable, et consensuel et l’arrêt du pillage des ressources du pays, la fin immédiate de la persécution des lanceurs d’alerte et l’instauration de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Nous marchons pour la défense de ces valeurs.

Il se susurre que le pouvoir va interdire cette marche. Obtempériez-vous?
Je ne le pense pas, d’autant que nous avons indiqué, très clairement, vouloir marcher dans la paix, la sérénité et la responsabilité. Nous n’allons laisser personne le pouvoir de nous priver de nos droits constitutionnels.

Que ferez-vous si l’interdiction venait à être confirmer ?
Nous ferons face à nos responsabilités, soudés comme un bloc pour marcher.

Si la marche a lieu, quelle sera la suite du plan d’actions de «Mankoo Wattu Senegaal» ?
La marche du 14 octobre 2016 n’est que le point de départ de nos actions sur le terrain. D’autres vont suivre, après son évaluation. Déjà, nous sommes rassurés par les perspectives de succès éclatant de notre marche qui va mobiliser le Peuple, au Sénégal et dans la Diaspora.

Vous avez récemment adopté une déclaration sur le pétrole et le Gaz pourquoi cibler le secteur des hydrocarbures et pas les autres, comme l’éducation ?

Notre démarche consiste à défendre le Sénégal et sauvegarder, à tout prix, ses intérêts supérieurs. Et pour cela, aucun sacrifice n’est de trop. Dans les domaines spécifiques du pétrole et du gaz, il s’agit de garantir l’avenir des futures générations, donc la perpétuité de la Patrie d’où le caractère fondamental des hydrocarbures. Certainement, d’autres questions seront soulevées, le moment venu, par le Front.

Vous avez décrié la trajectoire des contrats, soupçonnez-vous le pouvoir de n’avoir pas dit toute la vérité sur cette affaire au Peuple sénégalais ?

Nous ne soupçonnons et n’accusons personne. Le Peuple veut savoir la vérité et nous nous battons pour la clarification de toutes les nébuleuses qui entourent cette question. C’est le droit sacré du Peuple que le gouvernement doit respecter, ce qui n’est toujours pas le cas.

Vous avez annoncé une plainte contre Aliou Sall, Frank Timis et Kosmos Energy Senegal. Quand sera-t-elle déposée et où ?

Vous savez dans ce dossier, les directeurs et les Ministres ont tout fait sauf clarifier les choses. Le Premier Ministre est monté au créneau pour encore renforcer la confusion et avec des menaces sans rien clarifier. Ce gouvernement a un vrai problème avec le mot clarification. Maintenant, la question est posée au chef de l’Etat puisqu’à l’étape actuelle des choses, il s’avère que le gouvernement est incapable d’éclairer notre lanterne sur cette problématique. Nous attendons sa réponse pour édifier le Peuple Sénégalais sur cette question sensible. Il a l’obligation constitutionnelle de répondre d’autant plus que nous l’avons interpellé directement. Son silence sera considéré comme une réponse et nous allons poursuivre notre action pour le Sénégal, dans ce dossier, par la voie juridique et d’autres formes de combats que nous allons annoncer ultérieurement.

Vous avez demandé au Président Sall de demander pardon au peuple sénégalais. Au nom de quoi?

Dans notre intime conviction, le gouvernement n’a pas défendu les intérêts supérieurs du Sénégal dans ce dossier et à défaut de convaincre, il veut vaincre. Cela est inacceptable et nous n’allons pas l’accepter. Nous demandons l’annulation des procédures au nom de la défense du Sénégal.

L’opposition parle beaucoup de l’implication de la famille présidentielle dans les affaires de l’Etat. Elu président de la République, écarteriez la vôtre du pouvoir ?
J’ai toujours milité contre toute forme de népotisme et de ponce-pilatisme dans la gestion d’un appareil d’Etat efficace, moderne et républicain. Je suis résolument contre l’implication de la famille dans la gestion du patrimoine public. Le problème, ce n’est pas d’être président, c’est de croire fermement à la forme républicaine de l’Etat et d’abandonner tous les facteurs qui peuvent inhiber son efficacité, ses principes de transparence et d’éthique sans lesquels aucun Etat démocrate ne peut survivre durablement.

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