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MARCHE DU FRONT MANKO WATTU SENEGAAL L’ITINERAIRE DIVISE LE PREFET ET L’OPPOSITION

14 - Octobre - 2016

Le préfet du département de Dakar et les responsables du Front Manko Wattu Senegaal ne sont pas parvenus à un accord sur l’itinéraire de la marche de l’opposition prévue pour ce jour. Lors d’une rencontre tenue hier, jeudi 13 octobre, à la préfecture de Dakar, l’autorité se basant sur un arrêté du ministère de l’Intérieur a exigé le changement de l’itinéraire initial de la marche. Mais, du côté de l’opposition, on refuse catégoriquement de revenir sur le parcours.

Sauf revirement de dernière minute, la marche du Front Manko Wattu Senegaal prévue pour ce jour est partie pour capter toutes les attentions. En effet, les représentants de la Conférence des leaders de ce front qui étaient convoqués hier, jeudi 13 octobre, par le préfet de Dakar pour un entretien sur l’itinéraire de cette première marche de l’opposition depuis 2012 n’ont pas pu parvenir à un accord avec l’autorité.

Se basant sur un arrêté de l’ancien ministre de l’Intérieur de 2011, Ousmane Ngom, interdisant toute manifestation à caractère politique, de l’avenue Malick Sy jusqu’au Cap Manuel, le préfet Serigne Babacar Kane a demandé par conséquence à la bande à Malick Gakou de changer l’itinéraire de leur marche s’ils tiennent à cette manifestation. Mais, du côté du Front Manko Wattu Senegaal, on refuse catégoriquement de revenir sur le parcours initial de cette marche.

À la sortie de cette rencontre de près d’un tour d’horloge avec l’autorité, Malick Gakou qui était accompagné de Déthié Fall, Oumar Sarr et Mamadou Diop Decroix a clairement indiqué qu’il est hors de question pour l’opposition de revenir sur le parcours retenu pour cette marche. Selon lui, cette marche démarrera comme prévu au rond-point feu Doudou Ndiaye Coumba Rose, face Radiotélévision sénégalaise (Rts) en passant par les avenues Malick Sy, Blaise Diagne, Jean Jaurès pour prendre fin devant le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique. «Nous avons dit au préfet le caractère irrégulier de cet arrêté de Me Ousmane Ngom puisque cet acte est totalement en porte à faux avec les droits constitutionnels. C’est la raison pour laquelle nous réfutons cet arrêté. En conséquence de quoi, nous maintenons notre marche dans la trajectoire demandée», a martelé le coordonnateur de Manko Wattu Senegaal, tout en invitant les autorités à prendre leurs responsabilités et encadrer cette manifestation.

«Nous avons sollicité de l’État, de l’administration et des forces de sécurité un encadrement approprié de notre marche conformément à nos droits constitutionnels. Nous n’accepterons à personne le droit encore moins le choix de limiter nos droits constitutionnels. Car rien ne sera comme avant dans ce pays. Il faut que l’État respecte les citoyens et que les citoyens respectent aussi la Constitution». Prenant la parole à son tour pour appuyer cette détermination de l’opposition à marcher selon l’itinéraire initial, Mamadou Diop Decroix, leader d’Aj/Pads, a soutienu que cet arrêté n’est rien d’autre chose qu’un alibi.

En effet selon lui, depuis 2012, les manifestations sont interdites et les manifestants sont violentés. «Combien de manifestations, prévues hors de la zone concernée par cet arrêté du ministre Ousmane Ngom, ont été interdites malgré tout. Il y a trois jours, les organisations de la société civile de ce pays ont voulu faire leur manifestation sur la place de l’Obélisque qui est à des kilomètres de cette zone qu’on dit interdite de manifestations par un arrêté du ministère de l’Intérieur. Pourtant, ces organisations se sont vues interdire de tenir leur manifestation».

Abondant dans le même sens, Oumar Sarr, secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (Pds) ancien collaborateur d’Ousmane Ngom dans le gouvernement libéral déchire tout simplement cet arrêté d’Ousmane Ngom qui, selon lui, «est dépassé». «Il faut bien comprendre que cet arrêté a été pris dans des conditions particulières où pratiquement il y avait une insurrection larvée dans ce pays. C’est dans ces conditions que cet arrêté a été pris par le ministre de l’intérieur d’alors, Ousmane Ngom. Ces conditions sont depuis longtemps dépassées».

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