MARCHE- Employeurs et journalistes côte à côte : L’UNITÉ DES CONTRAIRES

04 - Mai - 2017

MARCHE- Employeurs et journalistes côte à côte : L’UNITÉ DES CONTRAIRES

«La charité bien ordonnée commence par soi-même.» La presse s’est appliquée hier cet adage. Toujours prompte à mener le combat des autres, elle est descendue dans la rue pour réclamer de meilleures conditions de travail. Des conditions qui passent forcément par l’adoption d’un nouveau code de la presse.Le hic :employeurs et employés étaient côte à côte dans la rue.
Une fois n’est pas coutume ! La presse, qui d’ordinaire porte quotidiennement le combat des citoyens, est descendue hier dans la rue pour porter son propre combat. Celui qui consiste à réclamer de meilleures conditions de travail. La réunion des rédactions s’est faite de la place de la Nation au rond de la Rts. Brassards, tee-shirts, casquettes en rouge, tous les moyens étaient la bienvenue pour dénoncer la précarité dont souffre le secteur. Accompagnés par une mélodie de Alpha Blondy qui chantait : «ça va faire mal quand nous allons nous unir», les journalistes ont oublié le temps d’une procession, les impératifs de bouclage pour demander à l’Etat de «prendre ses responsabilités». Car, scandaient-ils, «une presse précarisée, c’est une démocratie en danger». Pour éviter donc que notre démocratie soit en danger, les manifestants pensent qu’il faut adopter le nouveau code de la presse au sujet duquel le Président Macky Sall a donné des garanties, affirmant qu’il sera débattu en Conseil des ministres de ce jeudi.
Qu’à cela ne tienne ! La Coordination des associations de la presse (Cap), qui a organisée cette marche, a d’autres exigences. En effet, la Cap veut que la Maison de la presse soit gérée par «les acteurs du secteur». Son coordonnateur explique : «On est dans un pays de paradoxes. Dans l’essentiel des pays, la Maison de la presse est gérée par les acteurs. Au Sénégal, le régime de Macky nous parachute un politicien. Nous demandons que l’Etat applique les conclusions de la réunion de Somone.» Bakary Domingo Mané ira même plus loin. Il exhorte l’Etat à revoir la façon dont il attribue les fréquences de radio et de télévision. «Quand on dit que le Sénégal est assis sur une poudrière, on nous taxe d’oiseaux de mauvais augure. On sait comment sont délivrées les fréquences sans se soucier du profil des gens qui les reçoivent. On ne doit pas les donner à des groupes ethniques, encore moins aux politiciens», dit-il. Pour le coordonnateur de la Cap, tous ces facteurs ont contribué à menacer la liberté de la presse. «La liberté de la presse est menacée dans ce pays. Et quand on le dit, on nous rétorque qu’il n’y a pas de journalistes en prison. Ils n’ont pas compris que la précarité est la pire des prisons. Elle ôte à l’individu sa dignité», a plaidé Bakary Domingo Mané.
«La précarité est la pire des prisons»
Selon le président du Cored, le plus important est de revoir la situation sociale du journaliste. «La plupart des entreprises de presse ne sont pas capables d’assurer les salaires. Il ne peut y avoir une liberté de la presse avec cette précarité. La plupart des journalistes n’ont pas de cotisation à l’Ipres or cet argent est défalqué sur le bulletin de salaire. Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités en organisant le secteur. La publicité est donnée n’importe comment», a-t-il dénoncé en présence de journalistes de renom et de patrons de presse à l’instar de Sidy Lamine Niase, Mame Less Camara et Tidiane Kassé, entre autres manifestants.

Autres actualités

02 - Mars - 2019

Battue par Sonko à Ziguinchor, Benno fait son autopsie

La coalition Benno bokk yakaar (Bby) a été laminée lors de la présidentielle du 24 février dernier à Ziguinchor par Ousmane Sonko. Suite à cette...

01 - Mars - 2019

Nouveau mandat de Macky Sall : le soupçon d’illégitimité

Au bout de 4 jours et 3 heures de tergiversations (du jamais vu depuis 1993), la Commission nationale de recensement des votes a fini par proclamer la réélection du candidat Macky...

01 - Mars - 2019

Présidentielle 2019 : 3e avec 687065 voix, Sonko poursuit sa marche vers le sommet

Au-delà des contestations qu’ils charrient, les résultats de la présidentielle du 24 février 2019 ont le mérite d’avoir dessiné les contours...

01 - Mars - 2019

"Idy doit se méfier de Decroix, parce qu'il est le symbole de la rancune", affirme Cheikh Oumar Anne

Le Dr Cheikh Oumar Annne, maire "apériste" de Ndioum, a invité l'opposant Idrissa Seck à "se méfier" d'un de ses alliés, Mamadou Diop Decroix, affirmant que ce...

01 - Mars - 2019

Le Directeur d'Amnesty international dit sa peur et appelle le pouvoir à cesser d'utiliser la force

Le Directeur régional d'Amnesty international pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre a réagi suite à la publication des résultats provisoires de l'élection...