Menace de traque contre Tanor Dieng : Ismaïla Madior Fall fait dans le clair-obscur

09 - Avril - 2018

Interpelé sur une enquête qui aurait été ouverte concernant les biens de Tanor Dieng qui est agitée ces temps ci, Ismaïla Madior Fall, le Garde des Sceaux, qui était hier, l’invité du Grand Jury de la Rfm, a usé de la langue de bois. Abordant la question du parrainage qui déchaîne des passions et fait craindre des troubles, le Garde des Sceaux rassure qu’il n’y aura pas un 23 juin.

Invité à donner sa réponse à la question concernant une enquête qui serait ouverte concernant les biens de Tanor Dieng, le Garde des Sceaux a fait dans le clair obscur : «À ma connaissance, non ! Je ne suis pas un ministre de la Justice qui donne des ordres de poursuite ou des ordres de non poursuite.

Je n’ai pas dit que cela n’existe pas, mais, à ma connaissance non…». Non sans ajouter : «On donne souvent au ministre de la Justice, et d’ailleurs même au président de la République, beaucoup de pouvoirs qu’ils n’ont pas parfois. Vous savez, la Justice sénégalaise est indépendante, et il y a des décisions que j’apprends à travers la presse», a-t-il déclaré.

Se prononçant sur le parrainage qui fait débat, Ismaïla Madior Fall de renseigner que le projet a été envoyé à l’Assemblée nationale, qui devra déterminer la date de son adoption. Le parrainage sera appliqué à toutes les élections et à toutes les candidatures. Selon lui, c’est le traumatisme deslégislatives avec 47 listes qui a fait revenir l’idée d’instaurer le parrainage. On va l’introduire pour une logique de légalité et rationnaliser les candidatures.

Pour ce qui craignent que cette reforme constitutionnelle débouche sur un 23 juin bis, le ministre de la Justice tente de lesrassurer en cestermes: «Cette révision constitutionnelle est une révision consolidant, car elle n’est pas destinée à changer le mode d’élection qui n’a rien à voir avec le parrainage. Aujourd’hui un 23 juin n’est plus possible, en ce sens que le parrainage ne remet pas en cause des acquis démocratiques».

UN DISPOSITIF NUMERIQUE SERAAMENAGE AU NIVEAU DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL

C’est pourquoi il trouve que la déclaration d’Abdoulaye Bathily qui qualifie le parrainage d’antidémocratique, relève de « l’infantilisme politique ». Ilsoutient qu’il aurait compris que le professeur énumère les points sur lesquels le parrainage pose problème. Selon lui, le 1% se justifie par le fait que, quand on a introduit le parrainage en 1991, c’était 10 mille signatures, car le fichier était à 2 millions quatre cent cinquante mille électeurs.

Aujourd’hui, on est à 15 millions d’habitants au Sénégal. Donc, on ne peut pas garder le même pourcentage. 1%, c’est pour que, même quand il y a des changements, qu’on ne dise plus 70 mille, 35 mille. La population du Sénégal va faire 60 millions en 2025, ce sera toujours 1%».

Selon lui, l’exécutif ne fait que proposer et si le texte va à l’Assemblée nationale, il est soumis à la délibération parlementaire. D’après Ismaïla Madior, «le principe du parrainage est de rationnaliser les partis politiques, et l’argument selon lequel il viole le secret du vote ne repose sur rien».

Quant à ceux qui redoutent que le parrainage ne soit un moyen pour écarter des candidatures, le Garde des Sceaux a tenu à apaiser leurs craintes, déclarant qu’un dispositif sera mis en place dans le code électoral où tous les candidats seront rassurés : «On va aménager un délai pour permettre aux candidats écartés de contester», a-t-il promis.

Dans la même veine, le Garde des Sceaux d’ajouter qu’«un dispositif numérique sera aménagé au niveau du Conseil constitutionnel pour faire le décompte automatique et les candidats significatifs seront présents», a-t-il assuré.

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