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Modernisation des administrations publiques : Des experts en Tic préconisent la vulgarisation de la culture numérique

23 - Septembre - 2016

Modernisation des administrations publiques : Des experts en Tic préconisent la vulgarisation de la culture numérique

Pour mieux adapter les services des administrations publiques au contexte actuel, marqué par une percée du numérique, des experts en Tics prônent une large diffusion de la culture numérique au sein des services des Etats africains.

La place du numérique dans les services de l’Etat a été au cœur d’un panel lors de la 2e journée du Salon africain des technologies de l’information et de la communication (Tic). Il s’agit, pour ces spécialistes, de voir les stratégies à mettre en place par les gouvernements africains pour moderniser leur administration en vue de les adapter aux réalités actuelles. Quelques expériences en e-gov des pays africains tels que le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Sénégal ont été mises en exergue. Pour le directeur de la Poste numérique du groupe La Poste marocaine, Fouad Zaidi, les institutions étatiques doivent accompagner le développement des populations en partant d’un nouvel espace numérique. « C’est une nécessité pour les grandes administrations publiques de suivre les transformations digitales pour accompagner les citoyens afin de les préparer aux mutations liées au numérique », a-t-il déclaré. Il explique que la vision du Maroc, à l’ère des Tic, était d’informatiser l’essentiel des services de son administration. Des ministères comme ceux des Finances, de l’Education ont informatisé la plupart de leurs services. « Les pays africains n’ont pas besoin d’un très grand effort pour être parmi les meilleurs du monde en e-gouv. Car ce qui nous reste, c’est cette possibilité d’ouvrir nos systèmes d’information à l’ensemble des citoyens et aux autres acteurs comme les entreprises », a affirmé M. Zaidi.

Cependant, il a souligné que certains préalables sont nécessaires comme la sécurité, l’arsenal juridique, la dématérialisation, la transformation digitale. Selon M. Zaidi, même si une administration n’est pas intégralement informatisée, on peut mettre en place des services hybrides pour l’état civil par exemple. Il a indiqué qu’il reste l’interopérabilité complète entre les administrations et l’ouverture des systèmes d’information au Maroc pour réussir le e-gouv. Evoquant la situation des services postiers dans un contexte de révolution du numérique, Fouad Zaidi note qu’à l’instar des autres Postes du continent, celle du Maroc se développe en mettant en place de nouveaux produits adaptés aux réalités actuelles. Antoine Ngom, président de l’Organisation des professionnels des Tics du Sénégal (Optic), a fait part des expériences sénégalaises dans l’e-gouv. Il est revenu, entre autres, sur l’e-paiement de la direction des impôts et domaines, les orientations des bacheliers à travers la plateforme campusen, le commerce électronique avec la gestion automatisée des informations douanières et des échanges.

Place au smartgov !
Aux yeux de Lacina Koné, conseiller en charge des Tics à la présidence de la République de Côte d’Ivoire, le problème noté en général dans la mise en œuvre des programmes d’e-gouv, en Afrique, c’est la difficulté dans la gouvernance de l’exécution des projets. Pour lui, vu le contexte actuel, il apparaît plus ambitieux de parler de smart-gouv (gouvernement intelligent) que de rester toujours dans le vocable d’e-gouv. « Dans le e-gouv, les administrations publiques restent toujours dans leurs endroits et agissent de manière séparée. Alors que le smart-gouv promeut la coordination des interventions et l’harmonisation des positions au sein de l’Etat », a-t-il argumenté. D’après M. Koné, les Etat doivent faire des réformes et réaliser les investissements nécessaires pour encourager l’usager du numérique au sein des institutions étatiques. « Tout ce que nous faisons sur le plan conventionnel dans les démarches administratives, nous devons les transformer en numérique, inscrire la sécurité au centre de nos actions », a recommandé Lacina Koné. Il est convaincu que seul le numérique peut permettre aux pays africains de rattraper les pays développés.

Le Maroc ambitionne de porter le télépaiement à 90 % en 2017
Nabil Lakhdar, directeur des ressources et des systèmes informatiques à la direction générale des impôts du Maroc, a indiqué qu’à partir de l’année prochaine, l’ensemble des contribuables marocains devront déclarer et payer leurs impôts à travers des plateformes numériques. « Nous sommes en train d’accélérer le processus d’informatisation de certains services qui sont essentiels dans l’e-gouv », a indiqué M. Lakhdar. Il a rappelé qu’en 2014, 3400 entreprises déclaraient leurs impôts via ce canal. Ce nombre a connu une hausse en atteignant 8200 en 2015 puis 18000 en 2016. L’ambition de la direction des impôts du Maroc est de terminer l’année avec 100 000 entreprises qui feront la télé-déclaration. Au Maroc, 64 % des recettes de l’administration fiscales sont perçues électroniquement. L’objectif, in fine, est de porter ce chiffre à 90 % en 2017.

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