Mouvement des élèves et étudiants républicains sèment la zizanie au Palais présidentiel

31 - Mai - 2018

Programmé en fanfare, l’audience entre le chef de l’Etat et les membres du Mouvement des élèves et étudiants républicains s’est terminée en queue de poisson. Elle est, jusqu’à nouvel ordre, la dernière situation ubuesque à mettre au passif du régime de Macky Sall.
La rencontre en question a donné lieu, pas plus tard qu’hier soir, à des échauffourées de borne fontaine devant les grilles désacralisées du Palais de la République. Sous la couvée conciliante des forces de l’ordre déployée sur les lieux pour veiller à ce que la situation ne dégénère pas outre mesure. Résultat des courses : une centaine d’élèves et étudiants courroucés, remontés contre le président de la République, lui reprochent de parrainer une gestion tendancieuse de l’Alliance pour la République.

Pour cause, élèves et étudiants républicains disent ne pas comprendre, après avoir fourni, sur demande de la Présidence, une liste de cinquante membres censés prendre part à l’audience, que les plans aient été chamboulés à la dernière minute.

De sorte que le nombre de reçus ait été revu à la baisse suite à une intervention de la coordinatrice de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer), Thérèse Diouf Faye qui a, selon ses camarades de parti, introduit des libéraux et des rewmistes en lieu et place des élèves et étudiants républicains. Massés sur le trottoir attenant à la Présidence, ils ont laissé éclater leur courroux.

«Sur une liste de cinquante personnes, il n’y a que vingt personnes qui sont entrées en tant que membres du Mouvement des élèves et étudiants républicains. Nous sommes des militants de la première heure, nous avons toujours travaillé pour le président de la République, à ses côtés, et on ne va pas accepter que notre audience soit infiltrée par des gens animés de très mauvaise foi.

C’est la raison pour laquelle, en tant que responsables, on a boycotté l’audience. Deux de nos frères ont été arrêtés par les gendarmes du Palais et nous demandons qu’ils soient libérés. Moi qui vous parle, j’étais à l’intérieur mais je ne veux pas trahir la cohésion du groupe, et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de ne pas prendre part à ce simulacre d’audience», assure Bara Ndiaye, le secrétaire administratif du Meer national, sous les vivats approbateurs de ses camarades. Dans la même veine, le Meer crache sa colère et exige que ses deux membres, interpelés par les gendarmes du Palais, soient libérés dans les plus brefs délais. «On est vraiment déçu.

Je perds les mots. Nous sommes avec le président de la République depuis 2009. Nous sommes de vrais républicains qui ont combattu pour le président de la République, des républicains qui ont été déçus par les engagements du président de la République, des républicains qui ne se retrouvent plus dans ce parti. Nous sommes déçus par le comportement du président de notre parti et le comportement des responsables de

notre partie. Nous sommes une structure légalement constituée, donc on ne va pas accepter pour des questions politiques, pour des questions de lobbies, que le Meer soit anéanti. On ne veut plus que le président nous reçoive, tout ce que nous voulons c’est que nos camarades soient libérés. Après on va retourner continuer le combat à l’université», ajoute le secrétaire administratif du Meer.

Déployés sur les lieux, les éléments du commissariat central de Dakar n’ont pas abusé de leur arsenal répressif. Ils se sont limités à encadrer l’expression du mécontentement devant les grilles du Palais. Ils se sont limités à disperser, passé 22h00, les manifestants à qui ils ont tout bonnement donné l’injonction

de circuler. Proposant leurs bons offices, ès qualités de sapeurs- pompiers, les ministres Mor Ngom et Oumar Youm ont tenté de sauver les meubles en conviant une dizaine de personnes supplémentaires à la salle des banquets, mais ce fut une vaine initiative.

Les recalés ayant pris l’option ferme de ne pas lâcher du lest, «pour ne pas avoir à être reçus en compagnie d’éléments étrangers au Meer», disent-ils. «L’audience était exclusivement réservée aux étudiants du Meer ; mais à notre grande surprise, nous avons trouvé sur place des gens qui ne sont même pas de l’Apr.

Des gens qui sont du Pds, d’autres qui sont de Rewmi et d’autres qui sont de la Cojer nationale. On ne va pas accepter que d’autres personnes, qui ont longtemps combattu pour asphyxier le Meer, soient reçus avec nous par le président de la République», ajoutent les susnommés.

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