Nationalité, ethnie, confréries… : Il faut arrêter de jouer avec le feu…

25 - Septembre - 2020

Un de nos valeureux chroniqueurs se serait prononcé sur la nationalité du juge Téliko. Il rejoint en cela ceux qui, jusqu’ici, pensent qu’ils sont discriminés parce qu’ils viennent de telle ou telle autre localité du pays ou parce qu’ils n’appartiennent pas à telle religion ou confrérie.

Nous vivons dans un Sénégal où règne une cohésion séculaire bâtie avec beaucoup d’efforts et qui s’appuie sur des subterfuges comme le cousinage à parenté qui donne tous les droits.

Malgré tout, les démons de la division ne sont jamais loin. Car, par moment, pour des raisons multiples liées par exemple à la politique, certains individus croient devoir évoquer de tels débats et attiser le feu pour des objectifs qu’ils sont les seuls à maitriser.

Ces éléments identitaires sont certes importants, mais ils ne doivent pas procurer des privilèges ou être l’occasion de discriminations de qui que ce soit.

Sur le principe, nous vivons dans un Etat de droit où la Constitution garantit la liberté pour tous et surtout des droits et des obligations. Parmi ceux-ci, celui de ne subir aucune discrimination du fait de sa race, de son ethnie, de sa religion, de son sexe, etc. Là-dessus, nous sommes tous d’accord.

Alors, comment oser remettre en cause la nationalité d’une personne, surtout si celle-ci est aussi honorable que le juge Téliko parce que son nom ne sonne pas Ndiaye ou Diop ?

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a, au Sénégal, pleins de noms de familles qui ne sont pas connus du grand public. La libre circulation des personnes et des biens fait que les gens se sont installés un peu partout en fonction de leur capacité à tirer profit, économiquement parlant, des ressources de la localité.

Du coup, quelle que soit la résonance du nom en question, dès lors que la personne a la nationalité, délivrée par les autorités compétentes, cela doit suffire à lui accorder tout le respect qu’il mérite.

Durant la dernière présidentielle, on a évoqué, par moment, l’appartenance ethnique et même confrérique. C’était juste pour des besoins électoralistes comme exactement Alpha Condé est en train de le faire en Guinée actuellement. Mais, en réalité, personne ne croit, ici en tout cas, à ces considérations qui, ailleurs comme au Rwanda, au Tchad, au Burundi ou dans d’autres pays, ont fait beaucoup de mal.

Un simple exemple : si vous allez en Mauritanie, il y a plein de Ndiaye, de Diop et de Guèye. Cela ne fait pas d’eux des Sénégalais. Et ils ne parlent même pas ouolof, pour la plupart.

Certes, notre pays est bâti sur un socle solide d’unité nationale malgré quelques problèmes internes, mais à force de chercher la petite bête, on peut aboutir à des épisodes malheureux surtout en ces temps de diktat des réseaux sociaux.

Ceux qui cultivent la haine, la discrimination, la stigmatisation de communautés, etc. savent qu’ils nagent à contre-courant de l’histoire. Mieux, leurs desseins sont voués à l’échec car, notre conviction est que nous sommes tous fiers d’être sénégalais quelle que soit notre origine. Et c’est seulement cela qui compte.

En termes politiques, notre pays est bâti sur une Nation solide, c’est-à-dire, un commun-vivre-ensemble qui ne fait l’objet d’aucun doute.

Même si il y a beaucoup de problèmes économiques, donc de survie, l’écrasante majorité des sénégalais, y compris dans les médias, travaillent à consolider cet acquis qui est inestimable.

Mieux, nous avons bâti avec nos voisins, des liens solides comme en atteste le fait qu’une des avenues de Bissau va désormais porter le nom du Président Macky Sall.

En Gambie, en Mauritanie, le ouolof est couramment parlé et en public. Nous partageons, dans ce pays, et chez nos voisins, la même histoire, la même religion et la même culture sans oublier la proximité géographique.

Nous osons ainsi espérer que personne ne prendra sa plume ou ne fera plus de déclaration pour réveiller de vieux démons au moment où nous avons d’autres défis à relever.

En clair, il faut arrêter de jouer avec le feu.

Autres actualités

14 - Décembre - 2020

Mort du bébé dans une crèche : Le Papa déballe et révèle

Mort du bébé dans une crèche : Le Papa déballe et révèle

14 - Décembre - 2020

Taux de croissance en 2020: l’agriculture sauve le Sénégal d’une récéssion

Les rideaux sont tombés, ce samedi, sur le marathon budgétaire avec l’adoption du budget du ministère des Finances et du Budget, à huis clos. Abdoulaye Daouda...

14 - Décembre - 2020

Lettre à la jeunesse du Sénégal : Excellence, Monsieur Président de la République du Sénégal Macky Sall, Pères et mères, chère jeunesse porteuse de changement

C’est par un cri du cœur que je m’adresse à vous. Ces dernières années, je me reposais dans une fausse quiétude, croyant et espérant que la...

14 - Décembre - 2020

Audit de l'Armp sur le marché d'achat d'ânes : Abdou Karim Sall s'en lave les mains

Suite à la publication du Rapport 2019 de l'Autorité de Régulation des Marchés publics (ARMP), le ministre de l'Environnement et du Développement durable, Abdou...

02 - Décembre - 2020

Malick Sall : « il n’y a pas de crise dans la justice»

Le ministre de la Justice, Malick Sall fait face, depuis ce matin aux députés pour défendre son projet de budget 2021 arrêté à 48 456 706 738 francs CFA...