Non-respect de l’arrêt de la Cedeao: Macky plombe sa future candidature à l’Onu

04 - Juillet - 2018

La sortie de l’affidé et autre tailleur constitutionnel sur la décision de la cour de justice de la Cedeao, continue de ternir l’image d’un peuple épris de justice. Elle emporte aussi les chances d’un futur poste de secrétaire général de l’Onu qui risque d’échapper au Sénégal.

Dès après la décision de la Cour de justice de la Cedeao, le Chef de l’Etat, dans une grandeur républicaine, avait une chance de séduire l’opinion nationale et internationale. Macky Sall gagnerait en estime et en homme politique modèle en libérant un adversaire, et pas des moindres, à moins d’un an d’une présidentielle.

Cette Cour qui n’a dit que le droit, met à dos l’Etat du Sénégal. La Cour dit : » Entre la date de proclamation des résultats des élections législatives par le Conseil constitutionnel, c’est-à-dire le 14 août 2017, et celle de la levée de son immunité parlementaire, à savoir le 25 novembre 2017, la détention est arbitraire. Considérant que (sa) responsabilité, par le truchement de ses autorités policières et judiciaires, est engagée, la Cour de justice de la Cedeao condamne l’État du Sénégal à payer à Khalifa Sall et Cie la somme de trente-cinq millions (35 000 000) francs Cfa à titre de réparation. »

Dans sa décision rendue, la Cour considère que « le droit à l’assistance d’un conseil, le droit à la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable des requérants, ont été violés ». Au même moment où le sommet de l’Union africaine se tenait en Mauritanie, avec la présence du Président français Macron. Une grande perte en crédibilité pour le Sénégal dont la carrure de son Président est de plus en plus réduite.

Aujourd’hui, au plan diplomatique, le Sénégal ne fait pus recette. Cela s’est fait sentir avec son isolement dans le G5 Sahel où il ne bénéficie même pas d’un statut d’observateur. Encore qu’en marge du sommet de l’Ua, le Chef de l’Etat français a rencontré les cinq Présidents membres du G5 sahel. Une occasion inouïe pour Macky Sall de frapper, au bon moment, en prenant illico presto la décision sur lui de libérer, sans aucune autre forme de procès, le député maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall.

L’arrêté de la Cour de juste est sans appel. Elle met à nu les failles d’un procès qui, dès son début, sentait les relents d’une combinaison politico-judiciaire. Dès lors, après Koffi Annam du Ghana et l’Egyptien Boutros Boutros Ghali, l’Afrique allait encore entrer dans l’histoire. Juste s’il arrivait à rempiler pour un second mandat, ses actes forts éblouiront le monde occidental et les partisans de fortes personnalités qui, souvent sous la coupole des lobbies, n’auraint aucun mal à soutenir la candidature d’un Macky Sall.

Alors, le Chef de l’Etat ira-t-il jusqu’à plomber sa carrière internationale après un second mandat ? Les signaux décelés, depuis l’arrêté ferme de cette haute et respectable Juridiction, ne plaident pas en faveur de ce dessein. Et par ricochet, le Président Sall offre encore des munitions à des adversaires dont les fautes d’Etat qui s’amoncellent, les rendent encore plus furieuses et effervescentes.

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