OFNAC Pondération, courtoisie, communication,… : L’ORDONNANCE DE NABOU

Seynabou Ndiaye Diakhaté trace sa feuille de route

La feuille de route de Seynabou Ndiaye Diakhaté à la tête de l’Ofnac est claire. La remplaçante de Nafi Ngom Keïta, qui prêtait serment hier, promet de «travailler avec coutoisie et pondération» en restant «fidèle, loyale, impartiale et digne» par rapport à la nouvelle mission qui lui est assignée.

Seynabou Ndiaye Diakhaté, qui vient de remplacer Nafi Ngom Keïta à la présidence de l’Ofnac, a prêté serment hier au Tribunal de Grande Instance de Dakar en présence du Premier président de la Cour d’appel de Dakar et du bâtonnier de l’Ordre des avocats. La nouvelle patronne de l’Ofnac a profité de l’occasion pour décliner ses ambitions à la tête de cette structure. «Je promets de remplir fidèlement la fonction de présidente de l’Office national de lutte contre la corruption, en toute indépendance et impartialité, de façon digne et loyale, et de garder secret le secret de délibération», jure-t-elle devant la cour qui lui a donné acte de son serment. Elle a promis aussi, de «concilier courtoisie et rigueur» dans la mission qui lui est assignée. Ainsi, indique la remplaçante de Nafi Ngom, «tout sera prioritaire» chez elle. «Je tacherais de travailler avec fermeté, courtoisie et pondération. Je vais opter pour une démarche participative et inclusive, m’appuyant sur les autres membres de l’Ofnac et sur les collaborateurs que j’ai trouvés sur place. Je pense qu’en travaillant de concert et en coopération avec ceux-là et avec les partenaires, on réussira peut-être la mission qui nous est confiée», ajoute-t-elle. Son souhait le plus cher, dit-elle, «c’est de voir l’Ofnac inscrit au palmarès des meilleurs organes qui œuvrent pour la bonne gouvernance dans ce pays». Pour ce faire, elle envisage de consacrer 80% de son action au travail et 20% à la communication. Le juge Demba Kandji, qui a présidé la cérémonie de prestation de serment, estime que la mission de la nouvelle présidente de l’Ofnac «doit reposer sur une politique clairement définie et partagée par tous les acteurs, une large coopération avec les services de détection et de répression en conformité avec les instruments intégrés et les recommandations du Groupe d’action financière et internationale (Gafi)». Selon toujours le magistrat, «elle devra aussi être soutenue par voie de formation permanente dans les nouvelles techniques d’investigation en matière de crime organisé». Le Premier président de la Cour d’appel de Dakar ne s’est pas empêché d’aviser Seynabou Ndiaye Diakhaté que sa «performance sera évaluée non pas en fonction de la qualité des cas de fraude et de corruption, mais plutôt par la qualité et la pertinence de ses enquêtes qui devront être exhaustives afin de permettre à la justice de parachever son travail». Et pour mener à bien ses enquêtes, la présidente de l’Ofnac devra, suggère-t-il, «porter en bandoulière, les valeurs cardinales, d’indépendance, d’impartialité, de transparence et de confidentialité…». Le Premier président de la Cour d’appel trouve que Mme Ndiaye Diakhaté a «des capacités et compétences nécessaires, pour qu’ensemble et de concert avec les autorités judiciaires et d’autres secteurs de l’administration, de réaliser les exigences d’intégrité et de responsabilité requises dans un Etat de droit». Abondant dans le même sens, le bâtonnier de l’Ordre des avocats dira que Seynabou Ndiaye Diakhaté «est une grande dame dont la grandeur réside de son immense discrétion, de son calme, de sa sérénité légendaire, de son humanisme et sa compétence reconnus par ses pairs et les avocats». «Nous l’avions trouvée au Tribunal hors classe de Dakar», a rappelé Me Mbaye Guèye.