Oumar Sarr et Wade, tête de liste : des gens sans ambition

30 - Mai - 2017

Oumar Sarr et Wade, tête de liste : des gens sans ambition

Toute la classe politique sénégalaise a des problèmes, celle qui s’affaire au Pouvoir comme celle qui piaffe dans l’opposition. Une seule et unique chose intéresse chacun et tout le monde. C’est l’accès au pouvoir ou la conservation d’une sinécure. Mais le plus grand mal politique sénégalais est la permanence et l’opiniâtreté des has been.

Dans les pays africains de la sous-région comme dans les démocraties civilisées, les classes politiques se rajeunissent et se renouvellent au gré des exigences et des urgences de développement. Mais le Sénégal, la Mauritanie, le Tchad, la Côte-D’ivoire, le Cameroun, le Congo, le Gabon, les trois Guinées, équatoriale, Conakry et Bissau, sont ces pays encore en proie à des personnes gourmandes et inassouvies.

Et au Sénégal, la géopolitique actuelle confirme cette avidité de la classe politique composée de personnes qui ne mènent que le piteux métier de politiciens prêts à tout car ayant la certitude que seule la politique fait accéder au Pouvoir et jouir d’Avoirs. Tous les partis présents dans l’arène politique sont des propriétés privées. L’APR n’est pas un parti, mais un Mouvement, anarchique et désorganisé.

Le PS est un patrimoine en lambeaux à cause de la gloutonnerie de la Tanorie et de la voracité du Khalifat. Le PDS est un bien privé. Il a des militants, mais il appartient au vieil homme Abdoulaye Wade qui attend pour le léguer à son fils qui attend. Le très taciturne Oumar Sarr ne peut en être la Lumière charismatique !

92 ans et quel combat ?

Finalement, le PDS est un parti où aucune ambition ne nourrit ceux qui y sont restés. Vouloir faire de Abdoulaye Wade, 92 ans, Tête de liste nationale pour les Législatives 2017, est l’expression absolue d’un manque d’ambitions. Le vieil n’a plus rien à prouver dans ce pays. Sur le plan du combat politique pour la démocratie, pour la conquête et la consolidation des libertés publiques comme sur le plan de la gouvernance constructive, il n’a plus rien à prouver dans ce pays.

La générosité d’un homme politique se confirme quand il prend la résolution de prendre sa retraite et de galvaniser un renouvellement du personnel politique sans faire ombrage. Dans aucune démocratie au monde, un vieil homme de son âge n’est descendu dans l’arène des antagonismes pour se prêter à un combat où aucun cadeau ne lui sera fait. Ce patriarche n’a rien à faire dans une Assemblée nationale. Le respect que lui doit et que lui vaut le peuple dégringole. Dans son épopée politique, il a fait du bien comme il a fait du mal avec une anthologie d’âmes éteintes, d’innocents soumis à des flétrissures carcérales et de regret. Il est le chantre de l’Etat bâtisseur. Mais il est aussi le ménestrel de l’Etat prédateur.

Son projet de dévolution monarchique du pouvoir a avorté et est resté gravé dans le granit du souvenir national. En en faisant Tête de liste pour descendre dans une arène de jeunes, il déterre le mal qu’il a charrie en lui dans son épopée politique. Abdoulaye Wade n’a aucun combat de peuple à porter et à mener. Il conduit le combat qu’il a toujours nourri, celui de voir le Sénégal entre les mains de son fils ligoté par ce qu’il fut et ce qu’il fit quand il a été diastole et systole d’un système démocratique dévoyé. Porter un choix sur un vétuste homme politique dépassé et déphasé, c’est simplement insulter l’intelligence nationale.

Opposition sénégalaise : un Navire sans Capitaine

Autant les Sénégalais sont dépités par la Coalition Benno Bokk Yakaar, autant ils sont déçus par l’APR qui n’a rien d’un parti sérieux, autant ils sont désillusionnés par cette opposition composite, hétéroclite, claudicante, incohérente et absurde, une opposition sans leader, une opposition où chaque chef de parti se considère comme le dépositaire absolu de la légitimité et où chacun surveille chacun et contrôle tout le monde.

Un Navire sans Capitaine ne sait pas où il va ni à quelle escale débarquer. Les Coalitions sont en à plus finir si bien que l’Océan démocratique des antagonismes qui galvanisent, portent de l’avant et promeuvent la Nation, est tarabiscoté de canots percés, de petits bateaux troués, de chaloupes perforées, de voiles troués et de Chalutiers taraudés qui naviguent, voguent et bourlinguent en ciblant la majorité politique sortante toute en se menant la guerre.

C’est le vieil Abdoulaye Wade, congénère de Mobutu, de Houphouët Boigny, de Bokassa, de Sékou Touré, de Léon Mba, de Ratsiraka, de Hassan II, qui a simplement manqué de sagesse et de grandeur. Les gens de son bien partisan, PDS, ont manqué d’ambitions et de générosité pour la Nation sénégalaise. Le Sénégal est déçu. Tout l’espoir qu’il portait sur cette opposition pour assurer une alternative sérieuse, patriotique et désintéressée est trahi par la boulimie.

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