Ousmane Sonko : «La sortie de Franck Timis est malheureuse, maladroite, truffée d’aveux»

08 - Octobre - 2016

Ousmane Sonko : «La sortie de Franck Timis est malheureuse, maladroite, truffée d’aveux»

Aucunement ébranlé par les menaces de Franck Timis, qui promet de porter plainte contre 21 membres de l’opposition à Londres, Ousmane Sonko a réagi aux propos de l’homme d’affaire Roumain. Dans cet entretien accordé à Seneweb, il s’est offusqué du discours du boss d’Aliou Sall, non sans lui apporter la réplique.

Monsieur Sonko, comment jugez-vous la sortie de Franck Timis ?

Dans la forme, c’est déplorable. C’est triste pour notre pays. N’importe quel aventurier peut venir au Sénégal, se faire des faveurs énormes et se permettre de menacer des sénégalais. Il a proféré des propos assez graves. Quel homme d’affaires sénégalais oserait aller chez lui, dans son pays, s’attaquer à un ministre et lui dire : “vous êtes un fils à papa c’est pourquoi on vous a donné tant de ministères”. En son temps, nous tous, nous avions critiqué Monsieur Karim Wade. Mais ça, c’était un débat sénégalais. Ce sont des questions de souveraineté et ce n’est pas à un étranger de le dire. Il faut qu’on nous respecte.

Que vous renseignent ces propos de Franck Timis sur le profil même de l’homme d’affaires ?

Cela montre la mentalité de ces gens-là qui pensent que nos pays sont des Républiques arachidières où on peut se permettre n’importe quoi. Il a lui-même avoué qu’il courait derrière Karim Wade. Donc voilà des hommes d’affaires qui débarquent, qui cirent les bottes de nos autorités publiques pour qu’ils signent leurs contrats. Il avoue avoir suivi M. Karim à Dakar, à Paris, en Arabie Saoudite. Pour faire des affaires au Sénégal, vous n’avez pas besoin de suivre un ministre partout. Cela montre le profil des personnes avec lesquelles nos autorités publiques traitent pour leur donner notre pétrole.

Il menace de poursuivre en justice l’opposition sénégalaise. Qu’en pensez-vous?

Que ce monsieur se permette de dire qu’il va trainer l’opposition sénégalaise en Justice à Londres, se targuant d’avoir les meilleurs avocats, et que nous n’aurons même pas de quoi acheter les billets d’avions pour faire des allers-retours, c’est une insulte pour le Sénégal. Une insulte pour les sénégalais. C’est inacceptable. Et je crois que c’est à nous de prendre les devants et porter plainte contre ce Monsieur-là. Ses intimidations ne sont que des enfantillages. Je crois qu’il a parlé sur commande. Ils se sont concertés pour donner une version identique. Mais, malgré tout, leurs versions sont divergentes. Alors, qui faut-il croire ? Le Premier ministre nous disait que dans la transaction entre Petro Tim et Timis, rien n’était déboursé. Lui, il vient nous dire que Timis a pris l’engagement du financement de Petro Tim qui s’élevait à 275 millions de dollars. Et lui-même nous dit qu’il y a eu 10 millions de dollars, dont 2.5 millions en cash, et le reste représentant des actions qu’ils ont données à Petro Tim dans Timis. Ce sont deux versions contradictoires. Je crois que le Premier ministre doit revenir devant le peuple s’expliquer. Parce que ce qu’il a dit n’est pas avéré. Nous avions toujours dit que dans cette opération, ne serait-ce que le cash qu’ils ont versé et la prise de participation doivent être imposés. Et nous le maintenons.

Lui aussi affirme que le code pétrolier exonère de toutes taxes les cessions de titres. Est-ce vrai?

Si lui, il revient dire que c’est couvert par le code pétrolier, ce n’est pas avéré. Tout ce qu’ils vous diront n’est pas avéré. Le code pétrolier exonère uniquement les opérations pétrolières et non pas les spéculations sur les titres. Donc ils doivent payer l’impôt au Sénégal. Et lui-même il a dit que Timis a pris des actifs de Petro Tim. Cela n’a rien à voir avec ce que le Premier ministre a voulu nous faire croire en disant que c’est un contrat d’affermage. D’ailleurs, j’avais souligné que ce n’était pas un contrat d’affermage. Le contrat d’affermage c’était entre Timis et Kosmos. Donc c’est un autre aveu de taille. Ils ont dû répéter, répéter le même discours, mais vous savez, un crime n’est jamais parfait.

Sonko est-il prêt à aller répondre à une plainte de Franck Timis à Londres ?

Ils amusent la galerie. A chaque fois que l’un d’entre eux monte au créneau pour justifier, il les enfonce tous. Maintenant il dit qu’il va porter plainte à Londres, à New York et je ne sais où. Il n’a qu’à aller déposer ses plaintes. En tout cas, moi, je n’irai répondre à aucune plainte à Londres. S’il veut déposer une plainte, il n’a qu’à venir la déposer ici au tribunal de Dakar. C’est une sortie malheureuse, maladroite et truffée d’aveux. En tout cas, qu’ils en profitent avec nos gouvernants actuels et qu’ils sachent que quand de vrais patriotes seront à la tête de ce pays, ce sera fini. Tous les contrats seront scrutés et dressés dans le respect scrupuleux de l’intérêt national et du droit des investisseurs.

Autres actualités

10 - Août - 2020

Record des cas communautaires – une journée100 : plus de 10 régions infectées

Ça était un dimanche noir avec 113 cas communautaires recensés dans plus de 10 régions. Ce record de personnes touchées via cette transmission montre une...

10 - Août - 2020

Covid-19 : la situation est en train de nous échapper !

113 cas communautaires sur 59 cas contacts, voilà un aspect du bilan épidémiologique présenté hier par le Ministère de la Santé et de...

10 - Août - 2020

« Sauve-qui-peut», ce président est juste trop nul

Chercher à comprendre la logique de Macky SALL, c’est supposer qu’il en ait une. Dans cette lutte contre le Coronavirus, c’est comme disent les wolofs : « nou golo...

05 - Août - 2020

Médina Baye : le nouveau khalife recommande la discipline aux fidèles

Cheikh Mahy Ibrahima Niass, le nouveau khalife de Médina Baye (centre), a exhorté mardi soir ses jeunes disciples à faire preuve de discipline et a menacé de renoncer...

05 - Août - 2020

Locales 2021 : la bataille de Dakar aura lieu

Remporter la bataille de Dakar ! C’est ce challenge presque titanesque que la mouvance présidentielle doit relever au soir de la tenue des élections locales, prévues au...