Ousmane Sonko : «On paie à chaque député 50.000 Fcfa par jour au moment où le peuple souffre»

29 - Octobre - 2016

Donnant hier sa lecture du passage du Premier ministre à l’Assemblée nationale, Ousmane Sonko a affiché sa déception par rapport aux questions des députés et aux réponses des membres du Gouvernement. Pour le leader du Pastef, Mahammad Boun Abdallah Dionne n’est plus légitime à diriger le Gouvernement en raison des omissions qu’il a faites sur des secteurs essentiels.

Après le passage du Premier ministre à l’Assemblée nationale, Ousmane Sonko revient à la charge en déclarant qu’il est resté sur sa faim et profondément déçu. «Nous sommes venus en tant que citoyen suivre les 14 questions d’actualité sur lesquelles est interpellé le Premier ministre. A la sixième question, je voulais quitter la salle car j’étais très déçu du contenu des questions, mais ceux qui étaient avec moi m’ont demandé de rester pour suivre.

Mais à la 12e question, je ne pouvais plus supporter cette mascarade et j’ai quitté la salle», raconte l’inspecteur des Impôts et Domaines qui tient à préciser qu’il n’a pas été chassé de l’Assemblée Nationale. Suivi par les journalistes qui voulaient prendre sa réaction, explique-t-il, «les forces de l’ordre m’ont dit qu’elles ont reçu l’ordre de me dégager de ce lieu qui est public.

Les journalistes m’ont suivi et j’ai dit au chauffeur de s’arrêter pour que je puisse réagir. Mais les forces de l’ordre qui étaient dans un pick-up m’ont poursuivi jusqu’au boulevard de la République et ont refusé que je m’adresse à la presse. Ce qui est anormal». Très amer, il poursuit : «ces policiers, sous les ordres du ministre de l’Intérieur, m’ont suivi jusqu’à la corniche vers les cimetières des Abattoirs».

Pourtant, relève-t-il, les militants de l’Apr sont venus nombreux à l’Assemblée alors qu’ils ne comprenaient rien de ce qui se faisait à l’hémicycle. «Certains se sont mis à nous insulter, c’est désolant pour un pays qui se veut démocratique», clame Ousmane Sonko qui estime que interdiction lui a été faite de prendre note à l’Assemblée nationale.

S’agissant des réponses données par le Premier ministre, le leader du Pastef affiche toute sa déception. «Pour la première question relative à la gestion du pétrole et du gaz, le chef du gouvernement n’a pas répondu et a délégué le ministre des Mines qui s’est mis à relater des historiques jusqu’à épuiser son temps de parole sans nous dire l’essentiel, c’est scandaleux», soutient-il. Pour lui, l’Assemblée ne mérite pas son budget de 16 milliards Fcfa.

«On paie à chaque député 50.000 Fcfa par jour alors que le peuple souffre», s’indigne-t-il avant de réfuter les allégations du Premier ministre selon lesquelles le Sénégal peut gagner jusqu’à 50% de parts dans la production du pétrole. «Nous n’y gagnons finalement que 24% de part.

S’ils veulent nous contredire, ils n’ont qu’à publier les décrets. En tout cas, nous en disposons et comptons les publier dans un ouvrage», enfonce Ousmane Sonko. Très déterminé à aller jusqu’au bout de sa logique, l’ex-inspecteur des impôts et domaines estime que le Premier ministre n’a plus de légitimité pour diriger le gouvernement. «Toutes les informations qu’il a données ne sont pas fondées. Hier, il a préféré esquiver l’affaire Petrotim».

« Les problèmes dans l’agriculture, l’Education et la santé n’ont pas fait l’objet de bonnes réflexions »

Par ailleurs, Ousmane Sonko interpelle les députés sur le problème de la Suneor. «La reprise de cette société est scandaleuse car aucun investissement n’a été fait au moment où l’argent de cette société a été pompée et les autorités n’ont pas créé les conditions de sa reprise», tonne le patron du Pastef qui s’interroge sur les 53 milliards Fcfa de Abass Jaber.

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