Ousmane Tanor Dieng : Jamais élu, toujours nommé

24 - Octobre - 2016

Ousmane Tanor Dieng : Jamais élu, toujours nommé

Le décret est tombé. Mais personne n’en est enthousiaste et ne l’accueille à l’applaudimètre car le HCCT n’est pas le fruit d’une expression électorale d’un peuple souverain. Il vient alourdir la République. Et la personnalité désignée pour la présider ne jouit point d’un halo de popularité.

En s’installant à la tête du HCCT, le Secrétaire général du PS, Ousmane Tanor Dieng, 70 ans en janvier 2017, perd plus qu’il ne gagne. Sa résolution à le diriger ne lui donne que l’image d’un homme politique inassouvi qui, après avoir trôné au sommet de l’Etat sous Abdou Diouf, s’accroche à un jeune Président pour jouir d’une sinécure oiseuse.

Jamais élu, toujours nommé

Ousmane Tanor Dieng est un Grand Commis de l’Etat. Mais il est un cas politique singulier. Il ne trône qu’à la tête d’Institutions biscornues. Il est le seul dans l’histoire à avoir été Ministre des…Services et Affaires présidentiels. Personne n’a occupé cette fonction avant lui, personne ne l’a occupé après lui parce que taillée à l’époque à sa mesure. Il vient d’être nommé Président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, une Institution que personne n’a occupée avant lui et que personne n’occupera après lui car appelée à disparaitre au départ de Macky.

Or, l’âme du PS, accoutumée aux grands exploits, ne devait point s’abaisser à des submissions. Au lieu de le faire revenir au pouvoir par un combat politique épique, son Secrétaire général, se dérobe en se faisant nommer par un décret qui ancre le parti dans le Macky.

En 2019, le PS ne présentera ni officiellement, ni formellement un candidat. Il est dans l’obligation d’aller aux Législatives en 2017 avec la coalition présidentielle. Ce sera naturellement la cassure de l’appareil socialiste et Ousmane Tanor en sera l’unique responsable devant l’histoire.

Cassure inévitable de l’appareil socialiste

Le HCCT ne devrait point exister car n’étant ni une priorité, ni une demande sociale. Il n’était point dans l’agenda de Macky Sall en 2012. Les Sénégalais le prennent comme un lieu de recasement de politiciens insatiables dont la seule ambition est l’accès à une sinécure.

Ousmane Tanor Dieng a été installé à la tête de cette nouvelle Institution au moment où son parti vit une tragédie politique dont la seule cause est le dirigisme autoritariste et clanique et son ancrage controversé dans le régime actuel, un ancrage qui risque bien d’aboutir à un naufrage politique.

Les réactions contestataires de nombreux socialistes ne surprendront pas. Ils seront nombreux à cracher sur cette nomination et à appeler à une mobilisation de troupes pour un combat parallèle qui ferait apparaitre la dignité politique de Senghor, Dia Mamadou, Valdiodio Ndiaye, Me Lamine Gueye, Abbas Gueye, entre autres icones socialistes qui n’ont jamais fait de la politique un lobby marchand !

Du « Yobaléma » politique

Le PS revient ainsi au Pouvoir, mais par la porte dérobée d’un auto-stop que les Sénégalais appelleraient « Yobalema ». Et c’est malhabile d’entendre Aminata Mbengue Ndiaye, au nom des Femmes socialistes, parler de « poste mérité » et non de compétence et de profil adéquat.

Et puis, le décret tombe en un moment inopportun marqué par la crise aigüe que vit le PS avec la valse de convocations de militants devant les Cours et Tribunaux, et surtout en un moment où de nombreux responsables se battent pour que le parti retrouve son âme fourvoyée dans le Macky.

Dans ce contexte, la nomination allègrement agréée par la Tanorie est mal tombée, ce qui la rend fétide et impertinente. Elle aurait pu intervenir ultérieurement. Seulement, Macky Sall, habile stratège politique, accélère la décadence du PS qui se creuse en gouffres empestés.

Taillé sur mesure pour équilibrer un partage de pouvoir, d’autres disent un partage du gâteau, le HCCT n’existe qu’au Sénégal. Aucun pays du monde n’en dispose et chacun s’interroge sur son utilité.

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