Pape Oumar Sakho, président du Conseil constitutionnel : « Les critiques ? Ça fait mal »

28 - Novembre - 2018

Le président du Conseil constitutionnel s’est confié en longueur, ce mardi, en marge d’un atelier de formation sur : « Conseil constitutionnel et médias, un dialogue à établir ». Une occasion pour Pape Oumar Sakho, qui se trouve actuellement à Mbodiène, d’évoquer les critiques sur les jugements portant sur la compétence des « 7 Sages ». Le magistrat, en proie à des attaques frontales d'une frange de l'opposition, a assuré aujourd'hui que les critiques qui l’ont visé n’étaient pas justifiées. Il a évoqué son mal-être. Florilège des déclarations à retenir…

Secret des délibérations
« Cela fait 42 ans que j'exerce la fonction de magistrat. Je n'ai jamais été seul devant un journaliste. Les juges sont tenus au respect du secret des délibérations. Quand je suis arrivé au Conseil constitutionnel, il n'y avait pas un embryon de dispositif de communication. Nous nous sommes employés, depuis quelques années, à mettre en place un site internet que nous avons présenté ce matin. Nous avons décidé de vous rencontrer (les professionnels des médias). Croyez-moi, ce n'est pas mon intention de chercher quoi que ce soit. Je ne vais pas entrer dans certaines considérations, parce que notre seule intention est de communiquer avec vous (les professionnels des médias), de nous entendre sur des concepts, des notions et des procédures. Nous avons fait exprès de choisir quelqu'un qui est doublement indépendant, parce qu'étant un universitaire (Pr Madieyna Diallo), même s'il a été membre du Conseil constitutionnel ».

Les critiques de l'opposition
« Jamais il n'a été question d'influencer ou d'orienter qui que ce soit. Nous ne pouvons pas, en tant que membres du Conseil constitutionnel, exercer une influence sur ce que vous (les journalistes) faites. Je suis habitué aux critiques. Cela fait 42 ans que je rends des décisions et qu'on me critique. J'acquiesce. J'accepte. Les critiques ? Ça fait mal, mais je me dis que ce sont les vicissitudes de la profession que j'ai choisie. C'est comme ça. À chaque fois que je tranche, il y a des gens qui sont contents. D'autres m'en veulent. Mais, c'est la vie. C'est dans cette situation où nous vivons depuis 42 ans ».

Devoir de réserve
« On me parle de François Molins (célèbre procureur du tribunal de Paris), je dis que nous ne sommes pas des procureurs. Il n'y pas de procureur au Conseil constitutionnel. Nous sommes des juges et nous sommes tenus au respect du secret des délibérations. (...) Nous lisons certains commentaires. Normal que des personnes, citoyens comme nous, puissent avoir des points de vue sur les décisions que nous rendons. Nous n'avons jamais vu, dans l'espace francophone, un juge organiser une conférence de presse pour justifier sa décision.Le juge se justifie par ses motivations . Nous n'avons pas la même manière de voir les choses. Pourquoi le Conseil constitutionnel se déclare souvent incompétent? (Le président du Conseil constitutionnel s’arrête net, après un signe de la main d’un de ses collaborateurs. S’ensuivent deux secondes de blanc avant le discours du secrétaire général du Synpics)».

Autres actualités

09 - Octobre - 2024

Mafia autour des chèques du Trésor : trois nouvelles arrestations

L'affaire dite de mafia des Chèques du Trésor falsifiés et importations non déclarées n'a pas encore livré tous ses secrets. La Division des...

08 - Octobre - 2024

SENEGAL-AFRIQUE-FONCIER / Mbour: les systèmes de gouvernance foncière responsables au menu d’un atelier

Plus de 120 participants, experts, chercheurs, membres de la société civile et des acteurs étatiques, en provenance de 17 pays d’Afrique, ont pris part, lundi à...

08 - Octobre - 2024

LE DUO QUI BOUSCULE LES CODES

Dans un paysage politique africain souvent marqué par la concentration du pouvoir, le Sénégal offre aujourd’hui un spectacle inédit : un tandem...

08 - Octobre - 2024

Affaire Dermond Oil : l'intervention de la BCEAO pour sauver...

Des fortunes diverses qui interpellent. Le patron de Locafrique, Khadim Bâ, a été placé sous mandat de dépôt, vendredi dernier. Il est poursuivi dans...

08 - Octobre - 2024

"Que personne ne vote pour..." : Moustapha Niasse n'est pas content d'Amadou Bâ

Alassane Mbaye, qui se présente comme le neveu du leader de l'Alliance des forces de progrès (AFP), annonce la fin du compagnonnage entre Moustapha Niasse et Amadou Bâ. Repris...