Parrainage, ministère des élections, Caution… Macky doit poser des actes forts ce 03 avril

29 - Mars - 2018

Ce discours du 03 avril ne sera certainement pas comme les autres. Le contexte milite en faveur de la prise en main par le Chef de l’Etat de la situation du pays.

En effet, à cette date, on aura connu le verdict du procès de Khalifa Sall attendu ce 30 mars. Un verdict très attendu qui va déterminer les destins d’un candidat potentiel sur lequel beaucoup de Sénégalais fondent déjà leur espoir.

Mieux, le Président devra nous dire s’il maintient Aly Ngouille Ndiaye comme Ministre de l’Intérieur chargé en plus des élections, ou s’il devra nommer quelqu’un à sa place pour ce qui concerne surtout le scrutin. La suspicion engendrée par ses derniers propos sur la distribution des cartes d’électeurs, incite à revoir sa position afin que de conflits inutiles ne naissent pas, surtout après les élections.

Qui plus est, Macky sait aussi que le parrainage généralisé aux partis politiques est l’objet de l’attention d’une bonne partie de la classe politique, et même de la Société civile qui y voit un piège.

C’est pourquoi, après avoir décidé d’imposer le parrainage, Macky peut y revenir en laissant la loi à l’état, quitte à ne pas toucher à la caution.

Autant de questions et bien d’autres qui agitent le landerneau politique et qui méritent une attention particulière de la part du Président de la République.
Il est important en effet que les troubles observés sur le front social ne se répercutent pas sur le terrain politique où, depuis quelques jours, la tension en cesse de monter.

La définition de règles de jeu précises est plus que nécessaire avant la date fixée par la Cedeao pour ne plus avoir à modifier les règles du jeu.

A défaut de consensus forts, il est important d’éviter des mesures comme le parrainage, aujourd’hui sources de méfiance.

Car, il est vrai qu’il est toujours possible d’écarter quelqu’un parce que nombre de signatures apportées auront été rejetées par un Conseil constitutionnel dont les décisions ne font pas toujours l’unanimité.

‘’Tout faire pour éviter le syndrome des législatives’’ doit être le leitmotiv qui guide la démarche des autorités en matière électorale. Car ce qui s’était passé en juillet 2017 a été assez préoccupant pour ne pas être reconduit dans des élections aussi importantes que la Présidentielle.

Si nous partons du constat que la quasi-totalité des troubles observés en Afrique l’ont été dans une période post-électorale, les autorités vont prendre conscience de la nécessité de ramener dare-dare la confiance en évitant les sujets qui fâchent et les mesures impopulaires.

Les alertes lancées par les hommes politiques et la Société civile doivent être entendues. L’Etat, normalement à l’écoute, doit rectifier le tir avant justement qu’il ne soit trop tard.
Il est dommage de constater que ce processus n’a fait l’objet d’aucun consensus digne de ce nom et que les acteurs politiques se regardent actuellement en chiens de faïence.
La Commission électorale nationale autonome (Cena) est presqu’exclue du débat, dès lors qu’une bonne partie de l’opposition pense qu’elle ne saurait garantir la transparence du scrutin.
Les tenants du régime sont fortement soupçonnés, à tort ou à raison, de chercher à gagner les élections par des manouvres d’organisation qui écarteraient des candidats par des poursuites judiciaires, le parrainage et des électeurs par une distribution sélective des cartes d’identité biométriques.

Cette situation délétère gagnerait à être prise correctement en compte par les pouvoirs publics et par les régulateurs sociaux afin d’éviter les situations de tension explosive.

Inutile de rappeler qu’aucun pays n’est à l’abri des tensions post-électorales. Si nous y avions échappé jusqu’à présent, comme nous avons évité les coups d’Etat, c’est que nos dirigeants, dans des situations du genre de celle que nous vivons actuellement, ont su prendre les mesures nécessaires pour désamorcer les crises.

C’est dire que la balle est dans le camp de Macky.

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