"Partenariat politique et institutionnel": Niasse justifie la soumission du Parlement à l'Exécutif

28 - Novembre - 2001

"Partenariat politique et institutionnel": Niasse justifie la soumission du Parlement à l'Exécutif

Le Président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niass, à l’ouverture du débat entre le gouvernement et les députés dans le cadre de ce qui est communément appelé « questions orales », a non seulement donné le ton de ce que seront les échanges, mais aussi tenté de justifier la démarche actuelle des députés de la majorité. Il a clairement laissé entendre qu’ « Il est logique, dans le fonctionnement d’une démocratie, que la majorité dans un Parlement, tout en respectant pleinement la liberté de penser et d’expression caractérisant tout élu du peuple, dialogue avec l’Exécutif, dans le cadre d’un partenariat politique et institutionnel qui est l’essence même des progrès accomplis, des programmes à réaliser et des priorités à gérer ».
A l’en croire donc, le Parlement est dans une dynamique de « partenariat » avec l’Exécutif, lequel est d’ordre institutionnel et politique. Eh bien, il serait intéressant d’examiner les termes de ce partenariat dans le cadre de la mission de contrôle de l’action de l’Exécutif qui est dévolue au Parlement.
Il est clair que, comme le disent nombre de députés et pas seulement de l’opposition, cette législature est l’une des plus médiocres du Sénégal. Il s’avère en effet que l’Assemblée est allée même jusqu’àmodifier son règlement intérieur pour interdire à tout député de démissionner de son groupe parlementaire. Du coup, la constitution des groupes parlementaires a été rendue difficile. Non seulement le nombre a été porté de 10 à 14, mais le Parti démocratique sénégalais a été dirigé par un député exclu de cette formation en la personne de Modou Diagne Fada, qui n’a démissionné que tout récemment.
L’Assemblée avait alors tendance à être monocolore. Tout se passe comme si l’on a tout fait pourempêcher à l’opposition d’avoir des groupes parlementaires pourtant si nécessaires à la démocratieinterne au sein de l’institution.
Il s’y ajoute le fait que comme dans la plupart des législatures, les députés de la majorité et leurs alliés croient être en mission commandée au nom du Président de la République. Ils chantent ses louanges, guettent la moindre incartade de l’opposition et la descendent en règle, si jamais elle ose s’en prendre au Chef de l’Exécutif.
Dans ce contexte, tous les projets de loi et les propositions de lois des députés de la majorité passent comme lettre à la poste.
Eh bien, c’est le cas de le dire, notre Assemblée a longtemps été estampillée « chambre d’enregistrement ». Elle ne dit jamais « non » à l’Exécutif sauf pour le vote de la nouvelle loi de la presse. C’est sans doute ce que le président Niass exprime en ses termes : « Nul ne peut vouloir que des Députés expriment leurs opinions à eux et non leurs propres opinions ».
Le problème, ici, c’est que les députés proches de l’Exécutif n’ont pas d’opinion. Ils reproduisent exactement l’opinion de l’Exécutif. Ils disent exactement ce que le Président de la République veut entendre. Un partenariat gagnant-gagnant. Mais, ici, l’Exécutif gagne à tous les coups. C’est pourquoi,Niass a forcément tort. Car, une fois investi sur une liste, le député ne croit qu’à une mission : Travailler au service de son parti. L’intérêt général est inconnu dans ce schéma. Et cette réalité est valable pour tous les régimes qui se sont succédé au Sénégal.
Et ceci est d’autant plus regrettable que l’Exécutif, du fait même de la constitution, a un rôle de contrôle de l’action du gouvernement, celui plus global de contre-pouvoir. Malheureusement, il méconnait son rôle. Il pense qu’il est dans un « partenariat » qui ne signifie rien d’autre ici qu’une complicité inconditionnelle par rapport à un Exécutif qui se frotte les mains. C’est pour cela que le pouvoir n’a pas de contre-pouvoir. Un obstacle majeur au rayonnement d’e notre démocratie.

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