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Patate douce : Les difficultés de la filière passées au crible

17 - Octobre - 2016

Patate douce : Les difficultés de la filière passées au crible

La dernière réunion du Comité départemental de Dagana, tenue dans la commune de Ngnith, a été une occasion pour les autorités administratives, municipales, responsables des organisations paysannes de la vallée, représentants des Ong, projets et programmes, de faire un diagnostic, sans complaisance, des difficultés notées dans la filière patate douce.

Les difficultés et autres préoccupations exprimées par les acteurs de cette filière tournent essentiellement autour de la concurrence déloyale, de la mévente du produit, des difficultés d’accès à l’engrais, au matériel agricole (groupes, motopompe), du manque d’électricité, de l’inexistence de stations de pompage des eaux pour l’irrigation des parcelles, etc. Des doléances recensées par le nouveau préfet du département de Dagana, Fary Sèye qui a souligné l’importance de la filière. Il estime que la patate permet de fédérer les énergies autour du lac de Guiers. Cette année, la filière a obtenu 80 tonnes de patate douce à l’hectare, malgré les difficultés auxquelles les producteurs sont souvent confrontés pour accéder au crédit, respecter le calendrier cultural et les itinéraires techniques, emblaver les parcelles et superviser les récoltes. Le préfet Fary Sèye est convaincu que les acteurs de cette filière peuvent être plus performants s’ils sont aidés. Il a déclaré que des mesures doivent être prises pour protéger les intérêts des acteurs de la filière patate douce, victimes d’une « concurrence déloyale », favorisée par la présence de la patate étrangère dans le marché national. Le président de cette filière, Adama Sarr, par ailleurs maire de la commune de Nngith, a précisé que cette année, une partie importante de la patate douce produite sur 2.000 hectares n’est pas encore vendue. Malgré ces difficultés, il a soutenu que les banques et autres institutions financières sont prêtes à financer la relance de cette filière à hauteur de 100 millions de FCfa. M. Sarr a réitéré l’engagement des acteurs de cette filière à contribuer à la réussite du Plan Sénégal émergent (Pse).

Dans la Vallée du Fleuve Sénégal, a souligné Mouhamadou Diop, ingénieur agronome à la Saed, la production de patate douce annuelle occupe environ 4.000 hectares des superficies mises en valeur et s’effectue selon deux systèmes de culture : la décrue et l’irrigué. En décrue, elle se pratique sur les Falo (terres de berges) dans les départements de Podor, Matam, Kanel et Bakel sur environ 2.750 hectares. La culture se fait de façon traditionnelle. En irrigué, a-t-il poursuivi, la production de patate Douce a connu un développement, en particulier dans la zone du Lac de Guiers où elle représente près de 60 % des terres cultivées (1.250 ha).

Face aux contraintes auxquelles la culture était confrontée, en 1999, a-t-il rappelé, la Saed, en partenariat avec la Compagnie d’aménagement des Coteaux de Gascogne (Cacg) sur les filières agricoles, avait mis en place un programme pour appuyer et conseiller les producteurs autour du Lac de Guiers, par l’élaboration d’un plan d’actions triennal qui s’articulait autour de trois programmes.

Il s’agit de la gestion des ressources naturelles, des infrastructures, de l’organisation et de l’appui technique pour la culture de patates douces. Sur le plan organisationnel, la mise en place du Comité national de concertation sur la filière patate douce (Cncfpd) a eu le mérite d’impulser la concertation autour de cette spéculation même si dans le fond, l’interprofession ne fonctionne qu’à travers le Collège des producteurs. Sur le plan technique, la mise en place, depuis 2002, du Projet Fnraa/patate douce, dans un partenariat Isra, Ita, Cncfpd et Saed, a débouché sur des acquis qui ouvrent d’importantes perspectives de développement à cette filière.

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