Pénurie d'eau: la colère gronde dans la banlieue…

03 - Juillet - 2017

Pénurie d'eau: la colère gronde dans la banlieue…

Ne pouvant plus supporter la pénurie d’eau depuis plus d’une semaine, les populations ont laissé éclater leur colère contre les autorités. Elles réclament le retour, sans délai, du liquide précieux.

Yeumbeul nord et sud, Malika, Bène Baraque, Asecna, Gadaye, Thiaroye, entre autres localités de la banlieue, sont frappés par une pénurie d’eau. Pour Ousmane Cissé, « le calvaire des habitants continue toujours. Certains quartiers qui sont privés d’eau potable devront être pris en compte. Le liquide précieux ne coule dans certains foyers que tard dans la nuit. Et les populations continuent de payer des factures devenues trop chères ». «Si les autorités tentent de fournir de l’eau aux habitants, avec les citernes, en attendant le retour normal des choses, la quantité mise à la disposition des populations ne suffit pas et tout le monde fait avec les moyens du bord», souligne notre interlocuteur. Face à cette situation, certains habitants de la banlieue décident, malgré les risques encourus, de se laver, de faire la vaisselle ou la lessive avec l’eau stagnante issue de la pluie, n’utilisant l’eau des pompes que pour faire la cuisine ou se désaltérer. D’autres, plus nantis, se servent de l’eau minérale. Le signe le plus frappant de la détresse populaire, c’est les passants, bidons en bandoulière, pieds empoussiérés, à la recherche d’eau. Et selon mère Oumy Diop, « faire ses ablutions pour aller prier pour certains est impossible à cause des coupures injustifiables. C’est vers 3 heures du matin que mes deux frères se lèvent pour remplir des bidons de dix litres et autres ustensiles pouvant contenir de l’eau pour que les membres de la famille puissent se servir durant la journée ». Binta Camara, habitant à Malika, explique : «je suis souvent en retard à mon travail parce que je fais la course à l’eau, le matin, au niveau des pompes du quartier, et je parcours de longues distances pour la même raison.»

Interrogés sur la situation, certains agents de la Société des Eaux, rencontrés au niveau de la banlieue, déclarent que «les explications de la situation reviennent à leurs supérieurs». Des arguments qui sont loin de convaincre les populations qui ont manifesté leur colère contre les autorités, surtout celles en charge de la question. Et à ce sujet, les employés de la Société des eaux avaient évoqué une panne au niveau de l’usine de Keur Momar Sarr, depuis la semaine dernière, annonçant un retour des choses à la normale sous peu.

Corvée familiale

Baba Dramé, employé d’une société privée de la place, a décidé de faire une répartition des tâches avec sa petite famille. «Pour ne pas subir totalement la charge de la corvée, mon fils aîné et moi, nous nous occupons de remplir tous les récipients avec de l’eau des pompes et ma fille et ma femme se chargent de faire d’en même pour les bouteilles de 20 litres et les réserves, le soir, quand on revient à la maison. Si tout cela rempli, on peut tenir deux jours, mais comme l’eau est vitale, on ne peut vraiment pas en contrôler la consommation. C’est d’autant plus dur que nous avons nos activités professionnelles et les employeurs ne pardonnent pas les retards à cause d’un problème social, si sérieux soit-il. Le plus amusant, c’est que, le plus souvent, la facture d’eau va crescendo alors que la fourniture est en crise», dira-t-il.

A l’heure où d’autres pays sont confrontés à des défis de taille, comme le pouvoir d’achat, les relations diplomatiques ou le développement, les populations sénégalaises font encore face à un problème bien plus simple, mais dont aux conséquences sont ô combien désastreuses. Neuf personnes sur dix interrogées se disent outrées par le laxisme des autorités qu’elles accusent d’être les responsables de cette pénurie.

Autres actualités

06 - Juin - 2018

Paralysie en vue dans le secteur de la justice : le SYTJUST vers une cessation collective de travail

Les travailleurs de la justice vont, si rien n’est fait par l’Etat satisfaire leurs revendications, observer une cessation collective de travail. Ils l’ont fait savoir, via...

06 - Juin - 2018

Scandale au Prodac : Mame Mbaye Niang annonce une plainte pour diffamation

Le ministre du Tourisme a annoncé une plainte contre Impact. sn et Samarew. com pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Selon, Mame Mbaye Niang, ces sites web l’ont...

06 - Juin - 2018

Mort de Fallou Sène : 21 jours après, le procureur de la République toujours APHONE

Mercredi 6 juin 2018, soit 21 jours après la mort de l'étudiant Mohamed Fallou Sène. Les auditions ont été effectuées sur ordre du procureur près...

06 - Juin - 2018

Procès en appel de Khalifa Sall : LA BATAILLE DU TEMPS – La défense pour un renvoi en novembre, le juge retient le 9 juillet

Le procès en appel du maire de Dakar a été renvoyé au 9 juillet prochain. Une décision qui fait suite à la demande formulée par les avocats de la...

05 - Juin - 2018

2000 boursiers de »trop’’: Coup de froid entre les Ministères des Finances et de l’Enseignement supérieur

Entre le Ministère des Finances et celui de l’Enseignement supérieur, les relations ne sont plus très bonnes depuis quelques moments. Principale cause, un quota de 2000...