Pétrole, gaz, opposition, indiscipline á l’APR : Macky cogne mais se cogne

16 - Mai - 2017

Pétrole, gaz, opposition, indiscipline á l’APR : Macky cogne mais se cogne

Macky est finalement déterminé à en découdre avec ceux qui le contrarient. Il plonge dans l’arène politique. Le chef de la majorité présidentielle est embarrassé par les conflits fratricides dans son propre parti miné par des querelles de légitimité et par l’indiscipline et la violence. Parallèlement, il est violemment assailli par l’opposition. Alors, il se redresse et se dresse.

Les armes de cette opposition seraient la gestion clanico-familiale qui impliquerait une gestion sombre des ressources minières et pétrolières, l’impunité et le parti-parti. Macky réplique et cogne des contradicteurs qui ne lui font aucun cadeau. En rencontrant les gens de la Plateforme républicaine pour l’Emergence et la Citoyenneté au Sénégal, il a parlé, le cœur meurtri, la mort dans l’âme et la conscience indubitablement troublée.

Le lion s’est réveillé

Macky, sans le dire, commence à être conscient de la nullité des répliques pertinentes de ceux qui relèvent de son obédience politique. Les diabolisations et les réactions vaporeuses ne font pas la communication politique. Il le découvre, intercède et étale une partie de son bilan en partant de la nouvelle image du Sénégal sur la scène mondiale et des prouesses réalisées par son pouvoir.

Macky Sall se donne l’image d’un homme de principes inextricables aux valeurs républicaines. La caricature de Dynastie Faye-Sall le met mal à l’aise et pour le prouver, il confirme avoir demandé à son petit-frère Aliou Sall, très contesté et contrarié, et à son oncle Abdoulaye Timbo, de ne point s’entêter à être tête de liste et d’être moins ostentatoires. Macky fait une différence entre la dévolution monarchique du Pouvoir qu’il combattait et ce qu’une certaine opinion appelle la Dynastie Faye-Sall difficilement niable.

Et sur le taux de croissance réalisé, sur l’autosuffisance en riz, sur la primauté de l’Etat de Droit, sur les performances agricoles et sur l’emprunt du Sénégal du chemin de l’Emergence, il a tonné, mettant au défi l’opposition de le nier. Portant un regard dédaigneux sur ce qui se faisait auparavant, Macky fulmine contre les 105 milliards de francs dépensés pour un festival de danse. Ce clin d’œil renvoie indubitablement au Fesman. Finalement, le lion qui dormait s’est réveillé, a rugi et a cogné. Mais dans le contexte pré-électoral actuel, il a cogné en se cognant lui-même.

Macky se cogne

Macky se fait ennemi des artistes en stigmatisant un festival de danse à coût de 105 milliards. Mais c’est un malhabile exutoire. Ces milliards n’ont jamais été consacrés à la danse, mais à la création d’infrastructures culturelles et à d’autres structures d’embellissement et de modernisation de la Ville de Dakar pour l’accueil des participants étrangers et vendre l’image de la Capitale du Sénégal.

Pour les acteurs culturels, cette déclaration est du sabotage du dynamisme culturel national de développement. Ingénieur Géologue, il s’appuie sur l’apologie du connaisseur des questions pétrolières et gazières, mais commet une erreur attaquable en érigeant ces questions de ressources minières au rang de matières complexes dont ne parlent que ceux qui n’en savent rien. Il tombe malheureusement dans un guet-apens qui le dessert : ceux qui en savent quelques choses n’en parlent pas « parce que leur éthique et leurs responsabilités ne leur permettent pas de tout dire ».

Donc, s’ils en parlaient, ils mettraient à nu une politique inclinée vers une prédation aphasique qui relève de la nature spéciale du Pétrole dont parle Macky. Cette nature spéciale du Pétrole explique donc sa gestion spéciale dont se révoltent les Sénégalais. Macky a cogné en commettant une erreur que l’opposition risque de saisir comme une occasion pour faire de ses assauts un moyen de le mettre dos au mur. Il s’est montré impulsif et dédaigneux en assenant : « ceux qui veulent porter plainte n’ont qu’à aller au pôle nord » !

Le vrai problème de Macky

En vérité, le vrai problème de Macky Sall est lui-même et son parti et non l’opposition. Jamais dans l’histoire, on a vu un parti au pouvoir, à mois de deux mois de Législatives aussi délicates, être miné par autant d’indiscipline, de désordre et d’anarchie si bien que nul ne sait qui sera investi ou pas et qui sera Tête de liste. La situation est insolite et inédite. Autant la coalition présidentielle qui est avec Macky est claudicante, autant son propre parti, l’APR, se singularise par un tohu-bohu et une pagaille qui n’a rien à voir avec les ambitions naturelles et démocratiques, mais avec une folie politicienne d’accéder à des sinécures alimentaires. Ce n’est point Manko Wattu Sénégal qui menace l’APR et Benno Bokk Yakaar, mais l’APR elle-même. Macky le sait très bien et est obligé d’appeler encore, encore et encore à la raison, sans jamais être entendu et suivi !

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