Plaidoyer pour un mécanisme de financement durable du secteur éducatif
Plaidoyer pour un mécanisme de financement durable du secteur éducatif
Des ministres participant à la Triennale 2017 de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), à Dakar, ont plaidé vendredi en faveur d’un financement durable et continental des secteurs de l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur, en vue notamment de les préserver des chocs extérieurs.
Dans le cadre de cette rencontre internationale (14-17 mars), plusieurs ministres en charge des secteurs de l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur dans leur pays, ont esquissé des pistes de réflexion pour des ressources innovantes et pérennes, par le biais d’un financement durable et continental "insensible aux chocs extérieurs et réactif aux besoins d’éducation".
Il s’agit "d’accroître considérablement l’investissement dans l’éducation et soutenir la création d’un Fonds africain pour l’éducation doté de ressources conséquentes pour aider à la revitalisation de systèmes éducatifs", a soutenu le modérateur du panel tenu sur cette problématique.
Le financement de l’éducation "est urgent et grandissant et reste une question fondamentale que nous devons aborder pour aboutir à l’élaboration d’un mécanisme de financement durable et continental", a souligné Dzingui Mutumbuka, ancien ministre de l’Education du Zimbabwe et ancien président du comité directeur de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA).
Le modérateur de cette session a souligné la nécessité de d’investir dans l’éducation, jugé impératif le besoin de "sources innovantes" de financement, dans le sillage de la table ronde présidentielle sur le financement de l’Education tenue au 2e jour des travaux avec la participation du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall et du le président de la Banque africaine de développement (BAD),
Aussi le ministre gambien de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, Badara Joof, a-t-il émis l’idée de solliciter la diaspora africaine dont l’apport dans l’économie des pays d’origine est "plus important que l’aide bilatérale et multilatérale".
"La diaspora doit prendre conscience que sa contribution est déterminante dans la revitalisation de nos systèmes éducatifs", a indiqué Badara Joof.
Une option partagée par le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation du Burkina Faso, Jean Martin Coulibaly, selon lequel "la diaspora africaine doit être impliquée dans la conduite de la politique éducative en Afrique pour des investissements dans le secteur".
Selon M. Coulibaly, il s’agit en même temps d’élargir l’assiette fiscale à certains secteurs comme celui de la communication, pour financer l’éducation. Au Burkina, a-t-il signalé, décision a été prise de créer une Caisse de dépôt pour centraliser les ressources générées par la Caisse de sécurité sociale et la Loterie nationale, par exemple.
"Ces ressources étaient laissées aux soins des administrateurs alors que le pouvoir central peut l’utiliser pour le financement d’un bien public comme l’éducation", a-t-il relevé.
Le ministre de l’Education nationale du Mali, Kénékoua Barthélemy Togo, dans une brève intervention, a suggéré que les sociétés minières soient amenées à contribuer au financement de l’éducation.
Le ministre de l’Education nationale du Sénégal, Serigne Mbaye Thiam, a soutenu qu’il n’y avait "pas assez de contrôle citoyen sur l’utilisation des budgets allouées à l’école pour une efficacité et une efficience des ressources".
Il a cité les comités de gestion dont le but est de "transférer directement" les budgets de fonctionnement à l’école, avant de plaider pour "une meilleure implication" de la communauté dans la question du financement.
Une déclaration d’engagement et d’approbation de la création d’un Fonds africain pour l’éducation des ministres de l’éducation devrait être produite à la clôture de la Triennale de l’ADEA, vendredi après midi.