Politiques économiques : La mission du Fmi décerne un satisfécit au Sénégal

21 - Septembre - 2017

Les résultats macroéconomiques enregistrés par le Sénégal, pour l’année en cours, sont globalement satisfaisants ; le taux de croissance sera supérieur à 6 %, selon la mission Fonds monétaire international (Fmi). Toutefois, l’institution de Bretton Woods invite le gouvernement à poursuivre les réformes et à réduire la charge de la dette.

En 2017, la croissance économique devrait rester solide au-dessus de 6 % et l’inflation se situerait à 2 %, selon la mission du Fonds monétaire international (Fmi) qui a séjourné au Sénégal du 7 au 19 septembre. « La mise en œuvre du programme appuyé par l’Ispe demeure globalement satisfaisante. Les objectifs quantitatifs à fin juin ont été réalisés hormis l’objectif relatif aux recettes fiscales du fait du niveau de recette pétrolière inférieur aux prévisions. Des progrès importants ont été accomplis dans la mise en œuvre des trois repères structurels liés à l’administration des recettes et à la gestion des finances publiques », a déclaré Ali Mansoor, le chef de la délégation du Fonds monétaire international, au cours d’une conférence de presse, tenue, au siège de l’institution à Dakar. Il a ajouté que les perspectives macroéconomiques pour 2018 sont favorables et que le Plan Sénégal émergent, le référentiel de la politique économique et sociale commence à produire ses résultats avec une croissance portée par des investissements publics.

Ali Mansoor a demandé au gouvernement de poursuivre les réformes et s’est félicité de la mise en place d’un cadre qui favorise le développement des Petites et moyennes entreprises qui, selon lui, peuvent soutenir, dans la durée, la croissance et accélérer la création des emplois. « Afin de maintenir l’élan de la croissance à moyen terme, les réformes prévues au régime de zone économique spéciale doivent être étendues pour promouvoir le développement des Pme et mobiliser l’investissement direct afin d’assurer une production compétitive sur le plan national », a dit Ali Mansoor.

La mission a salué également le recours au compact pour l’Afrique du G20 pour étendre et accélérer les réformes de la zone économique spéciale visant à instaurer une gouvernance économique fondée sur un régime fiscal transparent. Selon Ali Mansoor, le Sénégal gagnerait à évaluer l’avantage de chaque dépense fiscale et envisager de réformer les mesures d’incitation plutôt que d’accorder des remises et exonérations fiscales à certaines entreprises notamment celles qui exportent.

Réduire la charge de la dette

«Le remplacement des trêves fiscales de 50 ans dans les zones économiques spéciales par un impôt sur le revenu de 15 % ne pouvant faire d’exonérations est une mesure positive. D’autres réformes doivent viser à soumettre tous les investisseurs de la zone économique spéciale à la Tva assortie d’un régime de remboursement rapide pour les exportateurs », a estimé Ali Mansoor. Il estime que cela assouplirait les contrôles quant aux investisseurs admissibles dans la zone et faciliterait la sortie des Pme du secteur informel.

Concernant toujours les subventions et exonérations, la délégation du Fmi recommande que celles-ci soient ciblées comme les bourses de sécurité familiale qui ont un fort impact socioéconomique. Toutefois, malgré son satisfécit, la délégation du Fmi a invité le gouvernement sénégalais à avoir un service de la dette viable. « La dette publique a continué d’augmenter et le service de la dette qui était de 24 % des recettes en 2014, pourrait atteindre 30 % à fin 2017 », a indiqué Ali Mansoor. Pour maintenir la charge de la dette à un niveau soutenable, la délégation du Fmi a invité les autorités sénégalaises à poursuivre « l’assainissement budgétaire». Elle a invité le gouvernement sénégalais à améliorer « la mobilisation de recettes intérieures par la suppression progressive des exonérations à faible incidence socioéconomique, la réduction des projets d’investissement financés sur ressources propres et qui n’ont pas été évalués par la banque intégrée de projets, ainsi qu’une stricte limitation des financements nets du trésor aux opérations budgétaires de l’année en cours ».

La délégation du Fmi a rencontré, lors de son séjour au Sénégal, le Premier ministre, les ministres de l’Économie, des Finances et du Plan, de la Fonction publique, de l’Industrie et des Mines, de la Promotion des investissements, le Directeur national de la banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest, des représentants des partenaires au développement.

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