Portrait : savez-vous qui est Fatoumata Chérif Dia ?

25 - Juillet - 2017

C’est un proverbe africain qui le dit : « Le séjour dans l’eau ne transforme pas un tronc d’arbre en crocodile ». Le parcours de Fatoumata Chérif Dia, candidate sur la liste de la Coalition Gagnante Wattu Senegaal du département ENCO, en est une parfaite illustration.
Née au Sénégal, c’est à l’âge de trois ans que Faty, comme l’appellent affectueusement ses proches, a posé pour la première fois ses pieds en France. Trente-sept ans après, et en dépit de son éducation et de sa formation au pays de Marianne, elle reste « profondément attachée à son pays d’origine » et à ses valeurs. Ce qui ne veut évidemment pas dire qu’elle est hermétiquement fermée aux valeurs de la République française.
En fait, on pense souvent que la rencontre de deux cultures, celle de l’immigré et celle de la société d’accueil pourrait conduire à la disparition de la culture du migrant du fait de la domination dont elle fait l’objet. Mais la réalité est tout autre puisque ce brassage va générer une nouvelle culture. Celle-ci étant bien évidemment le produit de leur rencontre. Il conviendra seulement aux cultures en présence de s’adapter. L’adaptation permet d’une part aux étrangers d’apporter un plus « culturel » à la société d’accueil, d’autre part aux autochtones d’enrichir le capital culturel de leurs hôtes. Les effets de cet enrichissement mutuels ne seraient pas visibles dans le court terme. « C’est au terme de plusieurs décennies qu’une société prend nettement conscience de l’apport culturel des groupes immigrés », explique le sociologue Abou S. (2002) dans L’Identité culturelle suivie de cultures et droits de l’homme.
C’est donc cette capacité d’adaptation qui a permis à Faty d’être à la fois une « bonne » Sénégalaise et une « bonne » Française. Le principal enseignement à en tirer est que la candidate de la Coalition Gagnante fait partie des personnes les mieux indiquées pour prendre en charge les préoccupations des Sénégalais du département ENCO, à l’Assemblée nationale.
En plus, Faty ne s’est manifestement pas engagée en politique pour son enrichissement personnel, contrairement à beaucoup d’autres politiciens. « Pour moi, faire de la politique, c'est s'engager aux côtés des populations pour les aider. Même si je ne vis pas au Sénégal, je suis consciente des difficultés auxquelles les populations de mon pays sont confrontées. Je pense que la politique est la voie royale pour leur apporter mon soutien et mon expertise », avait-elle confié à Infos15, dans une interview, en 2016.
On peut même s’autoriser à dire que son engagement en politique l’appauvrit financièrement. Car elle n’hésite pas, si la situation l’exige, à grignoter ses économies pour subvenir à certaines dépenses dans son parti, le Bokk Gis Gis. Explication : « Si j’adhère à un parti, ce n’est pas pour y gagner des sous, j’y adhère parce que j’ai une ambition pour mon pays. Et quand on est ambitieux, on doit pouvoir investir », nous avait-elle dit, en 2015.
Sa première carte de membre d’un parti politique sénégalais, c’était au Pds, lors du second mandat du président Abdoulaye Wade. Elle posera ensuite son baluchon à Bokk Gis Gis en 2012, sans même connaître Pape Diop, le patron du parti. « Amadou Barry et Seydou Sow ont contacté Daouda, un frère, avec qui j’ai cheminé au Pds pour me convaincre d’adhérer à Bokk Gis Gis», nous expliquait celle qui est devenue la trésorière de la fédération depuis que Ibrahima Thiam a pris les rênes du parti en France, en 2014.
Altruiste, patriote, honnête, tout porte à croire que Fatoumata Chérif Dia sera une députée compétente si elle est élue au soir du 30 juillet.
Cheikh Sidou SYLLA

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